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Frédérique Jeske (Réseau Entreprendre) : « Il est indispensable de rompre la solitude »


DG du Réseau Entreprendre, Frédérique Jeske dresse le portrait de cette fédération d'entrepreneurs atypique qui proprose des programmes d'accompagnement ambitieux.

Entreprendre - Frédérique Jeske (Réseau Entreprendre) : « Il est indispensable de rompre la solitude »

DG du Réseau Entreprendre, Frédérique Jeske dresse le portrait de cette fédération d’entrepreneurs atypique qui proprose des programmes d’accompagnement ambitieux.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres réseaux ?

Frédérique Jeske : Nous sommes une fédération d’association de chefs d’entreprise en activité. Nos 6.000 membres, répartis en 120 implantations, appliquent un système de mentorat assez étroit avec les porteurs de projets, et nous sommes le seul réseau qui possède cette capacité.

Ce sont des dirigeants qui accompagnent les futurs dirigeants avec toute la transmission de savoirs que cela implique. Ensuite, nous sommes financés à 93% par des financements privés alors que la plupart des associations locales aujourd’hui sont financées uniquement par les cotisations des membres. Ce qui nous permet de maintenir une gratuité pour les personnes qui sollicitent nos services.

Enfin, nous ne nous adressons pas à tous les porteurs de projet, nous accompagnons uniquement des entreprises susceptibles d’atteindre la taille d’une PME et de créer en moyenne 10-12 emplois en 5 ans.

Être accompagné fait-il la différence dans la réussite d’un projet ?

FJ : Oui ! L’accompagnement est sur 3 ans, période cruciale pour la pérennité de l’entreprise. Dans la majorité des cas, le réseau assure donc un suivi post-création. Chez Réseau Entreprendre, nos lauréats, les entrepreneurs que nous épaulons, sont regroupés en promotion dans des Clubs, qui se rencontrent une fois par mois. Ils font du co-développement dans leur différents secteurs, et bénéficient de l’expertise de nos membres ou partenaires.

L’accompagnement est crucial car nous rompons la solitude du dirigeant qui démarre. Nous lui apportons la confiance nécessaire car, humainement, c’est dur de monter son entreprise et nous travaillons beaucoup sur ça.

Comment se découpe le parcours proposé par Réseau Entreprendre ?

FJ : Lorsqu’un porteur de projet nous contacte et qu’il correspond à nos critères, il obtient le statut « amont », c’est-à-dire qu’il n’est pas lauréat du programme d’accompagnement, mais nous l’aidons néanmoins. Sur 6 ou 7 mois, il a des rendez-vous avec nos membres pour challenger son projet et lorsque ceux-ci décident que l’entrepreneur est prêt, il passe devant un comité d’engagement composé de 5 à 10 patrons pour pitcher son projet.

S’il est accepté, il devient lauréat et déclenche l’intégralité de notre offre d’accompagnement START, notamment un suivi par un mentor et un prêt d’honneur (sans caution ni garantie avec un différé de remboursement) d’une moyenne de 30.000 €, ce qui a un effet levier vis-à-vis des banques françaises dont nous sommes partenaires, le lauréat étant labellisé Réseau Entreprendre.

Est-ce à vous de juger si une personne a l’étoffe d’un entrepreneur ?

FJ : C’est une part du travail de devoir dire non de temps en temps, dans le propre intérêt de la personne si celle-ci ne paraît pas assez solide mentalement. Nous travaillons beaucoup sur la détection et l’appréciation des qualités entrepreneuriales d’un porteur de projet.

C’est très difficile de découvrir ce potentiel chez quelqu’un, cela demande de l’expérience, du flair. Nous formons nos accompagnateurs à l’écoute active, et ils disposent d’outils pour jauger la notion de bienveillance, le leadership, la tolérance à la critique, le rapport à l’argent et au temps, le statut familial du porteur de projet. Nous validons plus qu’un business plan, nous prenons le temps de nous assurer que la personne a les épaules !

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