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Galapagos propulse Fauchon vers l’international


Fauchon est toujours bien vivant. La disparition de l’enseigne de la place de la Madeleine à Paris a créé un vide, mais l’entreprise dispose encore de 85 boutiques, de deux hôtels cinq étoiles, et d’une récente école de gastronomie à Rouen. Cet emblème du luxe culinaire français va désormais bénéficier...

Fauché par la crise, Fauchon avait dû fermer en 2020 ses magasins de la Place de la Madeleine, à Paris.

Fauchon est toujours bien vivant. La disparition de l’enseigne de la place de la Madeleine à Paris a créé un vide, mais l’entreprise dispose encore de 85 boutiques, de deux hôtels cinq étoiles, et d’une récente école de gastronomie à Rouen. Cet emblème du luxe culinaire français va désormais bénéficier de l’appui du groupe breton Galapagos.

Le groupe Galapagos, bien que moins connu du grand public, est un acteur important avec des marques appréciées des Français comme les crêpes dentelle Gavottes, les biscuits Traou Mad, les biscuits roses Fossier, la biscuiterie bio Moulin du Pivert, et la chocolaterie Mademoiselle de Margaux. Fondé il y a 40 ans par Christian Tacquard, l’histoire de Galapagos a commencé avec le rachat de la biscuiterie Loc Maria de Dinan, propriétaire de Gavottes. Depuis, le groupe a renforcé son pôle avec divers rachats, notamment celui de Fossier en 2021 et de Fauchon en mai dernier.

Un groupe familial à un autre

Fauchon, qui appartenait depuis une vingtaine d’années au fonds familial Eucélia, présidé par Michel Ducros, a été mise en vente en 2023. La famille Ducros a œuvré pour redresser l’entreprise après la fermeture de son emblématique boutique de la Madeleine en 2020, causée par la pandémie de Covid-19, et a cherché à préserver le caractère français de la marque lors de la vente à Galapagos.

Les Tacquard aux manettes

Jérôme Tacquard, directeur général de Galapagos, dirige désormais Fauchon et souligne la cohérence de cette acquisition avec les autres marques du groupe. Ce rachat marque une étape stratégique pour Galapagos, qui voit son chiffre d’affaires presque doubler, passant de 125 millions d’euros à 225 millions, grâce aux 100 millions d’euros générés par Fauchon, dont 80 % à l’international.

L’activité traditionnelle de Fauchon, avec ses boutiques dans une quinzaine de pays et sa présence dans les épiceries fines et aéroports, continue de se développer. La marque a également relancé son activité traiteur via un accord de licence avec Grand Chemin Traiteur, tout en enrichissant son offre avec des produits en forte progression tels que le thé, le café, ainsi que le foie gras et le champagne.

L’hôtellerie, nouveau vecteur de croissance

Depuis 2018, Fauchon s’est également lancé dans l’hôtellerie avec Fauchon Hospitality. Après l’ouverture du Fauchon Paris et du Fauchon Kyoto, un troisième hôtel est prévu à Riyadh, en Arabie Saoudite, d’ici 2026. Jérôme Tacquard ambitionne de développer un pôle hôtellerie avec une dizaine d’établissements d’ici la fin de la décennie, tout en ciblant l’Europe, le Japon, le Moyen-Orient, et l’Amérique du Nord.

Français avant tout

L’acquisition de Fauchon par Galapagos permet à la marque de rester dans un giron familial français, sans bouleversements majeurs en termes de stratégie. Le savoir-faire industriel de Galapagos est un atout concurrentiel important, notamment sur le marché en pleine expansion de la pâtisserie et des salons de thé haut de gamme. Avec Fauchon, l’aventure internationale de Galapagos prend un nouvel élan, tout en poursuivant l’objectif de faire rayonner la gastronomie française à travers le monde.

Anne Florin

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