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Galliance : un X Ponts pour relancer le numéro 2 de la volaille


Nouvelle direction pour Galliance depuis ce début d’année. Le groupe Terrena a choisi un polytechnicien pour en reprendre la direction. Un pro de la sidérurgie dans la volaille, voici qui peut surprendre au premier abord. Et pourtant !

Entreprendre - Galliance : un X Ponts pour relancer le numéro 2 de la volaille

Nouvelle direction pour Galliance depuis ce début d’année. Le groupe Terrena a choisi un polytechnicien pour en reprendre la direction. Un pro de la sidérurgie dans la volaille, voici qui peut surprendre au premier abord.

Sur le marché, le numéro 2 est le groupe Galliance. Cette filière du groupe coopératif Terrena a un nouveau patron depuis peu, Arnaud Poupart-Lafarge, qui n’est pas un inconnu dans le monde industriel français.

Un profil impressionnant

Arnaud Poupart-Lafarge a dû être un étudiant modèle comme le prouve son cursus estudiantin. Diplômé de l’école Polytechnique, une tradition familiale, et de l’école des Ponts et Chaussées, titulaire d’un master de l’université de Stanford, son CV peut en impressionner plus d’un. Parmi les choix qui s’offraient à lui après ses études, il a opté pour la voie de l’industrie. 25 ans chez Usinor devenu Arcelor Mittal, en France et beaucoup à l’étranger, Arnaud Poupart-Lafarge est ensuite passé chez Nexans, leader français du câblage qui rencontrait des difficultés, puis chez Olmix, groupe breton spécialiste des solutions alternatives, positionné sur les algues.

Virage vers l’agroalimentaire

Deux ans plus tard, ce n’est pas bien loin que l’on retrouve à présent Arnaud Poupart-Lafarge. Il dirige aujourd’hui Galliance, basé à Ancenis, en Loire-Atlantique et se sent prêt à devenir un pro de la volaille. Sidérurgie, câblage et un grand écart vers l’alimentaire, peut-être que les clauses de non-concurrence y sont pour quelque chose, mais l’envie d’un changement de vie certainement. Ce saut de côté explique aussi un CV révélant quelques surprises. Serait-ce pour redorer l’image de l’apprentissage que ce dirigeant haut de gamme s’est retrouvé ouvrier agricole en apprentissage ? Non pas quand il avait 18 ans, non c’était il y a deux ans, à 52 ans. Décidément, l’homme ne fait pas les choses à moitié, le changement de paradigme est total.

Retour aux sources

Notre horticulteur en herbe a en effet obtenu son bac pro agricole pour finalement intégrer le groupe coopératif Terrena. Un mouvement qui lui permet de revenir à ses racines angevines. Autre argument familial tout aussi personnel, ce choix permet à son épouse Aline de pouvoir exercer son métier d’équithérapeute dans cette belle province. Apparemment, le retour aux sources cher aux Parisiens et aux médias touche également les hauts dirigeants qui ont vécu une bonne partie de leur vie en expatriation. Revenir aux racines familiales en même temps qu’à une activité directement liée à l’agriculture et l’alimentation humaine, voici qui mène tout droit à un tournant majeur dans la vie d’un homme.

Poids lourd du paysage agricole

A partir d’Ancenis, le groupe coopératif Terrena réalise 4,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Avec plus de 21 000 agriculteurs adhérents et quelques 13 500 salariés, il est un poids lourd du secteur. Galliance est le pôle volailles du groupe, sa marque la plus connue du grand public est « Père Dodu », mais aussi Fermiers d’Ancenis ou Saint-Sever entre autres. Pour rappel, créée en 2000, Gastronome est devenu la filière volaille de Terrena. C’est avec l’acquisition de Père Dodu que Gastronome change de nom pour devenir Galliance en 2017. L’année suivante, la création de la marque « La Nouvelle Agriculture, la marque des agriculteurs » inscrit sur le long terme la volonté de s’orienter vers des pratiques plus naturelles et responsables avec une offre de volailles françaises, nourries sans OGM, dont la traçabilité est garantie.

Connecté de la « fourche à la fourchette »

Terrena a fait preuve d’innovation en lançant « Monagriculteur.coop », la première application destinée à informer le consommateur sur le mode d’élevage du produit acheté. Il suffit de scanner le code-barres de la barquette et de saisir le numéro de lot pour en savoir plus. Une façon de créer le lien de la fourche à la fourchette, une locution très en vogue, qui permet effectivement de rassurer les clients en leur permettant de remonter jusqu’au producteur et à ses méthodes d’élevage en l’occurrence. Ce moyen est idéal pour parler de ce qui fâche : l’alimentation animale, la densité au mètre carré, autant de données importantes pour le consommateur. L’application est appelée à être déployée au sein du groupe sur d’autres produits, animaux ou végétaux.

Vers un nouvel élan

Terrena a communiqué fin octobre 2020 sur ses résultats 2019 : 4,86 milliards d’euros, un chiffre d’affaires quasiment stable pour 9 millions de pertes, 14 000 salariés et 21 000 adhérents. Les produits de « la Nouvelle Agriculture » (volailles et viandes, œufs, feuilles d’épinards) sont aussi déclinés en bio et label rouge, des segments en progression. Ce projet englobe différents éléments, tels que la rémunération des producteurs, leur accompagnement, tout comme la transition vers des produits à plus forte valeur ajoutée.

L’essor de la « Nouvelle Agriculture »

Alain le Floch, directeur général de Terrena estime que le groupe est sur la bonne voie, avec des pratiques qui ne cessent de s’améliorer en termes de bien-être animal, un élément clé pour l’avenir. Lui aussi est un Parisien, aux origines bretonnes comme son nom l’indique, qui a pris ses fonctions le 2 septembre 2019, avec un parcours différencié, passant par l’industrie avec Saint Gobain, avant de se spécialiser dans l’agroalimentaire.

Amoureux de la province, il compte sur Arnaud Poupart-Lafarge pour l’aider à continuer sur la progression de cette Nouvelle Agriculture au sein du groupe. Son recrutement est le résultat du nouveau projet stratégique du groupe qui va jusqu’en 2030. Ce nouvel élan résulte d’une grande consultation de la coopérative auprès de ses adhérents et de son personnel qui avait abouti à un millier de propositions, avec comme point fort, la décarbonation des activités.

V.D.

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