Faire appel à un consultant spécialisé dans l’élaboration d’une stratégie d’entreprise (McKinsey & Cie, Bain et Boston Consulting Group pour les plus réputés, mais également Roland Berger, Kearney, Booz Allen Hamilton, Gemini Conseil, Alvarez & Marsal, etc.), la mise en place de systèmes et de logiciels informatiques (Cap Gemini, Accenture, ainsi que les grands cabinets d’audit PWC, KPMG, Deloitte, Ernst & Young, Mazars, etc.), le recrutement de cadres dirigeants par des chasseurs de têtes et l’évaluation des membres du Comité de Direction dans le cadre d’un management audit (Egon Zehnder, Russel Reynolds, Heidrick & Struggles, Korn Ferry, Michael Page et des dizaines de cabinets plus petits), des prestations plus pointues du type » supply chain », amélioration de la productivité industrielle, réduction des coûts et qualification des postes et rémunérations (Hay Management), et, enfin, l’appel à des intérim managers (XPM, EIM, ITM, Dirigeants Conseils, etc.)… sur le marché du conseil, il y a prestation pour tout !
Comment s’assurer que la mission, quelque soit le domaine d’assistance, se déroule bien et apporte ses résultats, surtout à un moment où les ressources financières disponibles de l’entreprise sont extrêmement limitées et que la rémunération de la mission, généralement en honoraires fixes et rarement variables et indexés au résultat obtenu, pèsera fortement sur la trésorerie. Voici quelques règles et conseils d’un ancien de McKinsey mais qui a également fait souvent appel à d’autres prestataires.
Tout d’abord, préparez-vous à ce que dans le cadre d’une « équipe mixte » avec le consultant, vous pouvez faire partager son travail par quelques-uns de vos meilleurs collaborateurs (qui assureront également, pour partie, la mise en œuvre des recommandations). En les désignant, vous montrerez qui sont vos « hauts potentiels », leur offrez un vrai plus méthodologique, investirez dans leur formation, mais les ferez également travailler « au rythme du consultant » (horaires et weekends).
Puis, dans le monde du conseil, c’est moins le nom du cabinet, mais la qualité de l’équipe et du « partner » en charge qui comptent. Expériences, projets similaires (dont tout client, malgré des règles de confidentialité, souhaite bénéficier), disponibilité, « affinité » et « chemistry » avec les consultants et compréhension de vos attentes en termes de résultats et de mise en œuvre…évalués dans le cadre d’une mise en concurrence et d’une comparaison rigoureuse. Sauf si, ce qui est malheureusement assez souvent le cas, vous êtes principalement à la recherche d’une signature et d’un cautionnement pour votre stratégie.
Et, enfin, suivez les travaux étroitement, réorientez certaines analyses et n’hésitez pas à discuter fréquemment et informellement avec les consultants dans le couloir ou après les heures de bureau.
Surtout, vérifiez régulièrement que le consultant respecte bien les principales étapes et programmez de nombreuses réunions d’avancement… et assurez pour cela votre propre disponibilité.
Ainsi vous aurez une vraie assistance, gagnerez du temps par rapport à un travail avec les ressources disponibles en interne et partagerez les solutions adoptées par les meilleurs…autant de raisons à faire appel à un consultant même au niveau des pouvoirs publics, critiqués pour une trop forte utilisation des consultants et prestataires extérieurs.
En ce qui concerne l’intérêt de faire appel à un « interim manager » – soit pour remplacer au pied levé un cadre temporairement indisponible ou ayant quitté l’entreprise du jour au lendemain (directeur d’usine, responsable commercial, directeur informatique, contrôleur de gestion, trésorier ou directeur financier, etc.), soit pour pouvoir bénéficier rapidement d’une compétence non disponible au sein de l’entreprise. Vérifiez qu’il s’agit d’une solution préférable à un recrutement définitif, par exemple, parce que le tenant du poste est susceptible de revenir…où que vous envisagez une réorganisation, sans avoir déjà une vision précise de la forme qu’elle doit prendre.
Anticipez votre intention éventuelle de vouloir recruter définitivement l’intérimaire, en prenant connaissance et négociant éventuellement les conditions pour transformer l’intérim en embauche définitive.
Enfin, et pour de nombreuses questions que vous vous posez, demandez conseil et écoutez votre expert-comptable (généralement le patron du cabinet plutôt que votre interlocuteur ou interlocutrice habituelle). Tenu, d’une part, de respecter certaines obligations légales (dans la clôture et la certification de vos comptes), il a, d’autre part, généralement une grande expérience des situations difficiles (pertes d’exploitation, contrôle fiscal, opérations capitalistiques, etc.), et peut également vous mettre en relation avec d’autres de ses clients.
Et consultez un cabinet d’avocats spécialisé et, éventuellement, faites-vous accompagner, si vous n’êtes pas certain de pouvoir éviter une procédure de cessation des paiements devant le Tribunal de Commerce. Qui, rappelons son côté positif, gèlera immédiatement vos dettes et vous permettra de retrouver un peu de trésorerie.
Axel Rückert
Expert des relations franco-allemandes, Axel Rückert est un chef d’entreprise allemand et ancien consultant au sein du cabinet de conseil McKinsey & Company.
Il est l’auteur de Sauve qui peut sait
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