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Grande distribution : qui est le moins cher ?


Aujourd’hui, le marché de la grande distribution s’est imposé dans le mode de consommation des Français. Selon une étude menée par le CRÉDOC, les hypermarchés enregistrent un taux de fréquentation de 90,5% et les supermarchés de 80,2%. Pratiques, ces commerces d’envergure attirent par leur large choix et leurs prix attractifs. Ce secteur, très concurrentiel, est régi par une constante bataille des prix où toutes les enseignes affirment être la moins chère... Mais qu’en est-il ?

Entreprendre - Grande distribution : qui est le moins cher ?

Aujourd’hui, le marché de la grande distribution s’est imposé dans le mode de consommation des Français. Selon une étude menée par le CRÉDOC, les hypermarchés enregistrent un taux de fréquentation de 90,5% et les supermarchés de 80,2%. Pratiques, ces commerces d’envergure attirent par leur large choix et leurs prix attractifs. Ce secteur, très concurrentiel, est régi par une constante bataille des prix où toutes les enseignes affirment être la moins chère… Mais qu’en est-il ?

Si la grande distribution s’est tout naturellement fait une place dans la vie des consommateurs, elle est pourtant assez récente. En effet, le concept voit le jour dans les années 50, lorsque Édouard Leclerc ouvre en 1949 son premier libre-service en Bretagne.

En 1963, en banlieue parisienne, l’hypermarché Carrefour devient la 1ère véritable grande surface de France. Durant cette décennie, 2 formats majeurs se développent : l’hyper et le supermarché.

En moins de 30 ans, leur nombre explose sur le territoire. Au début de l’année 2014, 2.000 hypermarchés et 10.500 supermarchés sont recensés en France.

Les grandes surfaces réalisent encore 60% du commerce de détail alimentaire et près de 118 milliards d’euros de chiffre d’affaires mais le secteur progresse désormais plus lentement malgré des arguments chocs : la lutte contre la vie chère, la baisse des prix et la protection du pouvoir d’achat des consommateurs. Des slogans biens rodés qui attirent. Mais qui est véritablement le moins cher et dans quel type de magasin consommer pour rester gagnant ?

Un marché fortement concurrentiel propice aux prix bas

 

Le fléchissement des prix des produits de grande consommation entre mai 2014 et juin 2015 devrait rassurer le consommateur. Si cette diminution est généralisée, certaines enseignes restent pourtant plus compétitives que d’autres.

Qui est le véritable leader des prix bas ?

Difficile d’établir laquelle des enseignes est la moins chère, car ce type d’enquête nécessite de relever les prix sur un panier identique dans chaque magasin, et de répéter l’opération sur un nombre conséquent de points de vente afin que les résultats soient fiables, même si les détracteurs prétextent toujours l’échantillonnage estimé trop peu représentatif ou critiquent les produits sélectionnés dans le panier test.

Quoi qu’il en soit, ces enquêtes permettent de donner un bon aperçu de la situation, et les résultats  concordants en attestent. Les conclusions de l’enquête de l’UFC Que Choisir, réalisée au 1er semestre 2015 ?

Leclerc

et

Géant Casino

restent les grands gagnants de la bataille des prix, avec au dernier rang, sans surprise, l’enseigne

Monoprix

.

En réalisant son analyse sur 4 catégories distinctes (marques majeures, marques moins bataillées et produits de PME, marque de distributeurs et zone marché avec les fruits et légumes, la boucherie libre-service, la marée, et la charcuterie-traiteur, fromage-coupe, et boulangerie pâtisserie), dans 135 points de vente, l’enquête permet de connaître le positionnement prix des enseignes sur la quasi-totalité du chariot de courses.

Selon les résultats,

Leclerc

est leader dans le domaine de l’alimentaire avec des prix 8% moins chers que la moyenne des 11 enseignes suivies. Il est aussi le moins cher sur les 4 catégories étudiées. D’autres études classent

Géant Casino

en tête.

La raison ? Des enseignes qui se talonnent et prennent alternativement l’avantage et des méthodologies d’enquête différentes. Pour l’association de consommateurs qui a enquêté dans 3.833 grandes surfaces sur un panier test de 80 produits, dans tous les départements, ils sont respectivement moins chers de 6,9 et 6,4%. Ces deux enseignes sont donc à privilégier, à l’inverse de

Monoprix

, 15,5% plus cher sur le panier moyen.

Comment choisir la bonne enseigne ?

Toutes les enseignes n’adoptent pas la même stratégie pour leur politique en matière de prix. Ainsi, certaines qui sont moins chères sur quelques rayons rattrapent leur écart en augmentant les prix sur d’autres familles de produits.

Le magasin idéal pour vous est donc celui qui dispose des prix bas sur la catégorie de produits que vous consommez le plus.

Leclerc

et

Géant Casino

restent ainsi coleaders sur les prix des marques de distributeur, même si ces dernières ont augmenté de 0,5% en moyenne au 1er semestre 2015.

Sur la zone marché (fruits et légumes, boucherie libre-service, marée, et charcuterie-traiteur, fromage-coupe, et boulangerie pâtisserie),

Leclerc

est encore le moins cher, bien positionné dans chaque catégorie, notamment leader dans la boucherie et en charcuterie-traiteur, fromage à la coupe et boulangerie pâtisserie, et 2nd dans les 2 autres sous-famille de la zone marché.

En moyenne, Leclerc est 6% moins cher sur la zone marché, suivi par

Auchan

, 4% moins cher que les autres enseignes.

L’enseigne U

dispose d’une bonne place dans le classement concernant la marée, le fromage à la coupe et la boulangerie-pâtisserie, mais ces résultats sont insuffisants pour compenser ceux sur les prix dans leur globalité. À noter qu’

Auchan

effectue une contre-performance au rayon boucherie, ce qui explique son écart avec Leclerc.

Enfin,

Intermarché

, qui occupe le 8ème rang à la marée, enregistre également de mauvais résultats dans le domaine des fruits et légumes.

Quelles sont les zones géographiques les plus intéressantes ?

Hyper ou supermarché ? Magasin de proximité ou en périphérie ? Autant de questions qui peuvent orienter le choix des consommateurs.

En effet, les prix ne sont pas les mêmes selon le format du magasin et la zone géographique. Les magasins de grande taille proposent souvent des prix plus intéressants, les hypers sont donc si possible à privilégier pour réaliser des économies. Autre facteur qui pèse dans la balance ?

L’intensité de la concurrence. Ainsi, dans un quartier accueillant plusieurs enseignes, les prix sont naturellement plus bas, que dans une zone où un seul magasin s’est implanté. Le but est d’attirer un maximum de clients. Pour cela, l’enseigne doit être la plus attractive possible et rogne donc sur ses prix afin de faire face à la concurrence et rester dans la course, une préoccupation qui ne touche pas les magasins ayant le monopole sur tout un quartier.

Concernant les zones géographiques les plus attractives en matière de prix, ce sont les habitants du Grand Ouest les plus chanceux, cette zone étant la moins chère du pays. A contrario et sans surprise, Paris intra-muros est le territoire où les prix sont les plus onéreux, supérieurs de près de 14% en moyenne, suivi par l’Île-de-France puis la Corse, les Alpes-Maritimes et le Var.

La proximité : un marché d’avenir

Si, depuis l’avènement de la grande distribution, les hypermarchés ont rapidement été privilégiés par les enseignes, il semble que l’âge d’or de ces géants commence à décliner.

En effet, depuis une dizaine d’années, la piste des enseignes de proximité revient de plus en plus sur le devant de la scène, hypothèse confirmée par l’institut IRI, expert de l’industrie et de la distribution des produits de grande consommation. Ainsi, la proximité redeviendrait à la mode en répondant à de nouvelles attentes de la part du consommateur.

Les enseignes ont d’ailleurs réintégré le cœur des centres-villes en investissant du temps et de l’argent pour rénover et restructurer leur parc en implantant des magasins au format plus petit, mais répondant aux attentes des citadins, comme avec les

Carrefour City, les Utiles, les Casino Shop

… Le format des hypermarchés, qui compte de plus en plus de personnes vivant seules et de personnes âgées, n’est plus adapté. De même, ces grands formats de magasin ne semblent plus correspondre à la mentalité des Français qui privilégient de plus en plus les circuits courts et les magasins spécialisés.

Résultat, les grandes surfaces doivent se spécialiser davantage pour susciter l’intérêt du consommateur éclairé et consciencieux. Ils doivent cibler et proposer des catégories de produits différents avec une valeur ajoutée, comme les produits régionaux, disposant d’une traçabilité claire. Dorénavant, pour le client, la taille des enseignes n’est plus déterminante.

*Source enquête : UFC Que Choisir

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