Visionnaire, Gregory Trebaol, jeune président du groupe Easybike, a imposé son groupe en moins de 10 ans comme le leader français sur le marché du vélo à assistance électrique. Avec des perspectives juteuses !
Comment devient-on leader en 10 ans ?
Gregory Trebaol :
Dès la création, nous avons pris le risque de positionner Easybike comme expert du 100% électrique. Nous avons ainsi développé une expertise dans la conception et la fabrication des transports alternatifs de demain. En intégrant des compétences technologiques et des investissements en R&D conséquents, nous avons développé une offre complète de VAE avec un focus sur le moyen-haut de gamme.
L’analyse du marché nous a permis de déceler une perspective de croissance dynamique.
En relocalisant Solex, vous avez prouvé qu’il était possible de produire en France…
Gregory Trebaol :
C’est la base de notre business model. Cela nous permet d’être plus réactifs, de simplifier la logistique avec un raccourcissement des délais de livraison grâce à notre unité de fabrication à Saint-Lô. Nous avons pu donner vie à ce projet industriel grâce à Saint-Lô Agglo qui nous soutient dans le développement et le financement d’un outil de production optimisé et nous permet de l’amortir sur 20 ans.
En contrepartie, nous nous sommes engagés en créant 50 emplois sur place. En termes d’impact, nous estimons que l’augmentation du coût de revient représente 15% car il s’agit de produits à forte valeur ajoutée, mais nous réalisons des économies sur la logistique, la réactivité et la qualité. En rachetant Mobiky en 2013, spécialisée dans la fabrication de VAE pliants, outre le savoir-faire et une technologie, nous avons acquis l’unité de production de Saint-Lô.
Mais nos perspectives de croissance étaient telles que nous avons lancé dans la foulée la construction d’un nouveau site, dont la livraison est prévue à l’été 2015, avec une production de 30.000 VAE d’ici 2016.
Votre stratégie de développement s’appuie sur la croissance externe…
Gregory Trebaol :
Le marché sur lequel nous opérons se situe à une étape charnière, celle de la consolidation. Bien qu’en croissance à deux chiffres, il reste atone : +17% en France avec 56.000 unités vendues, contre 410.000 en Allemagne. Consolider notre groupe nous permet d’atteindre le point mort, seuil critique du processus industriel. Le rapprochement avec Lagardère pour la reprise de Matra, 8.000 vélos produits en 2013, avec une option d’achat de la marque, avait tout son sens. Notre ambition est de devenir la référence de la mobilité électrique en répondant au mieux à tous les segments de marché via un portefeuille de marques complémentaire sur tous les canaux de distribution.
Êtes-vous désormais leader européen ?
Gregory Trebaol :
Cette année, le plus important est d’asseoir notre leadership sur notre territoire. En Europe, les leaders sont allemands et hollandais (Accell Group, PON, Derby Cycles), même si aucun n’a de focus 100% électrique.
Quels sont vos objectifs ?
Gregory Trebaol :
En 2015, produire 15.000 VAE en France, sur un volume global de 35.000 unités, pour 26 M€ de CA, dont 4 M€ à l’export. Dès 2016, multiplier par 2 la production en France, soit 30.000 VAE sur un volume global de 60.000.