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Pellenc invente la machine qui cueille les olives


Depuis sa création en 1973, le groupe Pellenc, leader de la robotique agricole, fabrique des outils destinés à faciliter le travail de l’homme tout en lui permettant d’augmenter sa productivité. L’entreprise basée à Perthuis, qui vient de présenter sa toute nouvelle machine destinée à la récolte des olives, affiche plus de 600 innovations à son actif.

Entreprendre - Pellenc invente la machine qui cueille les olives

Depuis sa création en 1973, le groupe Pellenc, leader de la robotique agricole, fabrique des outils destinés à faciliter le travail de l’homme tout en lui permettant d’augmenter sa productivité. L’entreprise basée à Perthuis, qui vient de présenter sa toute nouvelle machine destinée à la récolte des olives, affiche plus de 600 innovations à son actif.

La naissance de Pellenc

Toute la carrière d’entrepreneur de Roger Pellenc est inspirée de sa jeunesse chez les scouts où il a appris le sens des responsabilités, le don de soi, le dévouement mais aussi la créativité.

Enseignant de technologie dans un lycée avignonnais, il décide en 1973 de créer son entreprise avec pour idée de faire une première machine pour la taille de la vigne. « Je suis allé voir mon père en lui expliquant que je souhaitais me mettre à mon compte, il m’a fermé énergiquement la porte au nez estimant mon projet saugrenu alors que j’avais le privilège de bénéficier de 3 mois de congés par an en tant que professeur. Plus attentive, ma mère a sollicité mon grand-père en lui demandant de me mettre à disposition un hangar vide pour que je créé mon atelier. »

Roger Pellenc a donc commencé l’aventure seul en fabriquant une première série de machines pour la taille en vert de la vigne. Il eut la chance extraordinaire de se lancer au début de la mécanisation de la viticulture. Jusque-là, pratiquement toutes les activités étaient manuelles, il n’existait quasiment pas de machines à l’exception de tracteurs et de charrues.

« A l’époque, toutes les opérations de culture de la vigne n’étaient pas mécanisées. Ma stratégie a donc été de développer toutes les machines indispensables à la mécanisation de la vigne en commençant par les machines à tailler en vert, suivies par les sécateurs hydrauliques puis électriques. Ont suivi les machines à tailler dans les vignes palissées, les machines à vendanger, les machines à effeuiller, etc… » L’idée était de fabriquer des outils destinés à faciliter le travail de l’homme tout en lui permettant d’augmenter sa productivité et sa qualité.

Au fil du temps, il a développé toute la chaîne de mécanisation de la vigne à travers le monde entier en créant 18 filiales à l’international : aux États-Unis où Pellenc est devenu le numéro un, mais aussi en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Afrique du sud, au Chili, en Australie, en Chine…

La vigne est présente quasiment dans tous les pays du globe. La viticulture représente aujourd’hui 8 millions d’hectares dans le monde. La France est le premier vivier d’œnologues et irrigue le monde avec ses universités et ses écoles d’ingénieurs agronomes.

L’importance de la R&D

Pellenc est devenu le numéro un mondial de la mécanisation de la viticulture en investissant chaque année 13 millions d’euros en recherche et développement et en créant un département électronique. Dans le cadre des grands programmes innovants, Pellenc a été reconnue dans les années 90 à travers un important projet de robotique.

« Le gouvernement avait lancé un programme de développement de robots pour ramasser les pommes, nommé Magali. Nous avons développé un robot qui se déplaçait dans les champs pour cueillir les pommes à l’aide d’un bras articulé en partenariat avec le Cemagref (aujourd’hui devenu Institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture), précise Roger Pellenc. »

Ce robot doté de la vision artificielle était équipé de PC de bureau. Ce fut le point de départ de l’automatisation, de la robotique et de l’électronique chez Pellenc et la naissance de la société Pellenc Selective Technologies en 2001.

Issue du département robotique, Pellenc ST a pour vocation de concevoir, produire et commercialiser des machines intelligentes avec vision artificielle et spectrographie infrarouge de tri optique pour les déchets ménagers et industriels et le recyclage. Ces machines sont beaucoup plus performantes en matière de tri que le tri manuel car elles analysent chaque produit qui est jeté par le consommateur ainsi que la molécule, pour identifier les molécules de la matière constitutive à des fins de tri et de recyclage.

Innover dans la durée 

L’innovation est nichée dans l’ADN de Pellenc qui souhaite apporter une pierre à l’édifice de l’innovation dans les domaines de prédilection pour construire l’avenir.

« Depuis tout petit, on me surnomme « Roger l’inventeur », s’amuse Roger Pellenc. Le « bon Dieu » m’a donné cette capacité à imaginer l’avenir assez naturellement sur le plan technique. Mes collaborateurs ont coutume de dire que j’ai une nouvelle idée chaque jour. Il va de soi que je ne suis pas à l’origine de toutes les nouvelles idées. Je suis en permanence en contact avec les clients afin d’apprécier l’air du temps et de trouver l’inspiration. »

Pellenc dispose aujourd’hui de toute la chaîne de machines pour la viticulture et a également développé en parallèle l’oléiculture en commençant en France. L’Espagne étant le plus gros producteur mondial d’huile d’olives, Pellenc y a implanté une grosse unité qui porte la responsabilité pour le groupe de la fabrication des machines destinées aux olives. Pellenc est devenu le numéro un mondial sur ce créneau et exporte ses machines dans le monde entier.

Pellenc a aussi développé toute une série d’outils électroportatifs avant-gardistes en commençant par le sécateur électrique équipé d’une tout petite batterie qui tient dans une poche – ce sécateur coupe deux fois plus rapidement qu’un homme et réduit considérablement la fatigue de l’utilisateur.

Le constructeur a ensuite développé toute une gamme d’outils électriques s’inscrivant dans le cadre du développement durable et de l’industrie verte. L’entreprise est devenue l’une des références majeures pour les professionnels en matière d’outils électroportatifs professionnels qui remplacent les outils très bruyants, comme les débroussailleuses et les taille-haies, et qui polluent beaucoup moins.

« Nous devons le développement de Pellenc et sa pérennité au fait d’avoir réussi à introduire l’électronique et le numérique dès les années 90, détaille Roger Pellenc. Aujourd’hui, une machine à vendanger est un trésor d’électronique embarquée « Made in Pellenc ». »

Une marge de progression importante

Pellenc fourmille d’idées. Prenons l’exemple des olives. Des millénaires durant, les olives ont été pressurées pour extraire l’huile d’olives selon la même méthode. Les machines actuelles permettent de cueillir les olives : le système déploie une grande bâche au pied de l’arbre, un tracteur équipé d’un bras vibreur pour faire tomber les fruits de l’arbre et la machine remonte la production sur un convoyeur.

Tout au long du processus, un système d’aspiration nettoie après la collecte des olives sans débris végétaux. Le gain de productivité est d’environ vingt fois celle de la récolte manuelle.

Mais la marge de progression est encore importante. A ce jour, les machines ne permettent pas de traiter toutes les variétés d’olives existantes – il existe plus de 2000 variétés différentes. Le groupe Pellenc travaille activement afin de pouvoir gérer toutes les variétés en appellation d’origine. Des machines de récolte encore plus performantes sont annoncées.

Pellenc est également devenu un spécialiste des batteries. Dernièrement, une nouvelle start-up qui développe des solutions de stockage d’énergie de pointe pour des applications dans les outils électroportatifs (agriculture, espaces verts…) a vu le jour. Pellenc travaille avec le CEA de Grenoble et plusieurs laboratoires universitaires pour produire des batteries avec des caractéristiques permettant de faire des tracteurs électriques et des machines électriques et donc d’éviter l’utilisation des moteurs diesel.

Une succession qui s’inscrit dans la continuité

« Le 1er avril 2017, j’ai transmis l’entreprise à la société Edify, groupe savoyard, également actionnaires de la société Somfy, leader mondial de l’automatisation des ouvertures et fermetures de la maison et du bâtiment, commente Roger Pellenc. J’ai 73 ans et je n’ai pas d’enfant, je souhaitais donc assurer la pérennité de l’entreprise. J’ai été très courtisé par les financiers mais je restais assez méfiant sur leur capacité industrielle. La société Edify que je connais de longue date et dont le propriétaire a le même tempérament que moi m’a semblé être la solution idéale. Son président (Paul-Georges Despature, Ndlr) porte des valeurs humaines fortes. Nous étions sur la même longueur d’onde. »

Roger Pellenc est resté directeur de la stratégie et responsable de la R&D, tandis que les deux directeurs qui l’entouraient ont pris des fonctions de directeurs généraux délégués. C’est désormais le porte-parole d’Edify qui assure la présidence de Pellenc.

Roger Pellen

c est maire de la ville de Pertuis (Vaucluse) qui compte 22 000 habitants et premier vice-président du Territoire du Pays d’Aix. « Depuis 2008, je m’occupe du développement de l’économie de ce territoire qui connaît un formidable essor, notamment grâce à l’accueil d’entreprises innovantes. Malheureusement, le Pays d’Aix est aujourd’hui stoppé dans sa dynamique de croissance économique par la Métropole marseillaise très endettée qui rabote gravement le budget d’investissement de façon dramatique. »

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