Un e-mail vient d’arriver dans votre boîte de réception, portant un tampon officiel et tous les signes distinctifs d’un courrier officiel. Une personne prétendant appartenir à la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) vous informe que vous êtes accusé de pédophilie, pédopornographie, voire d’exhibitionnisme. De plus, des poursuites judiciaires seront engagées contre vous si vous ne réglez pas une “amende”…
Pour arriver à leurs fins, les escrocs optent pour une méthode particulièrement efficace : l’usurpation de l’identité des autorités officielles. Police, gendarmerie, Europol, Interpol, aucun corps n’est épargné, tout est possible pour ces individus sans scrupules.
En quoi consiste cette arnaque ?
Plusieurs centaines de témoignages confirment que cette escroquerie est diffusée par e-mail. Le courriel en question contient généralement un texte type, soit dans le corps du mail, soit dans une pièce jointe, ressemblant à une correspondance officielle de la brigade des mineurs, mais qui est évidemment un faux. Les escrocs ne laissent rien au hasard : logo officiel, les trois couleurs de la République, tampon, signature, termes techniques et bureaucratiques… Tout est conçu pour intimider et susciter la peur.
Quel est son fonctionnement ?
L’arnaqueur propose dans l’e-mail un moyen de le contacter, souvent un numéro de téléphone ou une adresse e-mail. Perturbé et inquiet, le destinataire du mail prend contact avec l’escroc, qui saisit cette opportunité pour demander le versement d’une « amende » afin d’éviter des poursuites judiciaires. Le paiement s’effectue généralement par des coupons disponibles dans les bureaux de tabac. Si la victime transmet les codes des coupons, l’arnaque est réussie, et l’escroc disparaît.
Qui sont les escrocs à l’origine de ces arnaques ?
Bien qu’aucune connaissance technique particulière ne soit requise pour diffuser ces arnaques, elles exigent une certaine expertise en ingénierie sociale et en manipulation des victimes. Ces escrocs, souvent surnommés « brouteurs » en Afrique de l’Ouest, assistés parfois de complices en France, maîtrisent parfaitement les techniques de ces arnaques. Ils utilisent la manipulation, la pression psychologique, des moyens de paiement difficilement traçables (coupons PCS, Transcash ou Néosurf) et exploitent des bases de données d’e-mails piratées.
Pourquoi cette arnaque fonctionne-t-elle si bien ?
Plusieurs facteurs expliquent le « succès » de cette arnaque. Elle joue sur la peur en utilisant l’image des autorités officielles et se pare d’une crédibilité trompeuse en usurpant l’identité de personnages officiels. Grâce à une diffusion massive par spams, même un faible taux de réponse assure une rentabilité pour les escrocs.
Quelle attitude adopter si vous recevez ce mail ?
La démarche est claire : ne pas réagir dans la précipitation. Il est essentiel de signaler l’arnaque sur des plateformes comme Signal-Arnaques, de fournir autant d’informations que possible et de marquer le courriel comme « spam » dans votre messagerie. Si vous n’avez pas été piégé, inutile de porter plainte pour ne pas surcharger inutilement les services de police.
Comment les escrocs ont-ils récupéré votre adresse e-mail ?
Les « brouteurs » utilisent des listes d’e-mails piratés disponibles sur Internet, ce qui leur permet de contourner les protections antispam.
Qui sont les victimes de cette escroquerie ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les vrais délinquants sexuels tombent rarement dans le piège. Les victimes sont principalement des individus qui paniquent sans forcément avoir quelque chose à se reprocher.
Que faire si vous avez été piégé ?
Dans ce cas, il est conseillé de suivre les étapes mentionnées précédemment et de déposer une plainte auprès de la police. Même si les chances de récupérer votre argent sont minces, votre plainte, couplée à d’autres, pourrait inciter les autorités à prendre des mesures contre cette arnaque.
Antoine Chigurg
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