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HTL Biotechnology et Unither Pharmaceuticals unissent leurs expertises pour soutenir l’innovation de BIOPHTA


Si les entreprises de la Biotech ont su apporter nombre d’innovations, le projet porté par BIOPHTA est à bien des égards singulier. La start-up, qui ambitionne de répondre à une problématique touchant des millions de patients à travers le monde, a en effet fait naître une véritable synergie avec deux...

Jean Cuiné (CTO) à gauche et Jean GARREC (CEO) à droite, co-fondateurs de BIOPHTA

Si les entreprises de la Biotech ont su apporter nombre d’innovations, le projet porté par BIOPHTA est à bien des égards singulier. La start-up, qui ambitionne de répondre à une problématique touchant des millions de patients à travers le monde, a en effet fait naître une véritable synergie avec deux leaders industriels du secteur, regroupés autour d’un objectif commun : apporter une solution au bénéfice du plus grand nombre. Pour en savoir plus, entretien avec Jean Garrec, co- fondateur et CEO de BIOPHTA et ses partenaires Éric Goupil, et François Fournier, respectivement CEO d’Unither Pharmaceuticals et d’HTL Biotechnology.

Quel est l’objectif de BIOPHTA ?

Jean Garrec : « BIOPHTA souhaite apporter une réponse à une problématique centrale en ophtalmologie : celle de la lourdeur des traitements pour les patients. En effet, les traitements des pathologies oculaires – comme le glaucome sur lequel nous avons choisi de démarrer, mais aussi la rétinopathie diabétique ou encore la DMLA – consistent en des injections intraoculaires douloureuses et répétées ou en une prise quotidienne de collyres en gouttes. Environ la moitié des patients en ophtalmologie ne respectent pas leur traitement, par oubli, négligence ou du fait de patients dépendants par exemple. BIOPHTA développe un nouveau « standard of care » pour rendre les traitements plus efficaces et plus simples pour les patients. Notre insert, qui se présente sous la forme d’un mini-comprimé de 3 mm, déposé directement à la surface de l’œil délivre une semaine de traitement continu, de manière aussi simple qu’efficace ; nous avons obtenu de nombreux prix comme la médaille d’or du Boston Biotechnology Summit l’an dernier. »

Éric Goupil : « Il convient de ne pas oublier qu’un traitement, si performant soit-il, n’a aucune efficacité pour le patient s’il n’est pas pris. De l’avis des médecins, les molécules utilisées pour traiter le glaucome, les prostaglandines, sont efficaces avec un bon profil de tolérance. Le véritable enjeu, auquel Unither est très attentif, est donc celui de l’observance des traitements, et à nos yeux le projet porté par BIOPHTA marque véritablement une innovation de rupture. »

Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre partenariat ?

J.G. : « A l’issue de nos travaux initiaux de recherche, BIOPHTA s’est rapproché d’HTL Biotechnology et d’Unither pour bénéficier des expertises techniques nécessaires à la mise en œuvre industrielle de notre projet. Après de nombreux échanges, nous avons pu constater que nous étions parfaitement alignés sur l’objectif final : apporter une solution innovante pouvant bénéficier au plus grand nombre de patients. Nos deux premiers programmes (ndlr : glaucome et œdème maculaire) visent ainsi les deux principales causes de cécité dans le monde. La complémentarité des expertises, ainsi que cet objectif commun, ont d’ailleurs poussé HTL et Unither à entrer au capital de BIOPHTA lors de notre récente levée de fonds. »

En quoi consiste l’apport d’HTL Biotechnology et d’Unither dans ce projet ?

J.G. : « Notre solution implique le recours à plusieurs technologies ; un biopolymère (acide hyaluronique modifié) dont HTL Biotechnology est le leader mondial ainsi que la production de formes ophtalmiques stériles dont Unither est le principal acteur. C’est donc naturellement que nous nous sommes tournés vers les meilleurs experts de ces deux technologies. Nous avons construit ensemble un programme de développement commun à partir de l’idée initiale, portés par l’envie de faire mieux, ensemble, pour un objectif que nous partageons tous. »

François Fournier : « HTL Biotechnology est leader mondial du développement et de la production de biopolymères de grade pharmaceutique, et travaille déjà dans les secteurs de la rhumatologie, la dermatologie et de l’esthétique médicale. L’ophtalmologie fait également partie de nos expertises, et c’est naturellement que nous avons été attentifs aux perspectives qu’ouvre le projet de BIOPHTA. L’acide hyaluronique est en effet particulièrement bien accepté par le corps humain dans son ensemble, et adapté à l’utilisation qui en est faite par BIOPHTA, en se gélifiant pour permettre à la fois une parfaite adhésion à la surface de l’œil et une délivrance continue du médicament contenu dans l’insert. »

É. G. : « Unither est pour sa part une CDMO incontournable depuis 30 ans, notamment spécialiste de la fabrication de médicaments et du conditionnement unidose par technologie Blow-Fill-Seal (BFS ou formage, remplissage et scellage). Nous apportons donc une expertise technique et industrielle et, étant par essence sensibles à l’innovation, avons été séduits par le projet de BIOPHTA. »

Pourquoi HTL Biotechnology et Unither ont-ils fait le choix de s’investir dans le projet de BIOPHTA ?

É. G. : « Même si nous avons choisi d’investir dans la start-up, notre objectif n’est pas financier : nous sommes avant tout pour BIOPHTA un partenaire industriel. Unither y a certes vu une opportunité de faire connaître encore davantage son savoir-faire, mais ce sont surtout les possibilités de l’insert de BIOPHTA d’un point de vue médical et humain qui nous ont poussé à accompagner et soutenir ce projet. Apporter une réponse à une pathologie et pouvoir en faire bénéficier le plus grand nombre est pour nous central, et se tenir aux côtés de BIOPHTA est de ce point de vue une évidence pour Unither. »

F.F. : « HTL est également entrée au capital de BIOPHTA, et avec la même logique de partenariat industriel. Pour nous, ce projet est une opportunité, à la fois pour pérenniser notre pôle industriel historique, accroître notre expertise technique – la R&D étant clé – et favoriser d’autres utilisations de nos biopolymères. J’ajoute que, à l’heure où la réindustrialisation est devenue un enjeu majeur pour notre pays, je me réjouis de voir que grâce à la synergie entre des entreprises françaises, nous avons pu faire éclore avec BIOPHTA un nouvel acteur innovant de la biotech en France. »

Quelles sont les prochaines étapes pour BIOPHTA ?

J.G. : « Avec Nos inserts ophtalmiques non invasifs et topiques, nous débuterons un essai clinique de phase 1 dans le glaucome en 2025, et nous visons une mise sur le marché de ce premier produit à horizon 2029. Cependant, notre plateforme est pertinente pour nombre d’autres indications ophtalmiques, et nous travaillons dès à présent sur l’œdème maculaire, le glaucome n’étant qu’une première étape nous permettant de valider rapidement notre approche et notre technologie chez l’homme. Par la suite, notre souhait reste de faire bénéficier le maximum de patients de notre innovation, et nous n’avons pas vocation à la commercialiser nous-mêmes. Nous discutons donc actuellement avec les principaux laboratoires pharmaceutiques en ophtalmologie, et à ce titre l’accompagnement de leaders mondialement reconnus tels qu’HTL et Unither, est un véritable atout. BIOPHTA n’a pas été créée en 2020 dans une logique financière, mais bel et bien pour révolutionner le traitement des yeux pour les patients ; être parfaitement alignés sur cet objectif, comme nous le sommes actuellement avec HTL et Unither, est pour nous une des conditions du succès. »

Plus d’infos : www.biophta.com

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