Je m'abonne

Hydro-Gen veut apporter l’électricité à bas-coût à l’Afrique


Ancien officier de marine (notamment dans les forces spéciales au sein du Commando Hubert), ingénieur de l’École navale et MBA d’HEC, David Adrian se lance dans l'aventure entrepreneuriale en 2006. Depuis Lyon et Brest, sa société L'Aquaphile conçoit et développe le projet Hydro-Gen : une éolienne à bas coût qui ambitionne de «produire le kilowatt le moins cher au monde». Ebtretien.

Entreprendre - Hydro-Gen veut apporter l’électricité à bas-coût à l’Afrique

Ancien officier de marine (notamment dans les forces spéciales au sein du Commando Hubert), ingénieur de l’École navale et MBA d’HEC, David Adrian se lance dans l’aventure entrepreneuriale en 2006. Depuis Lyon et Brest, sa société L’Aquaphile conçoit et développe le projet Hydro-Gen : une éolienne à bas coût qui ambitionne de «produire le kilowatt le moins cher au monde». Ebtretien.

Comment avez-vous eu l’idée de ces hydroliennes flottantes ?

David Adrian :

En 2005, après un MBA à HEC, j’ai cherché une activité maritime et innovante. Les énergies marines, défi majeur du XXIème siècle, se sont vite imposées. Décision prise, ont suivi 10 ans de développement technologique. Parcours difficile, passionnant, exigeant, non sans tâtonnements ni erreurs, qui permet d’aboutir aux hydroliennes Hydro-Gen d’aujourd’hui, de moyenne puissance, principalement pour l’électrification des sites isolés et ruraux, astucieuses, performantes, «low-cost», qui peuvent apporter, notamment aux populations défavorisées, le kWh le moins cher du monde.

Rappelons que l’hydrolien fluvial est une des rares énergies renouvelables non-intermittentes. Elle va fournir de l’énergie 24h/24 à son «client», à tel point que se pose même le problème de la consommation électrique dans les heures creuses : faire tourner une pompe pour l’irrigation, purifier de l’eau et la stocker… Cette non-intermittence et l’absence de besoin de stockage de l’énergie aboutissent à un coût de production du kWh divisé par 3 ou 4, dans une fourchette de 5 à 10 centimes d’euros.

Avez-vous bénéficié d’aides ?

DA :

Presque aucune aide en numéraire, ni levée de fonds. Nous avons mesuré sur le terrain la distance qu’il y a entre le discours et la réalité, et c’est attristant, d’autant qu’il existe des experts en siphonage de subventions. J’ai souvent été frappé de voir que ce qu’on nous refusait, on l’accordait parfois généreusement à d’autres.

Ces aides et subventions sont attribuées sur cinq ou six critères, pas toujours pertinents, et la plupart du temps vous les vérifiez tous… sauf un. Je voudrais d’ailleurs dénoncer un de ces critères particulièrement aberrant : les fonds propres de l’entreprise doivent être au moins aussi importants que la subvention sollicitée.

Cela revient à ne donner de l’argent qu’aux riches ! Malgré cela, nous avons pu bénéficier d’aides en nature de la part d’entreprises ou de particuliers. Ce sont eux qui ont permis à Hydro-Gen d’éclore. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.

 

Quelles sont vos objectifs ?

DA :

Nous regardons beaucoup l’Afrique, ses 620 millions d’habitants qui n’ont pas accès à l’électricité, et dont une bonne part habite au bord de fleuves. Nous disposons déjà d’une turbine hydrolienne en République démocratique du Congo, et allons en installer une à Brazzaville en 2017 au profit d’une ONG qui fait du développement économique par l’agriculture et la pêche.

Nous sommes typiquement dans cette phase de projets pilotes, qui doit déboucher sur une vraie production industrielle. Nous devrions réaliser 300.000 € de CA en 2017, et misons sur une croissance à trois chiffres au cours des années qui viennent.

À voir aussi