A l’occasion du Salon de la Copropriété à Paris, qui a eu lieu les 3 et 4 novembre, la FNAIM du Grand Paris a présenté les résultats de son 9ème Observatoire des charges de copropriété. Il se porte sur les charges de l’année 2020.
Les charges de copropriété ne sont pas toujours très compréhensibles par les copropriétaires. Il est donc essentiel de faire une analyse pour rendre les dépenses lisibles auprès des copropriétaires. C’est pour cela que nous, la FNAIM du Grand Paris, avons décidé en 2014 de créer, en partenariat avec Patrice Cochy de Moncan et son cabinet Orsières Conseils,un indice des charges de copropriété. Cet outil permet aux copropriétaires et aux syndics de copropriétés de suivre l’évolution des différents comptes et d’analyser l’impact des décisions gouvernementales. Il peut également aider les syndics de copropriété à piloter la gestion de leurs copropriétés.
Les principaux enseignements à retenir
Depuis 2019, nous observons une baisse des charges de copropriété. Elle s’explique par les négociations opérées par les syndics de copropriétés sur les contrats de maintenance mais aussi grâce à la baisse des tarifs des assurances suite à la convention IRSI.
Pour l’année 2020, les charges de copropriétés baissent de 6,45%.
Après 3 ans de stagnation, les investissements des travaux engagés en 2019 se maintiennent en 2020. Pour preuve le ratio travaux/charges augmente, passant de 1,77 euros en 2019 à 1,96 euros en 2020. En dépit d’un contexte économique difficile voire incertain, les copropriétaires n’ont pas négligé l’importance de préserver leur patrimoine. N’oublions pas que les copropriétés parisiennes investissent chaque année près de 3 milliards d’euros dans l’activité économique du bâtiment, preuve que le secteur est porteur d’emplois et générateur de richesses pour beaucoup d’entreprises et d’artisans spécialisés.
Les propriétaires pensent généralement que le poste le plus important dans les charges de copropriété est celui de la rémunération des syndics de copropriété. La réalité est tout autre. Les données recueillies pour notre observatoire*, la légère augmentation du compte 621 comprenant la rémunération du syndic, les débours et les frais postaux de copropriété, s’explique par la hausse des frais postaux qui est de 7,40%. En effet, compte-tenu du contexte sanitaire, plusieurs Assemblées générales de copropriétaires exceptionnelles ont eu lieu. Les copropriétaires ont donc été convoqués 2 à 3 fois au cours de l’année et mécaniquement les dépenses postales sont plus lourdes.
Dans le détail des différents comptes de cet observatoire des charges de copropriété 2020
Le poste le plus en hausse pour l’année 2020 est celui de l’électricité qui augmente de 12%, s’en suivent les frais de personnel puisque les gardiens d’immeuble ont, malgré les confinements, continué l’exercice de leur métier.
Le compte du chauffage, de l’énergie et des combustibles connait la baisse la plus importante pour l’année 2020. Cela s’explique par une année particulièrement douce en température, surtout l’hiver. Tous les mois, à l’exception d’octobre, ont connu des températures supérieures à la normale. Le chauffage a donc été moins utilisé. L’eau est le second compte qui enregistre une baisse suivie par les assurances mais aussi les contrats de maintenances grâce aux actions des syndics de copropriétés.
A l’occasion de notre prochain Observatoire, nous serons très attentifs au poste travaux. En effet, des travaux, qui avaient été votés lors des Assemblées générales en 2019, n’ont pas pu être réalisés en 2020 avec la mise à l’arrêt du secteur du BTP lors du premier confinement. L’engouement rencontré par MaPrimeRenov’ est un signal encourageant pour l’amélioration énergétique des copropriétés. Nous verrons si cela se confirme sur le long terme. Enfin, les comptes de l’électricité et du chauffage risquent sans doute de continuer d’augmenter, au vu des dernières annonces gouvernementales.
Olivier Princivalle, président-adjoint de la FNAIM du Grand Paris et syndic de copropriétés