Conséquence directe de la crise sanitaire, l’industrie française traverse une passe difficile, la pire depuis 2009. Des emplois aux créations d’usines, tous les chiffres sont dans le rouge.
L’industrie restait sur trois années de créations nettes d’emplois. Mais la Covid-19 est passée par là. Au terme d’une année 2020 difficile pour le secteur industriel, ce sont 15 000 emplois qui ont été supprimés, selon Trendeo. C’est toutefois moins qu’en 2009, une autre année compliquée. Du côté des secteurs particulièrement touchés, on retrouve sans surprise l’aéronautique. Et contrairement à l’ensemble de l’industrie, pour ce secteur, ce fut pire qu’en 2009.
Aéronautique : Toulouse en première ligne
L’aéronautique a déjà perdu 12 000 emplois (contre 5 000 pour l’automobile), principalement chez Airbus (5 000), Daher (679), Latécoère (475), AAA (567) et Akka Technologies (900). Mais d’autres postes sont encore menacés. Si l’on s’en tient aux données du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), ce chiffre se situerait aux alentours de 15 000. Ces suppressions d’emplois concernent surtout la région toulousaine, poumon de l’aéronautique français.
550 usines en moins depuis 2009
L’un des chiffres significatifs pour jauger la situation de l’industrie est la création d’usines. Et dans ce domaine, le bilan de 2020 est inquiétant, bien loin de la période 2016-2018 durant laquelle il y avait plus d’ouvertures que de fermeture d’usines. En 2020, la France compte 22 usines de moins qu’en 2020 — ce chiffre s’élevait à 12 en 2019. Si fermetures de sites se sont maintenues à leur niveau de 2019, c’est du côté des créations de nouvelles usines que le bât blesse. Car, selon Trendeo, la tendance est à une augmentation des extensions de sites existants et à un recul des projets de nouvelles usines, ce qui est paradoxal car la première option est plus onéreuse que la seconde. Un souci au niveau du foncier pourrait expliquer cette singularité.