La vie tourmentée de la fonderie de Caudan (Morbihan), autrefois propriété du groupe Renault, va-t-elle connaître une issue favorable ? Avalée par le fonds d’investissement allemand Callista Private Equity en 2022, après une décennie de pertes colossales (110 millions d’euros), la PME de 300 salariés doit désormais s’adosser à un nouveau partenaire pour perdurer. La direction de l’usine a publié un communiqué dans lequel elle explique sa décision : « En accord avec son actuel actionnaire, Callista Private equity GmbH, a initié un processus de recherche d’un nouveau partenaire stratégique qui permettra à l’entreprise de déployer sa nouvelle dynamique de croissance. »
Un repreneur français ?
Officiellement en vente, l’usine morbihannaise va-t-elle trouver un repreneur français après plus d’un an passé sous pavillon allemand ? Spécialisé dans le retournement d’entreprises, Callista affirme de son côté avoir mené à bien « la première phase du plan de transformation » et avoir atteint les objectifs en matière de diversification de la production et de modernisation de l’outil industriel. Pour le fonds, qui s’était engagé « à maintenir l’effectif de 290 salariés au moins jusqu’en 2025 », la vente est donc naturellement la prochaine étape.
Spécialisée dans les boîtes de vitesses, les éléments de suspension et les coudes d’échappement, l’usine de Caudan (38,4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022) est désormais en quête d’un « partenaire stratégique porteur d’une vision industrielle à long terme » pour enclencher la prochaine étape du plan de transformation. L’objectif des dirigeants ? Un retour à l’équilibre en 2026. Depuis la mise en place du nouveau programme d’investissement de plus de 32 millions d’euros, financé par Renault lors de la mise en œuvre du plan de cession en 2022, la Fonderie de Bretagne, dirigée par Jérôme Dupont, s’est relancée, même si la rentabilité n’est pas encore au rendez-vous. Reste à savoir l’identité du repreneur. Dans un secteur de la fonderie en pleine consolidation, les industriels intéressés par le savoir-faire de la Fonderie de Bretagne ne manqueront pas. Sans oublier l’Etat qui, via Bpifrance et son fonds dédié au secteur (Fonds Avenir Automobile) doté de 525 millions d’euros, aura sûrement son mot à dire…