L’intelligence artificielle (IA) nous est présentée comme un bien nécessaire pour améliorer la qualité de notre vie professionnelle et la productivité de nos entreprises. Mais les chefs d’entreprises sont-ils prêts à s’emparer de cette innovation technologique majeure et à repenser leurs méthodes de management ?
C’est un fait, dans un avenir très proche, nous allons collaborer et partager notre travail avec des robots, des objets connectés et des algorithmes dotés d’intelligences ! Les progrès de la science et de la technique vont à une vitesse extraordinaire, que l’on peut qualifier d’exponentielle. Si l’IA se développe si rapidement, c’est qu’elle a bénéficié d’un puissant effet boule de neige : l’explosion de la production de données dans le monde (Big Data), qui la rend aujourd’hui indispensable.
Les entreprises dans les starting-blocks de l’IA
Face à ces bouleversements annoncés, les entreprises se préparent tant bien que mal à la transition intelligente, qui intègre autant l’internet des objets que l’intelligence artificielle. Les effets combinés de l’IA, du cloud, des outils analytiques et d’autres technologies ont déjà commencé à changer la façon dont le travail est effectué par les hommes et les ordinateurs, et la manière dont les entreprises interagissent avec leurs clients et leurs fournisseurs. Les conséquences sur les modèles d’affaires sont déjà et seront considérables. Il faut désormais penser l’entreprise au travers de l’idée de métamorphose, car l’entreprise va profondément évoluer au cours des années à venir. Pour le dirigeant, il s’agit dès lors de s’adapter à un monde qui ressemble à un gigantesque Mikado et d’intégrer de nouvelles contraintes tout en maintenant le cap. Cette transition s’inscrit dans la continuité de la transformation numérique de l’entreprise.
Les managers au défi de l’IA
Aux transformations numériques s’ajoutent de nouvelles contraintes en matière de management, qui apparaissent souvent contradictoires. Aussi, le manager du 21ème siècle doit-il relever des défis, tels que :
- Obtenir des résultats durables alors que le changement s’accélère chaque mois.
- Bâtir du solide et du stable avec du changement permanent.
- Faire preuve de souplesse dans un univers bâti sur des procédures.
- Repenser les organisations pour intégrer les nouvelles transformations numériques.
- Intégrer dans les équipes des collaborateurs artificiels (IA, robots, objets connectés).
- Appliquer et faire appliquer de nouvelles valeurs.
De quoi en perdre son latin, pour les managers, comme pour les collaborateurs qui sont délités de leurs ancrages culturels et voient leur motivation décroître. De ce fait, pour réussir cette nouvelle implantation culturelle, il est important de correctement « marketer » le processus de changement. Les salariés doivent pouvoir l’identifier immédiatement, le comprendre et le vivre suffisamment de fois pour construire la nécessaire confiance indispensable à cette transformation.
De nouvelles responsabilités pour les dirigeants
Tout engagement d’une entreprise dans un projet d’intelligence artificielle apporte son nouveau lot de responsabilités pour les dirigeants. Responsabilités de l’analyse, de la faisabilité technique et juridique des solutions mises en place, de l’adaptation de ses structures, de la protection de la propriété intellectuelle et industrielle, des questions éthiques, de l’évolution des méthodes de management, de la gestion des Ressources Humaines ainsi que de l’impact de ses travaux d’intelligence artificielle il manque une fin, exemple, l’entreprise d’aujourd’hui doit assumer de nouvelles contraintes et ainsi s’appuyer sur l’évolution des compétences de ses équipes pour y faire face.
L’inventaire à la Prévert de ces nouvelles contraintes soulève plus de questions qu’il n’apporte de solutions. Comment avancer et trouver un équilibre dans un contexte si contradictoire ? Comment induire un nouveau mode de pensée, une nouvelle façon d’agir et d’interagir ? Combien de temps nous reste-t-il pour changer nos mentalités, nos habitudes, pour vivre et rester le maître d’œuvre de ces transformations numériques ?
« Pour réussir cette transformation numérique et managériale, il faut une méthode qui bouscule »
Pour Didier AIT, consultant en Intelligence Artificielle et en Management, « Le dirigeant doit mettre ses troupes en ordre de marche et les motiver face à l’inflation galopante de ces nouvelles technologies, ce qui n’est pas chose facile, sachant que la culture peut être un sérieux frein au changement. Et pourtant ces transformations sont indispensables pour diminuer les coûts de revient, faire face à la concurrence et pérenniser l’entreprise. »
Faire avancer toutes ces lignes de front demande au dirigeant de prendre du recul pour faire les bons choix, être visionnaire dans la stratégie, tout en conciliant dans son action d’entrepreneur une réelle communication sur sa vision auprès des salariés afin que ceux-ci puissent se projeter. « Pour réussir cette transformation numérique et managériale, ajoute Didier Aït, il faut une méthode qui bouscule, qui déstabilise, tout en permettant d’accélérer les processus de transformation culturelle. L’entreprise est constituée d’hommes, de masculinité, de dureté, d’affirmation de soi. Et pourquoi ne pas inverser nos raisonnements et oublier de faire uniquement état sur ce qui va mal ? »
La démarche appréciative : une réponse concrète aux évolutions managériales
Cette démarche innovante est en effet « d’apprécier ce qui fonctionne, de renforcer ce qui est et de célébrer les réussites de l’entreprise ». Cette nouvelle façon de penser les relations au sein des organisations et de ressentir des émotions positives permet d’imaginer un futur motivant et fondateur de la collaboration, du sens et de l’engagement de tous ».
Pour Laurence PERRIN, consultante et experte en Leadership Bienveillant® et en démarche appréciative, « l’idée est d’accepter les hauts et les bas tout en focalisant son énergie sur les hauts lorsqu’une période difficile est vécue. Dans ce contexte, le dirigeant a besoin d’aller chercher des ressources précises pour faire face à ces périodes de doutes et de difficultés. L’entreprise, composée de ses hommes, s’appuie automatiquement sur les forces, sur les caractéristiques ou les traits intrinsèques de chacun. C’est souvent ce qui la distingue et lui donne une identité. Identifier les forces d’une structure permet au dirigeant et à ses collaborateurs de s’identifier à elle et de les incarner encore plus, de les faire siennes. »
La démarche appréciative permet de gagner du temps, et donc de l’argent, sur les évolutions culturelles nécessaires pour aborder sereinement les transformations numériques des prochaines années. Dans sa démarche auprès des entreprises, Laurence Perrin s’appuie sur la psychologie positive. Le but de cette science est de développer les ressources et le potentiel des individus pour tirer le meilleur parti de ce qu’ils sont dans leur fonctionnement optimal et aussi de ce qui est vécu. Elle explique comment et pourquoi les comportements axés sur le positif peuvent apporter une réponse aux évolutions managériales dans les organisations.
Créer du sens, converser et apprécier, rêver un projet ambitieux, partager des expériences et émotions positives, poser des questions positives sont les principes qui fondent la posture appréciative. Les changements amorcés par l’introduction de l’intelligence artificielle ont besoin d’être imaginés sous l’angle des réalisations passées, des compétences en présence dans l’entreprise et d’une vision future partagée par tous les collaborateurs.
La démarche appréciative est une approche de la vie couplée à un processus d’accompagnement. D’une part, une posture appréciative et d’autre part un processus en cinq étapes. De la définition d’un projet positif « ce qui est » jusqu’à la mise en œuvre du projet « ce qui sera », le dirigeant peut s’atteler à introduire l’intelligence artificielle dans sa structure avec confiance et sérénité.
La combinaison de toutes les étapes du processus de la démarche appréciative génère le changement. Isolément et prises hors du contexte, toutes les étapes peuvent exister et avoir du sens mais c’est bien par l’interdépendance entre chacune d’elles qu’elles prennent forme en une seule démarche. C’est la totalité du processus qui crée la force du changement.
La pièce maîtresse du puzzle, c’est l’homme
La démarche appréciative et l’utilisation de la psychologie positive sont des outils qui permettent de répondre aux besoins auxquels sont ou seront confrontés les entreprises qui intègrent l’intelligence artificielle, à savoir :
- Traiter des dysfonctionnements ou des problématiques d’équipes, de production… sous l’angle des forces, des réussites et des réalisations accomplies,
- Insuffler une dynamique de changement,
- Tendre vers l’excellence,
- Créer des perspectives nouvelles,
- Construire le collectif en s’appuyant sur une vision résolument optimiste et positive,
- Mobiliser les équipes au travers d’un projet motivant.
Aujourd’hui, il existe bel et bien un malaise du chef d’entreprise face à l’IA. Didier AIT précise « la transformation numérique est un mal nécessaire mais qui a tant de belles surprises à offrir à nos contemporains ».
Cependant, les entreprises sont obligées de s’adapter rapidement, d’anticiper le changement, d’innover, de faire preuve de réactivité et de flexibilité.
Pour diminuer ce mal être dans un environnement de plus en plus complexe et mouvant, Laurence PERRIN rajoute « il est essentiel de promouvoir la coopération entre les hommes, de miser sur le potentiel de chacun et de favoriser la créativité, l’initiative individuelle et l’autonomie. »
L’entreprise doit être un lieu pour créer de la sociabilité, où l’homme en son sein n’est pas une variable d’ajustement, mais bien la pièce maîtresse du puzzle. N’oublions pas que la clé de voûte d’un projet en Intelligence Artificielle reste l’homme et qu’une IA couplée à l’intelligence humaine est plus performante qu’une IA seule. Mais restons pragmatique, cela ne peut se faire que dans une entreprise qui adopte une culture du leadership et de l’intelligence collective, où la promotion du management transversal est d’actualité !
Références
Didier Aït, Fondateur IA Praxis, auteur de « Intelligence Artificielle : ce qui va changer dans nos vies professionnelles » (à paraître) …
Passionné par le monde de l’entreprise, Didier Aït exerce avec enthousiasme son métier de consultant depuis plus de 10 ans. Après l’obtention d’un MBA (Master Business Administration) à l’ESC Toulouse, il a fondé IA Praxis, un cabinet de conseil spécialisé en Intelligence Artificielle et en management. Il accompagne PME-PMI-ETI dans leur transformation numérique et les aide à élaborer une stratégie qui prend en compte les défis technologiques présents et à venir, en proposant une marche à suivre claire et réalisable. Il est l’auteur de l’ouvrage « Le pratico-pratique de l’entreprise et du management »
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Site web : www.iapraxis.com
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Laurence Perrin, Laurence Perrin Conseil (Sélestat)
Diplômée de l’IAE de Strasbourg, Laurence Perrin a travaillé dans les RH et la formation pendant 15 ans, avant de devenir consultante en 2004. Faire face aux changements actuels et être créatifs sont les nouveaux défis auxquels sont confrontés les dirigeants. Laurence Perrin, certifiée « Expert » par l’ICPF & PSI, accompagne les entreprises en leadership bienveillant® et en démarche appréciative. Suite à l’obtention de son diplôme en introduction à la psychologie positive à l’Université de Metz, elle a publié un livre blanc intitulé « Leadership bienveillant : accompagner le changement avec la démarche appréciative et la psychologie positive » (2018).
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Site web : http://laurenceperrin-conseil.fr/
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