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InVivo : naissance d’un géant de l’agroalimentaire


InVivo poursuit sa montée en puissance tout en fédérant les énergies. L’artisan de cette ascension, le directeur général du groupe, Thierry Blandinières, nous explique.

Thierry Blandinières, président d'InVivo

Dans le cadre de la mise en place d’un plan stratégique à horizon 2030, faisant intervenir salariés et coopératives associées, un projet triennal décliné par métier a été défini. L’idée est de clarifier l’organisation, de mobiliser sur des objectifs et des performances dans la durée. Une capacité à avancer ensemble pour faire d’InVivo un grand groupe à l’international avec l’agilité d’une PME en croissance.

Grandir ensemble, est-ce votre priorité en tant que dirigeant ?

Thierry Blandinières :
Oui, certainement. Elle se manifeste d’ailleurs très concrètement par un plan à 3 ans que l’on a justement appelé « Grandir ensemble », et qui traduit notre volonté de renforcer notre compétitivité, de nous concentrer sur la performance de nos métiers et sur ce que nous maîtrisons le mieux. Maintenant que le processus d’intégration de Soufflet est abouti, que nous avons opéré les acquisitions structurantes et transformantes prévues par notre plan stratégique 2030 by InVivo, nous disposons d’un socle solide, stabilisé sur une nouvelle dimension.

Un socle qui nous autorise à changer de braquet, à passer dans une logique de transversalité, de verticalité-filières, et ainsi à intervenir et contrôler toute la chaîne de valeur, du champ à l’assiette. Sur l’ensemble de notre périmètre, de notre patrimoine, nous devrons, pour certaines de nos activités, arbitrer sur l’opportunité de conserver ou de réfléchir à des partenariats. À l’instar de ce que nous avons réalisé début 2022 avec la cession de Vivien Paille (marque spécialisée en légumes secs, céréales et riz, NDLR) à Avril, l’un de nos partenaires historiques.

Parce que l’objectif à terme, c’est de créer des champions européens et internationaux dans le secteur agroalimentaire français, c’est de construire des organisations capables de faire face à la fois à la concurrence mondiale, aux aléas géopolitiques aux conséquences majeures – et la guerre russo-ukrainienne en est un rappel douloureux -, aux enjeux climatiques et environnementaux, à la croissance démographique. Nous avons bien conscience de l’ampleur du défi, et nous y sommes préparés.

Qu’est-ce que cela signifie pour vos collaborateurs ?

Thierry Blandinières : Grandir ensemble, c’est aussi donner un cap, une vision, des repères. C’est rassembler autour d’objectifs communs et partagés. C’est savoir où l’on va et pourquoi. Au-delà de ces belles idées, nous sommes convaincus que bâtir la confiance, rendre fier, faire preuve de reconnaissance, sont autant d’éléments essentiels pour remplir ces objectifs.

Notre partenariat avec la Coupe du Monde de Rugby 2023 en est une illustration forte. Nous avons rassemblé autour d’un projet commun, valorisé les métiers, redoré l’image de la Ferme France via notre campagne publicitaire « La victoire, ça se cultive » (voir encadré), embarqué nos salariés et nos coopératives à travers plusieurs actions dédiées. C’est ainsi que nous fonctionnons. Nous sommes transparents sur les objectifs et collectivement nous mettons tout en œuvre pour les atteindre. Le logo de notre projet en témoigne. Au cours d’une touche en rugby, il faut que l’équipe soit alignée et qu’elle partage la même idée : récupérer le ballon.

Quelle vision pour vos métiers ?

Thierry Blandinières :
Agriculture : nous allons cultiver la spécificité de notre modèle et bâtir une offre différenciée et différenciante, adossée à des outils industriels de développement et de production ainsi qu’à des services digitaux facilitant le quotidien de l’agriculteur sur son exploitation. Afin de répondre toujours mieux aux attentes des coopératives, des agriculteurs et d’accompagner la transition agricole.

Négoce international : l’agriculture française a une vocation exportatrice. C’est notre rôle de la valoriser. Nous allons renforcer notre position de leader européen au service de nos filières, de nos partenaires coopératifs, de nos clients stratégiques.

Agroalimentaire : le potentiel du secteur agroalimentaire français est immense, en France comme à l’international. À nous de transformer nos outils, de faire le lien entre l’amont agricole et la distribution et de créer des synergies, des passerelles entre nos métiers pour être à la mesure des attentes de ce secteur.

Retail : Nous voulons créer un réseau de distribution global de jardineries, boulangeries et magasins alimentaires et construire des filières durables et locales, incarnées notamment par l’enseigne de boulangeries Louise, en synergie avec les autres verticales du groupe.

Innovation : L’innovation doit venir des métiers. Elle doit traduire un besoin qui émane du terrain. Sa nécessité et son efficacité doivent être démontrées via une expérimentation, un pilote. Et sa capacité à créer de la valeur avérée. C’est ma conviction.

Par exemple, nous avons un véritable rôle à jouer dans la décarbonation des filières. Cela fait d’ailleurs partie de nos 5 grands objectifs RSE (« Contribuer à la neutralité carbone »). Nous devons désormais mettre bout à bout les initiatives réussies dans chacun de nos métiers et révéler leur cohérence.

Et l’étape d’après ?

Thierry Blandinières : Nous allons simplifier notre structure, lui donner plus de lisibilité, de logique, en particulier pour notre écosystème. Au terme de ce plan triennal, nous devrons être prêts à enclencher une nouvelle phase de notre développement. Et pour convaincre et disposer des moyens pour la mettre en œuvre, il est nécessaire de pouvoir nous appuyer sur une organisation accessible et compréhensible.

Propos recueillis par Isabelle Jouanneau

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