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InVivo peut-il sauver Ynsect ?


Il serait paradoxal de voir la tête d’affiche de l’agritech française, Ynsect, leader de la protéine d’insectes pour la nourriture animale et les engrais, fermer le rideau ou tomber dans les bras d’un géant multinational alors que l’écosystème a investi depuis le début quelque 570 millions d’euros dans l’aventure.

Thierry Blandinières, directeur général du groupe InVivo.

Un véritable cauchemar, concernant quelque 320 salariés, deux usines, à Dole (Jura) et une autre, la plus grande ferme verticale au monde, à Poulainville au nord d’Amiens dans la Somme, que l’on peut sans doute éviter en réussissant à faire tomber le prix de revient de l’ordre de 30 %, ce qui s’avérerait être possible.

Pour l’instant, si seul le géant suisse Nestlé semble s’être officiellement positionné pour la reprise des activités petfood auprès du tribunal de commerce d’Évry (91) qui administre le redressement judiciaire d’Ynsect, gageons que l’ex-pépite de l’agritech tricolore pourrait intéresser aussi le géant tricolore de l’agro-économique, InVivo, qui trouverait dans les fabrications de farine d’insectes un complément idéal à ses activités actuelles à destination des agriculteurs. Le géant français (11,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 15 000 salariés, 170 coopératives) dirigé par Thierry Blandinieres pourrait en reprenant Ynsect à moindre prix compléter parfaitement ses gammes en se diversifiant sur une activité d’avenir, et lui trouver de nouveaux débouchés auprès de ses agriculteurs adhérents.

Même si l’activité n’a pas encore fait ses preuves puisque l’autre challenger français de la protéine animale à base d’insectes, le Toulousain Agronutris, a été placé également en janvier dernier en procédure de sauvegarde. Le sauvetage d’Ynsect, qui aurait besoin de 130 millions d’euros, par InVivo pourrait être soutenu par le ministère de l’Agriculture d’Annie Gennevard qui y verrait un bon moyen de consolider notre pays sur une filière agricole d’avenir malgré un démarrage plus lent que prévu.

Le groupe Danone pourrait également faire une proposition. Rappelons que le marché chinois reste également très intéressé par cette nouvelle forme de nutrition à destination de l’élevage, sans même parler de ses débouchés dans l’alimentaire. Ne manquons pas cette occasion !

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