Multi-entrepreneur d’exception, Jacques Berrebi, jeune voulait devenir médecin. Aujourd’hui, il réalise son rêve en investissant sur LIMS-MBnext un laboratoire santé d’un nouveau type.
Quelles leçons tirez-vous de votre exceptionnel parcours ?
Jacques Berrebi : Deux choses, en premier lieu, je crois en la chance et je crois que j’ai de la chance. J’en porte d’ailleurs les symboles sur moi, un fer à cheval et un 13. D’autre part, je crois fondamentalement aux êtres humains. Sans eux rien n’est possible. Ainsi, je participe actuellement à des réunions sur le thème de ChatGPT, cette innovation m’effraie de moins en moins, je l’ai même intégrée dans mon téléphone, car j’ai cherché et trouvé des personnes qui m’ont aidé à comprendre et apprivoiser ce nouvel outil, malgré mon âge !
Il s’agit d’un outil extraordinaire qu’il convient d’utiliser de façon suffisamment intelligente pour ne pas en devenir l’esclave… là aussi, le génie de l’homme comptera ! Je crois que la clé de la réussite est d’aimer les gens et mon expérience me fait dire qu’en se sentant aimés, les gens vous le rendent au centuple. De plus, à mes yeux, c’est toujours aux plus forts comme aux plus puissants de donner en premier et non l’inverse. Je dirai encore que je suis un homme d’équipe et donc on pourrait dire que je suis : « Un chasseur en meute » plutôt « qu’un chasseur solitaire ».
D’où vient cette passion pour le secteur médical ?
La santé est un univers noble dédié au bonheur et au bien-être des hommes. Je suis d’origine italienne, un « pied-noir » de Tunisie, et les circonstances, notamment la guerre pour l’indépendance de la Tunisie, ont fait que je n’ai pu choisir mon orientation au Lycée, il fallait aller là où il y avait de la place. Je me suis donc retrouvé en section Économie alors que mon rêve était de faire médecine.
Cet intérêt ne m’a jamais quitté ! C’est ainsi que chez Teleperformance (ex-Rochefortaine Communication), j’ai créé une division dans le domaine de la santé dont j’ai fait, en partant de rien, le numéro 2 français après le groupe Expand, à l’époque. Je suis toujours partant pour investir dans ce secteur. Je suis d’ailleurs récemment entré dans « Synergia Medical », une jeune pousse qui a mis au point un implant destiné à éviter les crises d’épilepsie avec pour dérivé, la possibilité de supprimer les tremblements liés à des maladies telles qu’Alzheimer ou Parkinson.
Comment a commencé l’histoire de Lims-MBnext ?
L’histoire a commencé il y a un peu plus de 6 ans et demi à l’initiative d’un ami commun qui m’a fait rencontrer André Verhoeft. Cette rencontre a été suivie de plusieurs autres, ce qui nous a fait penser que la conjugaison de nos deux talents ne pouvait être que prometteuse. Nous avons ainsi acquis un petit laboratoire « LIMS » situé à Hornu au fin fond du Hainaut. Ce laboratoire faisait alors en moyenne 45 prélèvements par jour…
Nous en faisons à présent plus de 1500. Le démarrage s’est fait avec trois fois rien, mais pour grandir, il fallait se rapprocher de Bruxelles. Nous avons trouvé des locaux à Louvain-la-Neuve « Centre Monnet », dans un immense complexe qui accueillait des startups, et nous nous sommes progressivement agrandis. Forcément pas de façon fondamentalement homogène.
Ce patchwork ne permettait pas une bonne coordination entre les services, et nous avions l’ambition de décrocher l’homologation ISO 15189 (ISO spécifique aux laboratoires d’analyses médicales). Nous avons saisi, pour permettre cela et faciliter notre croissance, une très belle opportunité au centre CBTC. Un centre scientifique, fruit d’une coopération entre la Wallonie et la Chine. Cela pour préparer notre croissance future notamment à l’International, nous y avons ainsi loué une tour de plus de 5 000 m2 et avons pu créer après plus d’un an de travaux, un laboratoire que nous inaugurons aujourd’hui, permettant un process de production efficace et garantissant une parfaite fiabilité. Cette inauguration faite le 16 juin l’a été en présence à la fois de sommités politiques et médicales.
En quoi ce laboratoire est-il différent des autres ?
Nous ne sommes pas un laboratoire d’analyses classiques. Notre crédo est d’essayer de prévenir pour éviter d’avoir à guérir, ceci grâce à des bilans d’analyses fonctionnelles qui ont pour vocation d’essayer de trouver ce que le métabolisme est en train d’engendrer, afin que les Médecins puissent – autant que faire se peut – éviter que la maladie ne se déclare ou ne dégénère. Il s’agit d’un savoir-faire unique, l’objectif est que l’on puisse vivre le plus longtemps possible et en bonne santé.
Comme tout un chacun, notre métabolisme a besoin d’aide pour compenser au mieux les carences liées au vieillissement. Nous avons ainsi créé des BIP, « Bilans d’Investigation Préventives », qui grâce à plus de 70 types d’analyses différentes, permettent de mettre en évidence les carences dont je parlais tout à l’heure. À 81 ans, toujours actif, je suis régulièrement suivi par l’un des médecins faisant partie de notre réseau, grâce à qui je garde toujours la forme.
Quels sont vos projets pour Lims dans les cinq ans ?
Les investissements que nous avons réalisés dernièrement nous ont permis de doubler la surface de notre laboratoire afin d’absorber notre croissance nationale et internationale. Notre première implantation à l’étranger se fera en France puis viendront d’autres destinations. Cela dit, pour accélérer cette croissance internationale, nous sommes également en relation avec des groupes qui nous ont contactés pour une éventuelle collaboration. Je n’en dirais pas plus, c’est top secret pour l’instant. Quoi qu’il en soit, en collaboration ou seuls : L’Europe nous ouvre ses bras.
Quelle est votre organisation ?
Elle est simple et tire sa force de la volonté des hommes de travailler ensemble, main dans la main. Nous sommes deux associés gérants, et travaillons avec une dizaine de « staff managers » et avons autour de nous plus de 200 collaborateurs directs et indirects dont une dizaine de médecins pharmaciens biologistes etc… Notre réseau de médecins est formé à la compréhension de nos méthodes et l’interprétation des résultats de nos analyses et graphiques. Cela afin qu’ils puissent conseiller au mieux leurs patients. Quant aux traitements, ils peuvent être aussi bien médicamenteux qu’à base de compléments alimentaires. Cela peut même être de simples conseils d’hygiène alimentaire ou de vie.
André Verhoeft, mon partenaire, grâce à son parcours, a su rassembler une équipe – une conjugaison de talents – avec lesquels nous partageons des ambitions communes en accord avec nos visions. Je qualifierais cela de « The Dream Team » pour le bonheur du monde.
Anne Florin
