Les deux entreprises françaises ont développé des solutions naturelles permettant de lutter contre les mauvaises herbes sans recourir à des désherbants chimiques. Une alternative aux produits chimiques de la firme américaine.
Alors que la toxicité du glyphosate, molécule active du Roundup, a été démontrée, l’exigence d’une alternative se fait de plus en plus pressante au sein de la filière agricole. Les clients de la firme américaine sont d’abord les agriculteurs, à qui la multinationale de Saint-Louis vend des semences et des pesticides. Ce sont donc eux, en dernière instance, qui devront adapter leur mode de production.
Pour aider ceux qui le souhaitent à se libérer de la mainmise de Monsanto, deux PME françaises ont développé des solutions naturelles permettant de lutter contre les mauvaises herbes sans recourir à des désherbants chimiques.
Premier herbicide d’origine naturelle, le Beloukha est commercialisé par l’entreprise bordelaise Jade (Belchim Crop Protection, 400 M€ de CA en 2016), qui s’est associée à l’Université de Shanghai afin d’élaborer un produit sans chimie.
Constitué d’acide nonanoïque, le Beloukha a notamment démontré son efficacité dans le traitement des vignes (5 000-6000 ha en 2016). Jade envisage une commercialisation en Europe, aux Etats-Unis ou encore au Japon.
L’autorisation de mise sur le marché, cette Arlésienne…
L’autre solution de désherbage « made in France » est née à Loudéac, en Bretagne. Développée par la société Osmobio, spécialiste des produits bio pour le jardin et la maison, cette alternative au glyphosate intègre des « bio actifs naturels qui proviennent d’une combinaison de plantes », détaille Jacques Le Verger, président d’Osmobio, qui a investi 1 M€ dans des études visant à développer le produit.
Mais si la fiabilité et l’absence de toxicité de ce désherbant ont été attestées par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) en 2012, Osmobio attend toujours son autorisation de mise sur le marché.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), seule instance habilitée à autoriser la commercialisation d’un produit, freine des quatre fers : Jacques Le Verger n’a jamais pu rencontrer les responsables de l’Anses.
Malgré le soutien à l’époque du ministre de l’agriculture en personne, Stéphane Le Foll, et de grands groupes comme Vinci, Osmobio a dû se contenter d’expérimentations. Alors que le brevet a été déposé aux États-Unis, au Canada, au Brésil, en Russie et au Japon, Jacques Le Verger devra patienter jusqu’au premier semestre 2018 pour que son dossier soit (de nouveau) étudié par l’Anses.