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Japon : le quartier de Harajuku révolutionne le monde de la mode


Situé au centre de la ville de Tokyo, le quartier de Harajuku est réputé pour être un haut lieu de la mode et de l’originalité. Harajuku mélange des styles vestimentaires multiples : le Lolita, le Decora Ganguro, le Visual Kei… Son sanctuaire shintoїste, le Meiji-Jingu, participe grandement à son rayonnement. L’histoire...

Le quartier de Harajuku, à Tokyo (Japon)

Situé au centre de la ville de Tokyo, le quartier de Harajuku est réputé pour être un haut lieu de la mode et de l’originalité. Harajuku mélange des styles vestimentaires multiples : le Lolita, le Decora Ganguro, le Visual Kei… Son sanctuaire shintoїste, le Meiji-Jingu, participe grandement à son rayonnement.

L’histoire de ce quartier iconique de la mode porte en elle l’empreinte de son évolution. La gare de Harajuku voit le jour en 1909. 10 ans plus tard, la construction du Meiji-Jingu, un sanctuaire shintoїste, permettra au quartier de prendre une dimension boisée. La culture shintoїste est constituée d’ensemble de croyances datant de l’histoire ancienne du Japon. La grande évolution pour Harajuku date de 1964, à l’occasion de l’organisation des Jeux Olympiques : de nombreuses constructions sont érigées (immeubles, boutiques…) et un important changement s’opère sur le plan culturel.

La mode Harajuku attire un jeune public

En 1970, Harajuku devient le quartier de la mode en arborant des styles vestimentaires colorés, extravagants et uniques reflétant son image. On y retrouve la célèbre mode Lolita et ses dérivés (Gothique Lolita, Sweet Lolita etc…) Avec des robes, des jupes bouffantes et des accessoires, symboles de cette tendance. Le visual Kei est également un style très réputé à Harajuku, connu pour ses différents maquillages à l’allure sombre, ainsi que ses vêtements élaborés et inspirés du Japon ancien. Le Decora Ganguro, quant à lui, est le style de l’extravagance avec ses accumulations d’accessoires et ses couleurs acidulées.

La mode Harajuku attire un jeune public qui souhaite s’affranchir des règles strictes de la société japonaise et de la pression imposée par le travail. C’est un moyen pour eux d’affirmer leur identité et de construire leur propre personnalité. La pression sociale au Japon est telle que les individus sont dans une constante logique de performance et de compétition scolaire et professionnelle. Les Japonais ne s’accordent que très peu de temps pour s’amuser et se détendre. Ainsi, le temps d’un instant, ils peuvent ôter leurs uniformes scolaires et revêtir des vêtements fantasques. Leur style est très enfantin et propose un éventail de couleurs tape-à-l’œil qui contrastent avec le caractère feutré de cette société.

Un havre de paix pour les Japonais

Avenue piétonne d’environ 400 mètres de long située dans le quartier de Harajuku, Takeshita Dori est la ruelle la plus excentrique et emblématique de Tokyo. Haute en couleurs et à la pointe de la mode, on y retrouve des boutiques de modes, des salons de thé, des restaurants… Cette ruelle est particulièrement connue pour la fantaisie qu’elle inspire.

Le quartier de Harajuku est très apprécié des Japonais. Ce lieu atypique est considéré comme une échappatoire, où tous les rêves sont permis. Ce quartier qui mélange fantaisie et extravagances s’illustre à travers des tendances originales. Dans une société où seule la réussite individuelle compte dans un climat de constante pression sociale Harajuku constitue un havre de paix pour les Japonais loin de leur devoir de dévotion à l’égard de leur pays. Rappelons que le surmenage lié au travail et l’inquiétude pour l’avenir causent chaque année des milliers de suicides (21 081 en 2021, selon le site nippon.com). Cette nouvelle génération impose une autre vision de la jeunesse, est fait progressivement évoluer les codes de la société japonaise qu’elle juge trop stricte et oppressante. Harajuku influence les tendances vestimentaires à travers le monde entier et offre un rayonnement international à la culture japonaise à l’image de la musique pop, très appréciée en Europe.

Sirine Benjamaa

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