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Jean-Baptiste Descroix-Vernier : un entrepreneur différent


Recrutement atypique, réunions sur Skype, implication sociale : Jean-Baptiste Descroix-Vernier, P-DG et fondateur de Rentabiliweb a mis en place un mode de gestion du personnel très éloigné des habitudes françaises.

Entreprendre - Jean-Baptiste Descroix-Vernier : un entrepreneur différent

Recrutement atypique, réunions sur Skype, implication sociale : Jean-Baptiste Descroix-Vernier, P-DG et fondateur de Rentabiliweb a mis en place un mode de gestion du personnel très éloigné des habitudes françaises.

Rentabiliweb, société spécialisée dans la monétisation des audiences et les solutions de paiement, réalise 72 M€ de CA avec 16 filiales implantées en Europe, au Canada et en Asie, et plus de 270 collaborateurs. Jean-Baptiste Descroix-Vernier, son atypique P-DG et fondateur, installé sur une péniche à Amsterdam, a inventé un mode de gestion du personnel très éloigné des habitudes françaises. Une source d’inspiration pour une autre vision des relations entre employeur et salariés.

« Je n’en ai rien à faire des diplômes »

Le recrutement est atypique, l’entreprise embauchant notamment beaucoup d’anciens hackers (surnommés les «ninjas») : «Quand j’ai créé Rentabiliweb, les gens qui se sont rallié à moi venaient plutôt du Web underground. C’est resté, cela fait partie de notre culture d’entreprise.

On recrute à la compétence, je n’en ai rien à faire des diplômes : un mec supercompétent a sa place chez moi». Management décalé L’adhésion à la culture de l’entreprise est soutenue par une politique de rémunération généreuse : «Chez nous, tous les salariés, et pas seulement les cadres, peuvent bénéficier de stock-options».

Il vit seul avec ses chats sur sa péniche

Mais les relations entre Jean-Baptiste Descroix-Vernier et ses salariés sont aussi plus profondes, marquées par un mode de management plus qu’original : cet agoraphobe auto-proclamé, qui vit seul avec ses chats sur sa péniche, dirige tout à distance : «Avec les technologies numériques, ma porte est toujours ouverte. Je suis plus disponible pour mes équipes bien plus que si j’étais perché dans un bureau au 6ème étage du siège de l’entreprise. Et je peux communiquer directement avec mes salariés. De la femme de ménage au directeur général, on peut me joindre à n’importe quel moment. En une journée, je peux communiquer avec 50 personnes via Skype et les e-mails».

Réunions sur Skype

Une fois par mois, Jean-Baptiste Descroix-Vernier réunit tous les salariés via Skype, un grand moment de communication où chaque collaborateur peut poser une question.  Une approche qui convainc : en 2010, l’entrepreneur a annoncé à tous ses collaborateurs qu’il allait volontairement casser la croissance de la société, en ponctionnant tous les bénéfices pendant 2 ans pour lancer sa banque. Il a expliqué que le cours de la Bourse allait dévisser et qu’il «ne faudrait pas paniquer».

Féru de spiritualité et de théologie

Tout le monde a suivi. Et, alors que l’entrepreneur, féru de spiritualité et de théologie, reverse tous ses dividendes à la fondation qu’il a créée pour s’occuper des SDF en France et construire des puits en Afrique, ses salariés ont décidé de reverser, eux aussi, en toute conscience et liberté, une partie de leurs primes à celle-ci. Avec une telle conception des relations entre employeur et salariés, rien d’étonnant à ce que Jean-Baptiste Descroix-Vernier, qui malgré sa discrétion, fin connaisseur de la politique et du monde patronal français, soit perplexe quand il regarde les soubresauts de notre monde du travail.

L’un de ses derniers tweet : «Je souhaite à tous les salariés du monde les mêmes salaires et privilèges de nantis qu’ont les pilotes d’Air France, cette grève me révulse» en est la preuve.

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