Jean-Marc Buchet, directeur générale de NCI, leader en Normandie du capital investissement, explique comment concilier finance et développement économique sur un territoire à fort potentiel.
Quelle est la spécificité de NCI ?
Jean-Marc Buchet
: Nous sommes une société régionale de capital investissement, basée en Haute-Normandie, avec un périmètre géographique qui va de la Tour Eiffel à la Baie de Somme et au Mont Saint-Michel.
Nous investissons principalement dans deux segments : en création (20% de notre activité), pour des tickets allant jusqu’à 1,5 M€ et en développement, notamment dans le cadre de transmissions, sur des PME de tous secteurs, réalisant entre 10 M€ et 100 M€, pour des tickets de l’ordre d’une dizaine de millions d’euros.
Un accompagnement qui permet notamment à des sociétés de se développer à l’échelon national ou international ou de réussir leur transformation numérique, un enjeu qui concerne toutes les entreprises, même les plus traditionnelles. Ainsi, aujourd’hui, la plupart des clients des Thermes de Bagnoles de l’Orme, une entreprise tri-centenaire, viennent par Internet.
Vous vous définissez comme un investisseur actif. Que recouvre cette vision de votre métier ?
J-MB
: Pour un entrepreneur, qui est par définition tourné vers l’avenir, c’est très frustrant de voir les investisseurs ne s’intéresser qu’à la situation financière et à ce qui s’est passé avant. Nous ne voulons pas être passif, mais au contraire, aider le dirigeant de l’entreprise, qui est souvent « la tête dans le guidon » pour assurer au quotidien, à avoir une vision à plus long terme.
Par exemple, nous menons un gros travail d’analyse de ses marchés et de ses clients pour lui permettre de proposer le bon produit ou le bon service au bon prix. Un travail de fourmi pour lequel les patrons de PME n’ont souvent ni les équipes ni les compétences en interne. Toute la subtilité réside dans l’équilibre entre le conseil et l’ingérence…
À la différence de nombreux fonds, vous prenez des participations majoritaires…
J-MB
: C’est original pour les fonds de capital-risque, moins pour un fond de développement, notamment régional. Et c’est encore plus naturel pour la transmission d’entreprise. Nous accompagnons un repreneur en prenant une participation majoritaire, entre 80% et 100% du capital, pour une durée comprise entre 5 et 7 ans.
Ensuite, nous pouvons rester à ses côtés, minoritaire. Nous privilégions toujours le dirigeant pour nos sorties, sous réserve de conditions économiques équivalentes. C’est le meilleur moyen de soutenir l’économie réelle et de créer un tissu de PME et d’ETI régionales capables de générer de la valeur et de créer de l’emploi.