Pour Jean-Pierre Nadir, le PDG d’Easyvoyage, le gouvernement doit donner un coup de pouce aux entrepreneurs du secteur du Tourisme pour créer davantage d’emplois et de richesses.
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FIN] Qu’est-ce qui fonctionne dans le tourisme tricolore ?
Jean-Pierre Nadir :
Sur les 60% de Français qui partent tous les ans, 75% restent sur le territoire, c’est une tendance de fond. Ce que cherchent ces vacanciers, c’est un périmètre sécurisé, avec des points de repères, un environnement familier. C’est pourquoi le camping est le grand gagnant quand on vend de l’hébergement en France, car 20% des personnes reviennent au même endroit chaque année.
Ce n’est pas sans raison que nous sommes le plus grand pays de camping en Europe, avec 8.600 établissements, même l’Espagne est derrière nous. Cet engouement explique aussi le développement des parcs d’attractions sur l’Hexagone. Avec un budget modeste, les campeurs peuvent se payer un petit frisson pour mettre du piment dans leurs vacances.
Que penser du «Glamping» ?
Le camping est monté en gamme, c’est une coquetterie qui reste une niche. Les campings évoluent, car les vacanciers veulent les mêmes codes que ceux des Clubs Med, comme le fonctionnement «all inclusive» ou une équipe d’animation H-24. Dans cette montée en gamme, les critères prépondérants sont : 5 étoiles et un toboggan aquatique ou 5 étoiles et des tentes grand luxe.
C’est un segment marginal dédié aux gens qui aiment l’esprit camping, mais pas les codes sociaux populaires associés, comme les cris d’enfants. Souvent, ce sont des lieux ou hébergements «exotiques», comme les yourtes ou des cabanes dans les arbres. C’est la mondialisation qui vient à vous.
Qui sont les acteurs qui font briller le tourisme made in France ?
Les professionnels qui font et produisent intelligemment, en mettant en avant le terroir et le bio. Ceux qui créent des réseaux d’hébergeurs, qui développent des maisons d’hôtes. Nous avons 84 millions de touristes en France chaque année, mais nous ne sommes que le 4ème pays en CA ! Ce qui est important, c’est le CA, pas le nombre de personnes. Il faut refonder notre modèle.
Nous avons 100.000 chambres d’hôtel de différence avec l’Espagne, qui est devant nous. La métropole n’exploite pas assez les Dom-Tom par exemple alors que ces îles sont en attente d’un projet fort pour dynamiser l’emploi. La création d’une chambre d’hôte crée trois emplois en Guadeloupe, qui n’est pas dans le radar des grosses destinations touristiques, à tort. Malheureusement, il n’y a pas de stratégie touristique sans stratégie politique. Alors c’est au gouvernement de donner un coup de pouce aux entrepreneurs du secteur.
Comment Easyvoyages apporte-t-elle sa pierre à l’édifice ?
En mettant en valeur des professionnels de qualité via l’outil digital qui est l’un des leviers du tourisme. Nous venons de lancer une chaîne YouTube, pour dynamiser le tourisme via l’image. Nous proposons une web-série voyage dans laquelle sont réunis plusieurs influenceurs-youtubers de différentes thématiques afin de présenter une destination. Un grand sujet sera diffusé chaque mois, puis un par semaine, avec un budget d’environ 10.000 € par épisode.
Le but est de créer du désir chez les acteurs du voyage. Webedia, groupe auquel nous appartenons, a lancé Le Bon Guide, un site qui a l’ambition de promouvoir toute l’offre touristique française et souhaite mettre en avant les professionnels du secteur. Webedia a investi 20 M€ dans le développement de ce projet qui fonctionne bien.
Le comparateur de vol Easyvoyage