100 millions de chiffres d’affaires pour ses 100 ans ! C’est l’ambition annoncée de Labatut, le groupe toulousain de transport et de logistique, présidé par l’arrière petite-fille du fondateur.
Avec ses 700 salariés, la dirigeante Jennifer Labatut-Darbas a fort à faire en cette année si particulière. 100 ans et l’ambition de parvenir aux 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, voici qui résonne fort. Malheureusement, ce seuil symbolique prévu en 2020 ne pourra être franchi, circonstances obligent avec des confinements qui ont mis sur pause cette marche en avant. Mais l’ambition de parvenir aux 100 millions de chiffre d’affaires est toujours sur l’agenda, ce sera pour 2021, de quoi ouvrir dignement cette nouvelle ère.
Du transport à la supply chain
Le cœur de métier de Labatut Group se situe sur un secteur en pleine évolution, la preuve par ses nouveautés en termes de vocabulaire, le transport et le stockage se sont transformés en logistique et distribution, pour finalement créer un ensemble dénommé « supply chain ». Ce métier ne cesse de progresser grâce aux avancées technologiques et aux efforts environnementaux. La direction n’a pas manqué l’étape de la digitalisation ou de l’automatisation, et a su innover à partir de bases solides et d’activités traditionnelles, le transport et la logistique (Veolog) en créant un pôle distribution vert.
Croissance interne & externe
Les groupes logistiques ont généralement basé leur activité sur des secteurs bien précis. Labatut Group est quant à lui spécialiste de produits à belle valeur ajoutée tels les champagnes et spiritueux, la mode et les cosmétiques. C’est ce qui a nourri son développement par le passé, et la croissance a ensuite été menée via la croissance interne, mais également par des opérations de croissance externe, avec le rachat d’une dizaine d’entreprises depuis les années 2000, dont Greenway plus récemment.
Un groupe qui mise sur le vert
Il y a bientôt dix ans, le groupe devenait un pionnier de la logistique verte avec la création de l’entité « Vert Chez Vous » qui proposait des services de logistique urbaine en utilisant l’énergie électrique ou le gaz. Des camionnettes et des triporteurs qui ont rapidement trouvé leur cible client, sur un secteur en plein boom, celui du dernier kilomètre. La voie empruntée s’est avérée judicieuse. En effet, Labatut Group a connu une croissance de quasiment 100% sur les deux dernières années. Le zéro carbone représente plus de 50% du chiffre d’affaires, le positionnement éco-responsable précoce de l’entreprise est clairement une force stratégique avec une flotte de camions disposant des dernières normes euro anti-pollution. Le père de la présidente actuelle avait ouvert la voie, en mettant déjà des camions sur des bateaux pour des itinéraires vers l’Italie qui auraient dû emprunter les routes du tunnel du Mont Blanc.
Vers d’autres cieux
Labatut Group est déjà présent en Europe via deux antennes, la première est à Milan, le groupe est déjà reconnu comme étant un spécialiste de l’Italie. La seconde est toute récente puisqu’elle a ouvert en septembre 2020 à Düsseldorf sur un marché allemand particulièrement important en matière logistique. Jennifer Labatut-Darbas n’a pas l’intention d’en rester là. D’autres destinations sont déjà dans sa ligne de mire afin de poursuivre ce développement initié par son père.
Rebondir en pleine pandémie
Le premier confinement a été très dur de l’aveu même de la dirigeante, pourtant le rebond a été immédiat. Labatut a ainsi embauché une centaine de chauffeurs après la crise du printemps pour répondre à la demande. Le second confinement a provoqué un nouvel obstacle sérieux, l’entreprise livre effectivement des liquides souvent destinés à la restauration et aux cavistes, des activités fermées. Le groupe fête donc son centenaire dans une année pour le moins agitée.
Même pas peur !
A 34 ans, Jennifer Labatut-Darbas ne craint pas d’attaquer de front les géants. L’entreprise familiale ne recule pas devant les performances d’un Amazon qui a placé la barre haut avec des livraisons de plus en plus rapides. La présidente de Labatut est convaincue qu’une entreprise française, bien organisée et solide, peut prendre des parts de marché sur la logistique urbaine. Elle prédit même l’avenir pour la prochaine génération : d’ici vingt ans maximum, la livraison urbaine devrait représenter la moitié du chiffre d’affaires de l’entreprise. Dans l’immédiat, l’entreprise toulousaine va s’attaquer au nord de la France sur ce créneau après avoir fait ses preuves dans d’autres métropoles françaises. Une ambition à la hauteur de son arrière-grand-père qui a commencé avec une charrue et un attelage de bœufs et a fondé son entreprise en achetant son premier camion à l’armée américaine en 1945.
A.F.