C’est dans ce contexte que Pickaw a vu le jour en 2015, année charnière marquée par un assouplissement législatif qui a supprimé l’obligation de recourir à un huissier pour l’organisation de ces loteries en ligne. Cette libéralisation a certes dynamisé le secteur, mais a également ouvert la porte à des pratiques discutables.
Thomas Reichling, cofondateur de Pickaw, pointe du doigt les méthodes approximatives souvent employées pour désigner les gagnants. Il évoque notamment le risque de favoritisme et le manque de rigueur dans la sélection, soulignant que ces concours sont généralement gérés par les équipes marketing, sans supervision juridique.
Restaurer la confiance
Face à ces dérives, Pickaw a développé une plateforme innovante. Leur système automatise l’ensemble du processus, de la collecte des participations à la sélection aléatoire du gagnant, en passant par la publication d’un rapport détaillé pour garantir la transparence.Cette approche semble porter ses fruits. Depuis sa création, Pickaw revendique plus d’un million de concours organisés et une base de 300 000 utilisateurs, et compte des clients majeurs tels que Cdiscount, M6 et la FDJ.
Encadrement juridique insuffisant
L’initiative de Pickaw répond à une véritable attente du public. Reichling insiste sur l’importance de protéger les droits des participants, rappelant que leur engagement dans ces concours représente une forme de promotion pour les marques.Une étude menée par Cluster 17 révèle que si 43% des Français ont déjà tenté leur chance dans ces loteries en ligne, 59% d’entre eux doutent de l’équité de ces jeux, et 65% estiment que l’encadrement juridique du secteur est insuffisant.
Face à ce constat, les fondateurs de Pickaw multiplient les actions de sensibilisation auprès des législateurs, dans l’espoir de voir leur modèle s’imposer comme la norme du secteur. L’avenir dira si cette approche parviendra à redéfinir les standards des jeux-concours en ligne, pour allier innovation technologique et éthique.
Alexandre Bodkine