Je m'abonne

JO 2024 : les tenues des athlètes, reflets de l’excellence sportive et stylistique française


Dévoilées mercredi après des mois de suspense, les tenues des sportifs français ont été imaginées et fabriquées par la maison Berluti. Le résultat d’un intense travail mené de concert entre stylistes et athlètes, pour faire briller le savoir-faire tricolore aux yeux du monde entier, donner confiance aux sportifs et, peut-être, donner le coup d’envoi d’une moisson de médailles.

Entreprendre - JO 2024 : les tenues des athlètes, reflets de l’excellence sportive et stylistique française

Une tenue pour l’Histoire, pour un moment historique. Cent jours avant le coup de sifflet des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024, la maison Berluti, propriété du numéro un mondial du luxe LVMH, a révélé le 17 avril les tenues que porteront les athlètes français lors des cérémonies d’ouverture des Jeux.

Une étape cruciale et hautement symbolique, tant du point de vue du comité d’organisation des JOP que des athlètes eux-mêmes, qui arboreront, devant les yeux du monde entier, la tenue imaginée par Berluti pour représenter la France.

Berluti, une maison synonyme de l’excellence et de l’art de vivre à la française

L’enjeu était de taille. Au-delà de l’aspect strictement sportif, il s’agissait pour les équipes de Berluti de condenser, en une tenue à l’identité assumée et immédiatement reconnaissable, toute l’excellence et l’élégance à la française. Objectif revendiqué par les artisans du bottier et créateur de prêt-à-porter : faire rayonner le savoir-faire et les sportifs français auprès des téléspectateurs des quatre coins de la planète, quand ceux-ci auront les yeux rivés sur les cérémonies d’ouverture et les athlètes défilant sur la Seine.

Un défi que seule une maison tricolore solidement établie se devait de relever. Incarnant, depuis sa création en 1895 par le maître bottier Alessandro Berluti, un subtil mélange entre classicisme dandy et virtuosité technique, la marque a été rachetée au début des années 1990 par le géant du luxe fondé par Bernard Arnault. Synonyme, chez ses aficionados, d’un certain art de vivre, Berluti est surtout connu des initiés pour ses souliers à l’inimitable patine, qui ont su séduire les plus grands artistes du XXe siècle ; mais aussi, plus récemment, pour sa ligne masculine de prêt-à-porter à l’élégance décalée et intemporelle.



Un véritable marathon stylistique

Autant d’atouts qui faisaient de Berluti le candidat idéal pour habiller les sportifs français. Le défi n’en était pas moindre : en quelques mois seulement et dans le plus grand secret, près de 200 collaborateurs de Berluti ont été mobilisés pour élaborer 1 500 costumes, adaptés à toutes les morphologies et tous les corps. Du 3XS au 6XL, et de la pointure 35 à la pointure… 56, les costumes et souliers des athlètes français auront nécessité 8 000 mètres de tissus, 100 kilomètres de coutures et pas moins de 384 000 points de tricot par paire de sneakers.

Un véritable marathon stylistique, donc, au cours duquel il aura fallu concilier des exigences aussi contradictoires – en apparence – que l’élégance, la liberté de mouvement, la légèreté, la performance ou le confort. Le tout, en étroite collaboration entre les équipes chapeautées par les stylistes Carine Roitfeld et Vanessa Le Goff et les athlètes eux-mêmes.
Une forme d’urgence à laquelle sont habituées les équipes de Berluti, rouées aux essayages de dernière minute et ajustements au pied du podium ; et qui se poursuivra jusqu’au jour-même des cérémonies, un « atelier de secours » étant annoncé pour parer à l’imprévu.

Le smoking, incarnation de l’élégance française

Des mois de travail aussi acharné que passionné, des kilomètres de rouleaux de tissus, des essayages aux quatre coins de la France… Sur la ligne d’arrivée, à quoi ressemblent donc ces tenues si attendues ? Révélé mercredi dans la presse, l’ensemble se compose, pour les femmes, d’une veste de smoking taillée dans une belle laine bleu nuit – que les athlètes féminines pourront choisir avec ou sans manches –, assortie d’un pantalon gansé ou d’une jupe portefeuille. Aux pieds, les sportives françaises auront le choix entre le modèle Shadow, une sneaker emblématique de la marque Berluti, ou un mocassin souple.

Les athlètes masculins porteront eux aussi la veste de smoking imaginée par Berluti, ornée, comme celle des femmes, d’un col châle rehaussé d’un motif patiné inspiré du drapeau tricolore. Sous la veste, une chemise blanche, spécifiquement conçue pour être légère et ne pas entraver les mouvements de sportifs parfois peu habitués aux tenues de soirées. Ou comment, d’après Carine Roitfeld, qui confie avoir « tout de suite choisi le smoking, une tenue très française », « allier confort et élégance dans la confection d’une tenue à la hauteur de ce moment historique ».

« Les premières médailles se gagnent là »

Car le jour J, ce ne seront plus les heures de travail et d’essayage qui compteront, mais seulement, pour les athlètes sélectionnés, la fierté de représenter leur pays devant les yeux du monde entier. Symboliques plus que sportives, les cérémonies d’ouverture des JOP, leur bon déroulé et l’aisance avec laquelle les sportifs défileront en ce jour si particulier dans leur carrière et leur vie, peuvent-ils avoir un impact sur leurs performances ?

Le fleurettiste Brice Guyart en est convaincu, lui qui glisse à la rédaction de L’Equipe sa conviction selon laquelle « des premières médailles peuvent se gagner là. L’athlète se sent beau, fort, en confiance. Il prend de l’énergie pour aller chercher la perf’ ».

Alexandre Bodkine

À voir aussi