Tribune de Véronique Geronutti, Naturopathe et formatrice à L’Arbre Rouge école professionnelle de naturopathie
Avec cette journée dédiée à la malbouffe, la population est invitée à prendre conscience qu’il y a effectivement un réel lien entre la forme physique, mentale et émotionnelle et le choix des aliments.
Le terme « bouffe » est d’ailleurs très éloquent. Dès lors que l’alimentation est associée à de la bouffe, l’aspect nutritionnel des aliments est occulté.
Qu’entend-on exactement par malbouffe ?
La malbouffe regroupe les aliments issus de l’industrie agroalimentaire qui présentent potentiellement des risques de nuire à la santé. Elle réunit les aliments dits « morts » qui n’ont aucun ou pratiquement aucun potentiel nutritionnel. Les plats préparés des supermarchés et les aliments issus de la restauration rapide sont de parfaits exemples de la malbouffe.
Le sucre blanc, le sel, les acides gras de qualité médiocre, les ajouts de synthèse (édulcorants, exhausteurs de goût, conservateurs, colorants…) sont autant d’ingrédients que l’on retrouve très souvent dans la composition des aliments associés à la malbouffe.
Quels sont les risques de la malbouffe ?
La malbouffe favorise les troubles du métabolisme. Par exemple, la prévalence du surpoids est estimée à 17 % pour les enfants de 6 à 17 ans, dont 4 % d’obèses en France selon l’étude Esteban.
Par exemple, La maladie du foie gras ou NASH (stéatohépatite non alcoolique) serait causée par la malbouffe et majorée par la sédentarité[1]. …
Pour l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, la malbouffe est une forme de malnutrition[2]. En mangeant mal, le corps peut non seulement souffrir d’un encrassement majorant les risques de troubles du métabolisme mais aussi d’une carence vitaminique et minérale. Ces aliments dépourvus de vitamines, minéraux, oligoéléments, éléments certes non énergétiques mais tellement importants pour le bon fonctionnement de l’organisme.
Enfin, la malbouffe serait responsable de plus de décès que le tabac[3].
Pourquoi la malbouffe rencontre-t-elle malgré tout du succès ?
Les aliments associés à la malbouffe ont l’intérêt d’être faciles à consommer car ils ne nécessitent pas de préparation culinaire particulière.
En outre, ils sont addictogènes amenant les consommateurs à vouloir toujours en ingérer davantage. C’est l’entrée dans le cercle vicieux, le corps s’encrasse et se dénutrit avec à la clé des troubles de santé pouvant apparaître à plus ou moins longue échéance.
Faut-il pour autant en venir à éviter coûte que coûte la malbouffe ?
Le corps humain est un grand adaptivore et c’est une des raisons pour lesquelles l’espèce humaine perdure au fil des temps.
Laisser l’opportunité à l’organisme de s’adapter en consommant, de temps en temps, des aliments qui, de base, ne lui sont pas physiologiquement recommandés peut revêtir un intérêt. Ces écarts alimentaires avec de la malbouffe participent à ce que le corps conserve son adaptabilité en matière d’alimentation.
En revanche, la malbouffe pratiquée au quotidien est délétère et à proscrire.
C’est la notion d’équilibre qu’il est toujours conseillé de ne pas perdre de vue. Adopter une ligne de conduite trop stricte ne laissant jamais de place au moindre petit écart alimentaire conduit au dogme alimentaire ce qui peut être grandement néfaste à l’organisme. Des frustrations conscientes ou non peuvent en découler et un certain isolement social peut progressivement s’installer.
La malbouffe pratiquée avec parcimonie et intégrée dans le cadre d’une hygiène alimentaire équilibrée et adaptée à la personne est acceptable et tolérable.
Les écarts alimentaires ponctuels seront, en effet, les autres jours, encadrés par des repas équilibrés à fort potentiel nutritionnel.
L’hygiène alimentaire dite équilibrée pouvant être différente d’une personne à une autre, chaque personne étant unique, il y a, malgré tout, des principes qui font partie d’un tronc commun, à savoir :
- S’orienter vers une alimentation la moins traitée possible pour éviter d’ingérer la chimie agricole (insecticides, pesticides, fongicides, etc), la chimie industrielle (exhausteurs de goût, conservateurs, colorants, etc) et la chimie médicamenteuse (médicaments donnés aux animaux)
- Avoir une alimentation faisant la part belle aux fruits et aux légumes cueillis à maturité et de saison
- Opter pour une alimentation la moins raffinée possible et donc éviter tous les aliments blancs
- Veiller à intégrer dans son alimentation quotidienne de bons acides gras et notamment les aliments riches en Oméga 9 comme l’huile d’olives ou l’avocat et les aliments riches en Oméga 3 comme certaines huiles végétales (lin et cameline) ou les petits poissons gras (maquereaux, harengs, sardines).
Pour conclure : Le but premier de l’alimentation est de fournir au corps énergie et vitalité. En choisissant de consommer des aliments riches nutritionnellement parlant, le corps génère moins de toxines et gagne en tonicité grâce aux vitamines et minéraux. Il est ainsi plus facile de rester en forme au fil du temps qui passe sans pour autant s’abstenir à tout prix de s’octroyer de temps en temps, à l’occasion de repas plus festifs par exemple, quelques écarts alimentaires.
Véronique Geronutti
[1] https://www.inserm.fr/c-est-quoi/avec-ou-sans-frites-c-est-quoi-maladie-soda/
[2] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/malnutrition
[3] https://www.leprogres.fr/france-monde/2019/04/05/la-malbouffe-tue-plus-que-le-tabac-ou-l-hypertension