Kadalys se situe à la croisée de l’agri-tech et de la biotechnologie, explorant de nouvelles manières de transformer les co-produits agricoles en ressources à forte valeur ajoutée. Grâce à son expertise en éco-extraction et de la chimie du bananier, cette entreprise martiniquaise développe des actifs naturels brevetés aux applications multiples, du bien-être à la nutrition, en passant par les boissons alcoolisées. Elle ambitionne de réinventer les filières agricoles à travers une chimie plus verte et plus durable. Rencontre avec sa fondatrice, Shirley Billot.
Pouvez-vous d’abord nous présenter votre activité ?
S.B : « Depuis plus de 10 ans, nous nous sommes spécialisés dans la chimie du végétal et l’éco-extraction. Nous développons des solutions innovantes pour transformer les co-produits agricoles et industriels, en particulier ceux issus du bananier.
Notre expertise repose sur deux piliers : une recherche académique avancée dans le domaine de la santé sur le syndrome métabolique, et une recherche appliquée en chimie verte. Cela nous permet de développer des actifs performants et durables, répondant aux exigences des industries cosmétique, agroalimentaire….
Notre signature, Sustainable Banana Science, reflète cette mission : faire de la science du bananier un levier d’innovation pour une chimie plus verte et responsable. »
Pourquoi avoir développé une expertise en éco-extraction ?
S.B : « L’éco-extraction repose sur les principes de la chimie verte, des procédés physiques durables et de l’upcycling. Elle nous permet de valoriser des ressources sous-exploitées, en collaboration avec agriculteurs et industriels, sans entrer en concurrence avec l’alimentation humaine et privilégiant l’absence de solvants chimiques ou l’utilisation de solvants naturels.
Au-delà de la technologie, c’est une vision globale qui nous anime : démontrer que l’innovation est un moteur de développement durable et un levier économique pour les territoires ultramarins tout en contribuant activement à la transition écologique. »
Qui sont vos clients ?
S.B : « Nous venons de lancer notre activité de fournisseur d’ingrédients, elle s’appuie sur un savoir-faire éprouvé. Nous avons d’abord démontré l’efficacité de nos actifs en lançant notre propre marque cosmétique, avant d’étendre notre expertise à d’autres industries. Aujourd’hui, nous accompagnons des acteurs de divers secteurs : cosmétique, agroalimentaire, souhaitant intégrer des solutions naturelles dans leurs formulations. »
Bana Canne est un bel exemple de collaboration entre industrie et innovation. Pouvez-vous nous en dire plus ?
S.B : « Le projet « Bana Canne », une liqueur à la banane, développé avec les Rhums Clément, combine le savoir-faire d’une grande maisonet l’agilité d’une start-up de la chimie. Nous avons créé un arôme naturel unique, extrait des bananes « moches » issues de leurs propres plantations. Ce fut un véritable défi pour nous d’explorer le secteur des liqueurs, mais aussi une opportunité passionnante de démontrer la polyvalence de nos technologies d’éco-extraction.
Bana Canne a été lancé avec succès en France et aux États-Unis et a remporté plusieurs prix. Ce partenariat illustre aussi notre capacité à fédérer des acteurs de tailles différentes, à transformer les déchets en ressources et à construire un modèle économique plus résilient et durable pour l’Outre-Mer et au-delà. »
Quelles sont vos ambitions et vos projets à venir ?
S.B : « Trouver de nouveaux partenaires et clients pour nos ingrédients mais surtout la construction de notre usine de transformation en Martinique. Nous sommes fiers d’être les 1er Lauréat de l’Outremer de l’appel projet et contribuer à bâtir un màodèle de croissance durable au plus pres de la matière première. France 2030 – Ma Première Usine 7ème relève.
