À l’aide d’un ingrédient extraordinaire, le padouk, un arbre d’Afrique équatoriale aux effets bienfaiteurs pour la peau, Koncustador veut réinventer le marché du cosmétique masculin.
«L’offre de cosmétiques masculins est très restreinte, alors que les hommes sont davantage attentifs à leur image. Ils en consomment d’ailleurs de plus en plus». Forte de ce constat, Julie Bertille Landry, 46 ans, se lance sur ce marché à fort potentiel pour prendre une place de choix.
Pourtant, rien ne semblait prédestiner la présidente de Koncustador à ce parcours de chef d’entreprise. Originaire du Gabon, comme son ingrédient miracle, Julie Bertille Landry atterrit en France en 1997 pour rejoindre son époux. Dans sa première vie, elle officie dans le secteur médico-social, au contact de personnes en situation de handicap.
«Cette période m’a énormément apporté», confie celle qui se laisse guider par son engagement personnel. Très active, la dynamique jeune femme ne tient pas en place. Elle a envie de se mettre au service des autres. En témoigne le poste de conseillère municipale qu’elle occupe dans son petit village près de Chartres depuis 2008.
La jeune femme a pourtant pris le temps de se construire avant de se lancer. «Je rêvais de devenir mon propre patron depuis longtemps… malgré des résultats scolaires disons approximatifs. Contre toute attente, ma grand-mère me l’avait prédit», sourit Julie Bertille Landry, dont le concept est le fruit d’une rencontre inattendue.
«En discutant avec une femme croisée par hasard, j’ai pris conscience que, tous, nous avions un trésor à portée de main. Il suffit de le chercher pour le trouver. Le padouk, produit ancestral que j’utilise occasionnellement pour embellir ma peau et celle de mes enfants, s’est imposé comme une évidence», retrace l’entrepreneuse. Les vertus de l’essence de bois de padouk sont en effet multiples pour la peau : apaisante, purifiante, repulpante, revitalisante. Et pour celle qui rêve d’entreprendre, de l’idée au projet, il n’y a qu’un pas qu’elle franchit allègrement, concevant une palette de soins haut de gamme et différenciée à partir d’un produit naturel à forte valeur ajoutée et inconnu du grand public pour le bien-être des hommes.
Une start-up en devenir
Atteinte du virus de l’entrepreneuriat mais peu rompue au monde des affaires, Julie Bertille Landry se forme à la gestion d’entreprise. Seule à la barre, elle apprend et avance pas à pas, son projet sous le bras. «L’idée s’est imposée de créer une ligne de produits cosmétiques originale et puissante. Koncustador est née de ma force de conviction mais aussi de l’aide bienveillante des professionnels qui se sont passionnés pour mon concept».
L’aventure démarre réellement grâce à une rencontre déterminante : «Jean-Luc Ansel, directeur général de la Cosmetic Valley, en 2012. Sa réflexion et son soutien sonnent le départ de cette belle histoire humaine». Dans la foulée, Julie Bertille Landry met au point ses premières formulations, avec l’aide du laboratoire Diabelle, façonnier cosmétique Écocert, implanté au cœur de la Cosmetic Valley.
Si l’entrepreneuse fonde sa marque, Koncustador, en 2015, à Loigny-la-Bataille en Eure-et-Loir (28), avec son associé investisseur le Dr Philippe Tournemire, ce n’est que récemment, en février dernier, que les produits sont disponibles sur le marché, distribués sur son site Internet koncustador.com et 1001pharmacies.com avec qui l’entrepreneuse vient de conclure un partenariat.
«Nous proposons actuellement 4 références : le gel douche, le gommage, l’autobronzant et le baume après rasage. Mais la gamme sera très vite complétée !», annonce-t-elle, la mine radieuse. «Une gamme femme est même en cours de réflexion car nous avons déjà des demandes en ce sens». Julie Bertille Landry espère également distribuer rapidement ses produits dans des points de vente physiques afin de les faire connaître du grand public.
De grandes ambitions
La start-up, qui en est encore qu’aux prémices, compte bien se développer rapidement. «Nous avons une vingtaine de conseillers d’affiliation sur le terrain en Eure-et-Loir, mais nous recherchons des conseillers sur toute la France», détaille la dirigeante, qui annonce parallèlement une cession d’actions en cours de réalisation.
«Nous sommes en train de céder 31% de notre capital à deux investisseurs privés, dont l’un est le groupe Robert Lafont doté d’un important savoir-faire. Cette opération va nous offrir une meilleure visibilité, nous assurer un développement rapide, et nous apporter de nouvelles compétences», confie Julie Bertille Landry, qui rêve déjà d’exporter ses produits à l’international.
«Nous sommes en contact avec Business France Toronto [opérateur public national au service de l’internationalisation de l’économie française, ndlr] et espérons signer un contrat avec un distributeur canadien cette année». Forte de son concept et portée par une détermination sans faille, Julie Bertille Landry trace sa route et espère atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés : un CA de 273.000 € cette année, 353.000 € en 2017. Ce que l’on souhaite à cette self-made-woman.