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L’ameublement made in France a le vent en poupe


Après plusieurs années moroses, les fabricants et distributeurs de meubles retrouvent le sourire avec une nette reprise des ventes au 1er semestre 2016.  

Après plusieurs années moroses, les fabricants et distributeurs de meubles retrouvent le sourire avec une nette reprise des ventes au 1er semestre 2016.
 

Les ventes de meubles ont progressé de 4,8% en France* au cours du 1er semestre. De quoi redonner le sourire aux acteurs tricolores, d’autant que ce résultat semestriel confirme la reprise entamée en 2015 (+2,4%), après trois années consécutives de sévère recul.

Surtout, cette reprise s’accélère sur le début 2016, de bon augure pour les prochains mois dans la mesure où le 2nd semestre dynamisé par les nouvelles collections a toujours été meilleur que le 1er. Si cette tendance se confirme, elle permettra au marché de recréer une bonne partie de la valeur perdue.

Un rebond salutaire

«Les fabricants français ont consenti à de grands sacrifices ces dernières années et fait de nombreux efforts pour être toujours plus compétitifs», souligne Dominique Weber, président de l’Ameublement français. Pour autant, en raison de l’atomisation de la filière, de la concentration des acheteurs et des donneurs d’ordre, ainsi que de la situation économique, l’ameublement en France est sous tension.

«Face à une distribution très concentrée, notamment dans le mobilier domestique, les trois premiers acteurs représentant plus de 50% du marché du mobilier neuf, les fabricants ne sont pas en position de force. Le mobilier perd son statut patrimonial pour s’apparenter à une simple marchandise. Le marché, très concurrentiel, le tire vers le bas : guerre des prix, stratégie de “prix barrés”, recours à l’importation depuis des pays à bas coûts…», poursuit ce spécialiste.

Les chiffres publiés cet été par l’IPEA (Institut de prospective et d’études de l’ameublement) restent très encourageants. C’est du côté de la cuisine, de la literie et, une fois n’est pas coutume, du rembourré (canapés, fauteuils) que l’on constate les plus fortes progressions. «Stabilité des prix, fortes hausses de la consommation, reprise des permis de construire et des mises en chantier, de forts relais de croissance pour les ventes de mobilier, sont autant d’indicateurs en faveur de la reprise du marché pour la deuxième partie de l’année 2016», analyse le président de l’Ameublement français.

Les atouts français

Surtout, hors des frontières, le marché mondial du meuble est en pleine croissance (+7,3% par an depuis 2009), avec les pays émergents pour locomotives. Le haut de gamme et la «French Touch», appuyés par un ambitieux développement de politiques marques/enseignes, représentent ainsi de véritables opportunités.

D’ailleurs, les fabricants français affichent de nombreux atouts à valoriser auprès des clients internationaux : productivité, maîtrise de la logistique et des nouveaux modèles de distribution (notamment le e-commerce), fonctionnalités, sur-mesure, innovations, design… «Certaines entreprises véhiculent un art de vivre à la française et capitalisent sur l’aura extraordinaire dont bénéficie la France à l’étranger, notamment dans les pays émergents en Asie et en Afrique», commente Dominique Weber. Autant d’attraits que le projet sectoriel de l’Ameublement français, intitulé «Ambitions 2016-2021», souhaite exploiter pour gagner en compétitivité et s’approprier la demande nationale et internationale !

«Nous devons gagner en vitesse et en agilité pour mettre en œuvre les stratégies qui permettront à l’Ameublement français, en partant de l’analyse des usages, de réinventer son modèle et de reconquérir sa place en Europe et dans le monde». Une belle ambition pour nos PME tricolores.

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