Alors que la 5G est en cours de déploiement en France, les grandes entreprises de télécom planchent déjà sur la 6G.
Rien de plus normal que de se projeter dans le futur lorsque l’on travaille dans la tech. Les pros de la télécom sont d’ailleurs déjà bien avancés dans leur réflexion. La programmation est déjà faite : le départ de la 6G devrait sonner en 2028 pour être commercialisée en 2030, et ces quelques années ne seront pas de trop pour la recherche télécom, le dépôt de brevets et un accord sur les nouvelles normes.
Nous sommes passés en quelques années du SMS à la vidéo interactive, à la connexion des objets (IoT) et la 6G va encore nous propulser dans un autre monde.
La science-fiction n’en est plus
Le Facetime va rapidement devenir démodé. D’ici quelque temps, c’est l’hologramme qui devrait constituer le nouveau standard, car la réalité virtuelle est à nos portes. Vous vous êtes habitués à converser en télétravail avec vos collègues par téléphone ou visioconférence ? Demain, cela se fera par hologramme. Et bien plus rapidement que l’on ne pense. De même, les objets connectés tels que nos montres et smartphones vont prendre un sérieux « coup de vieux » avec la connexion directe entre cerveau et machine.
Et ce n’est pas tout. Avez-vous vu « Le cinquième élément » de Luc Besson, un film de science-fiction déjà ancien, datant de 1997 ? Bruce Willis se faufilait dans les airs avec un bolide volant. Voici qui devrait bientôt devenir réalité alors que nous en sommes encore à nous poser la question du pétrole.
Les défis de la 6G
La 6G sera un élément primordial en matière de productivité, de développement industriel, de véhicules autonomes, mais aussi source de progrès en médecine et e-santé, logistique, robotique, cyber sécurité… L’ère de l’intelligence artificielle et du « machine learning » ou apprentissage automatique n’en est qu’à ses prémices.
Attendez-vous à ne plus toucher vos écrans tactiles, demain, la communication se fera non seulement par la voix, mais aussi par le geste. On sait déjà que la 6G utilisera les réseaux terrestres comme aujourd’hui, mais aussi les réseaux satellitaires, et qu’elle devrait être 100 fois plus rapide que la 5G. Avec 100 gigabits par seconde, quasiment de l’instantané !
La course est lancée
LG, Nokia, Apple, Huaweï, Samsung, Ericsson, Atos, Siemens, Télefonica, et d’autres équipementiers sont déjà en tests pour la 6G. Ce nouveau pas est d’autant plus important qu’il s’agit cette fois-ci de définir un standard de téléphonie mobile pour les années à venir.
Les réseaux mobiles vont en effet vivre une révolution dont les contours ne sont pas encore définis, les enjeux sont immenses pour ne pas se faire imposer la loi du plus fort… ou de la Chine. Autre élément essentiel, le fameux développement de l’aspect virtuel des réseaux – dont les professionnels du secteur assurent qu’il s’agit d’une nouvelle ère technologique – aura de nombreuses conséquences économiques. Les enjeux sont globaux lorsque l’on parle de la 6G.
La question environnementale
On le sait, internet, les télécoms, la data sont d’énormes consommateurs d’énergies. Dans ce domaine, la 6G sera un progrès, permettant de réduire et d’optimiser les consommations d’énergie, avec une adaptation immédiate et automatique dès qu’une modification des besoins énergétiques sera identifiée. Plus économe, elle permettra également de nouveaux usages dans le secteur de l’économie circulaire pour suivre le cycle de vie des produits de l’origine jusqu’à l’étape du recyclage. De par le monde, la 5G continue à se déployer, mais on ne peut que constater de grandes différences entre zones géographiques.
Cet outil qui se veut à la portée de tous n’est pas entière démocratisé. Pourtant, l’un des aspects positifs de cette nouvelle avancée technologique est que cela permettra à terme de supprimer totalement les zones blanches du globe terrestre.
La guerre a déjà commencé
Sur le sujet, la guerre est d’ores et déjà déclarée entre États-Unis et Chine. Ce n’est pas par hasard si l’ancien président Trump a tout fait pour essayer de bloquer la Chine sur la 5G ; sans succès, la Chine étant le grand leader mondial sur le sujet. La marche en avant de Huawei a continué. Suite à cette première guerre perdue, les États-Unis de Biden entendent réagir pour la suite, car la 6G va déterminer qui est le véritable leader technologique mondial, qui peut prendre le dessus dans bien des domaines, financiers et économiques.
Les choses évoluent rapidement, la Chine a pris une longueur d’avance avec le lancement d’un premier satellite 6G en orbite le 6 novembre 2020. De son côté, le Japon vient de rejoindre les États-Unis pour travailler conjointement dans ce secteur. La course à l’armement est démodée, c’est la course à la puissance technologique qui est à présent déterminante.
L’Europe joue sa carte
Fin 2020, le projet Hexa-X a été lancé en Europe sous la houlette de Nokia, un consortium qui regroupe des instituts européens de recherche, des fournisseurs tels qu’Orange, avec pour objectif de « poser des éléments de pré-standardisation ». Le défi est de tout premier ordre si l’on ne veut pas que l’Europe soit mise hors-jeu. Peter Vetter, qui travaille chez Nokia Bell Labs a déclaré à l’occasion du lancement : « A l’ère du la 6G, je suis convaincu que nous verrons des applications qui connecteront les humains aux machines. La 6G pourrait alors devenir une sorte de sixième sens qui comprendrait intuitivement nos intentions… Hexa-X va être d’une importance capitale ».
Que vous soyez d’accord ou non, il est clair que le monde des objets connectés n’en est qu’à ses débuts. Et le secteur qui sera le plus rapidement impacté est probablement celui des transports qui deviendront de plus en plus autonomes ; les options innovantes déjà présentes dans les voitures récentes n’en sont que les prémices. Voici déjà venu le moment de vous familiariser avec ce qui n’existe pas encore, comme l’internet quantique par exemple.