Elle fascine autant qu’elle effraie. La Bourse est l’objet de tous les fantasmes, de la fortune «en partant de rien» jusqu’à la perte de tous ses biens. La réalité est moins extrême et la période est plutôt favorable aux investisseurs.
À l’image du CAC 40 (l’indice des principales valeurs de la Bourse de Paris), à plus de 6.000 points en 2007, sous les 3.000 points en 2008, et aujourd’hui un peu au-dessus de 4.000 points, la Bourse est par nature fluctuante. Cependant, sur de longues périodes (plus de 20 ans), ce sont incontestablement les actions qui offrent le meilleur rendement.
Actuellement, la faiblesse des rendements obligataires, qui atteignent maintenant des niveaux historiquement bas, incite les investisseurs à prendre davantage de risques pour atteindre leurs objectifs financiers. Par ailleurs, la baisse marquée du prix du pétrole, l’euro lui aussi en forte baisse, la mise en œuvre de la politique de «quantitative easing» de la BCE sont au global des facteurs nettement favorables aux entreprises en Europe. Tout cela conduit donc à accroître la part des actions dans les portefeuilles.
Deux objectifs
L’intérêt d’investir en Bourse est évidemment de réaliser des gains sur ses placements. Ces gains proviennent de 2 sources : les revenus et les plus-values.
– Le revenu d’une action est le dividende, versé généralement aux actionnaires une fois par an au titre des bénéfices réalisés au cours de l’exercice écoulé, sur décision de la société.
– La plus-value est le bénéfice résultant de la différence entre le prix de vente (moins les droits de sortie) d’un titre et son prix d’achat (majoré des droits d’entrée). Si le résultat est négatif, l’investisseur réalise une perte, une moins-value.
Pour obtenir le meilleur résultat, il convient de définir sa stratégie d’investissement, en fonction de ses objectifs, de sa position face au risque, de l’équilibre entre revenus et plus-values… Privilégier le rendement permet de s’assurer un revenu régulier. Mais attention, les entreprises qui privilégient les actionnaires sont, par définition, celles qui n’investissent pas et le risque de perte de valeur n’est pas à négliger. D’autant que les entreprises en perte de vitesse ont parfois tendance à augmenter le versement de dividendes pour attirer des investisseurs. Par ailleurs, la politique en matière de versement de dividendes peut changer d’une année à l’autre. Tabler sur l’augmentation de la valeur d’une entreprise est la véritable raison d’être de la Bourse.
Le compte-titres
Seuls les professionnels habilités ont directement accès aux opérations de Bourse. Pour un particulier, toute transaction s’effectue à travers un compte-titres, qui peut être ouvert auprès d’une banque, d’une société de gestion (autrefois appelée société de Bourse) ou de tout autre établissement financier habilité. La gestion de ce compte-titres peut prendre 3 formes :
– directe : l’investisseur gère seul son portefeuille ;
– assistée : l’investisseur gère lui-même son portefeuille mais est conseillé par un professionnel ;
– déléguée : l’investisseur confie son argent à un professionnel qui investit dans des fonds en fonction des objectifs qui lui sont définis.
Dans le cas d’une gestion déléguée, l’investisseur signe un mandat de gestion, qui définit les objectifs assignés à la gestion, les opérations autorisées, l’autonomie et le mode de rémunération du mandataire, le mode de résiliation du contrat.
Plan d’épargne en actions (PEA)
Ouvert pour une durée de 8 ans minimum, le PEA constitue une enveloppe fiscale permettant d’investir sur les marchés européens.
L’investisseur peut ainsi acquérir des actions et des titres d’OPCVM, tout en bénéficiant, sous certaines conditions, d’une exonération d’impôt sur les dividendes et les plus-values. Le PEA peut être alimenté en une ou plusieurs fois, dans la limite d’un plafond de versement en numéraire de 150.000 €.
Les dividendes et autres fruits du capital n’entrent pas dans le décompte de ce plafond ; de fait, le solde du PEA peut donc dépasser 75.000 €. Ce montant est porté à 300.000 € pour un couple ou des partenaires liés par un Pacs et soumis à une imposition commune. Les fonds sont disponibles mais tout retrait effectué avant 8 ans entraîne la clôture du PEA. Peuvent être placés dans ce portefeuille des actions françaises et européennes de sociétés cotées ou non, des fonds investis au moins à 75% dans des valeurs éligibles, dont 50% d’actions.
Pour être éligibles au PEA, les entreprises doivent être redevables de l’impôt sur les sociétés et dont le siège social se situe en France, dans un État de l’Union européenne, en Norvège, en Islande ou au Liechtenstein.
Avantages fiscaux
L’avantage premier du PEA est l’attrait fiscal qu’il procure, et c’est ce qui le différencie d’un compte-titres ordinaire. Depuis le 1er janvier 2013, les plus-values de cession dans le cadre d’un compte-titres ordinaire sont soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu après un abattement des actions de 50% pour une durée de détention comprise entre 2 et 8 ans et de 65% pour une durée de détention supérieure à 8 ans. Les prélèvements sociaux de 15,5% sont dus sur les plus-values avant abattement.
Le PEA-PME pour compléter le PEA
Le PEA-PME fonctionne comme un PEA classique, mais les entreprises doivent en outre :
– employer moins de 5.000 salariés ;
– afficher un chiffre d’affaires annuel inférieur à 1,5 milliard d’euros ou un total de bilan inférieur à 2 milliards d’euros.
Le plafond est fixé à la moitié de celui du PEA classique, soit 75.000 € pour une personne seule ou 150.000 € pour un couple soumis à l’imposition commune. Le PEA-PME est cumulable avec un PEA classique. Dans le cadre du PEA-PME, l’investisseur capitalise ses plus-values en totale franchise d’impôts à condition qu’il respecte la détention minimale de 5 ans du PEA-PME. Seules les cotisations sociales sont dues en cas de retrait de fonds du PEA-PME. En outre, les dividendes versés dans le cadre du PEA-PME sont, eux aussi, exonérés d’impôt.
Un produit de diversification
Le PEA-PME permet à l’épargnant de bénéficier de la progression de la valeur des actions, exprimée par leur cours boursier si la PME est cotée, en contrepartie des risques propres à ce type de placement. C’est une alternative ou un complément aux placements d’épargne rapportant un simple taux d’intérêt.
C’est essentiellement un outil de diversification des placements. Au terme de la 5ème année, les plus-values réalisées et les revenus ne sont soumis qu’aux prélèvements sociaux (CSG (8,2%), CRDS (0,5%), CNSA (0,3%), prélèvement de solidarité (2%), prélèvement social (4,5%)), soit 15,5%.
Tout retrait entraîne la clôture du plan. Après 8 ans, il est toujours possible de continuer à faire des versements tant qu’il n’y a pas de retrait. Le retrait partiel est possible sans clôture du PEA-PME, mais tout nouveau versement devient alors interdit.
Évaluer le couple rendement/risque
Le rendement d’un portefeuille d’actions est la moyenne du rendement des actifs qui le composent. Pour une période donnée, il se calcule par la formule plus-value + dividendes / cours de l’action en début de période. Le risque global, lui, n’est pas que la simple moyenne des volatilités (mesure de l’ampleur des variations du cours d’un actif) des valeurs. En effet, grâce à la diversification, toutes les actions du portefeuille n’évoluent pas en parallèle.
Ainsi, le risque global du CAC 40 est nettement plus faible que la moyenne des risques des actions qui le composent. Par conséquent, plus un portefeuille est diversifié (c’est-à-dire composé d’actions faiblement corrélées entre elles) et plus son risque se réduit. Un portefeuille composé d’actifs risqués peut donc avoir un risque global faible, car ce dernier se répartit sur des actifs peu corrélés entre eux.
Limiter les risques
Le risque d’une action se décompose en 2 parties :
– le risque spécifique, qui correspond au risque propre à l’entreprise ;
– le risque systématique, qui correspond au risque lié au marché.
Tous les titres sont plus ou moins corrélés au marché. La diversification permet de diminuer le risque spécifique de l’actif, mais en aucun cas le risque systématique qui provient du marché et sur lequel la diversification n’a pas d’influence. Au fil des années, à trop vouloir suivre les tendances et limiter les risques, l’investisseur n’aboutit souvent qu’à une dispersion inefficace de ses actifs.
Qu’ils soient situés dans un PEA ou un compte-titres, les portefeuilles d’action ont vocation à évoluer selon les conseils des professionnels, les articles de la presse spécialisée et les bons tuyaux glanés ici ou là. Entre la diversification, règle de base en matière de gestion et l’éparpillement sans cohérence, la frontière n’est pas si nette qu’on pourrait le souhaiter.
Stratégies de gestion
Les spécialistes distinguent 2 grands modes de gestion de portefeuille :
– le Bottom-Up, ou méthode ascendante, consiste à investir dans des sociétés dont on estime le cours du titre sous-évalué par le marché malgré un fort potentiel de rendement ;
– le Top-Down, ou méthode descendante, repose sur une analyse de l’ensemble des secteurs afin d’identifier ceux qui présentent le plus fort potentiel de hausse.
Investir sans risque dans les obligations
Une obligation est un emprunt qu’émet une entreprise et qu’elle s’engage à rembourser à une date donnée. Il ne s’agit donc pas de prendre une participation dans une entreprise, mais de prêter de l’argent. Une entreprise ne peut pas émettre d’obligations sans obtenir l’aval de l’Autorité des marchés financiers.
C’est donc le type même du placement sans risque, puisque l’investisseur est pratiquement assuré de percevoir à la fois son capital, mais également ses intérêts. Les obligations représentent l’archétype de l’investissement en bon père de famille. Les obligations d’entreprise sont moins sûres que les obligations d’État, mais le risque de manque de liquidité est rare. Les obligations sont généralement à taux fixe, mais certaines peuvent être à taux variable.
D’autres sont indexées sur le cours d’une valeur. Enfin, certaines obligations sont de type amortissable ou in fine.