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La chaussure française n’a pas dit son dernier mot


Très dynamique à l'export et sur certains marchés de niche, la production tricolore résiste à l'envahisseur. Jusqu'à quand ?

Entreprendre - La chaussure française n’a pas dit son dernier mot

Très dynamique à l’export et sur certains marchés de niche, la production tricolore résiste à l’envahisseur. Jusqu’à quand ?

Désormais, 87% de la production mondiale de chaussures est assurée par l’Asie. Un raz-de-marée qui a fait beaucoup de casse dans l’industrie française… mais aussi provoqué une prise de conscience. « On l’a encore vu cet été avec le dépôt de bilan de JB Martin, le marché de la chaussure française ne se porte pas bien », regrette Claude-Éric Paquin, président de la Fédération Française de la Chaussure. « Paradoxalement, on assiste à de nombreuses créations ces dernières années et le changement de gouvernance politique peut provoquer un regain de confiance de la population. La volonté de consommer peut repartir », ajoute-t-il avec optimisme.

Les atouts du MIF

L’industrie française de la chaussure englobe une centaine d’entreprises, qui réalisent près de 900 M€ de CA et 22 millions de paires made in France. À sa tête, des groupes comme Eram (Bocage, Texto, Heyraud, Mellow Yellow…) mais aussi JM Weston (EPI), Robert Clergerie ou Repetto… « Le made in France, c’est ce qui se fait de mieux au monde… mieux que le made in Italy », affirme le président de la FFC, qui regrette que de grands groupes de luxe comme LVMH aient choisi d’installer leur production en Vénétie.

Véritable axe de différenciation très apprécié sur des marchés atomisés, la fabrication tricolore s’appuie sur des savoir-faire séculaires encore présents dans le Choletais (Maine-et-Loire), à Romans-sur-Isère (Drôme) ou dans le Sud-Ouest. « Il faut néanmoins assurer le renouvellement de cette main-d’œuvre qualifiée, à travers des formations, même si le gros de l’apprentissage se fait en entreprise », souligne Claude-Éric Paquin.

Des débouchés intéressants

«Aujourd’hui, les derniers grands industriels français mettent leurs capacités de production au service de marques de prêt-à-porter comme Maje ou Sandro, qui veulent des chaussures MIF», souligne le représentant de la filière. Autre débouché ? L’export ! Dernièrement, les exportations françaises se sont d’ailleurs montrées particulièrement dynamiques.

Elles ont atteint 3 Mds€ en 2016, soit une hausse dynamique de +47% au cours des 3 dernières années. La FFC a ainsi investi 2 M€ pour aider ses adhérents à se développer à l’étranger, principalement en Europe, et dans une moindre mesure vers l’Amérique du Nord et l’Asie. Pour Claude-Éric Paquin, c’est le stylisme plus que la fabrication qui fait toute la différence. « Style, choix des matières, couleurs… les producteurs français se démarquent par leurs collections créatives et originales. »

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