Si le marché de la flotte d’entreprise ne cesse de croître, pour représenter à lui-seul près d’un tiers des véhicules particuliers vendus en France, les nouvelles normes de pollution et la montée en puissance des véhicules électriques obligent les sociétés à revoir leurs stratégies. On fait le point.
Avec 755 223 véhicules immatriculés par les entreprises en 2020 (selon le rapport de l’Observatoire du Véhicule Entreprise – Arval Mobility Observatory), le marché de la flotte d’entreprise ne signe pas une nouvelle année record mais la conjoncture ne s’y prêtait pas vraiment avec deux confinements et la fermeture des concessions. Cependant, les statistiques de ce marché d’ordinaire si dynamique traduisent une réelle résistance du monde de l’entreprise. En effet, il compte 7,3 points de mieux que le marché automobile français dans son ensemble, lequel affiche un repli de ses immatriculations de -23,81 % l’an dernier.
La flotte de véhicules continue à représenter un enjeu très important pour les entreprises françaises puisque, bien souvent, il s’agit du troisième poste de dépenses après les salaires et les locaux. Il faut dire que ces flottes regroupent de nombreux véhicules : de la simple voiture de fonction, pour les entreprises basiques, aux véhicules de service et aux utilitaires chez des entreprises aux besoins plus spécifiques. Si la gestion de ces ressources peut s’avérer complexe et onéreuse – nécessitant l’intervention de plusieurs services au sein même de l’entreprise ou en externe – certains outils proposent de centraliser les solutions, permettant une optimisation de cette flotte de véhicules afin d’en limiter les coûts.
Une gestion optimisée
La première chose à évaluer pour l’entreprise qui souhaite développer sa flotte de véhicules est le mode d’acquisition de chacun d’entre eux. Les solutions devront être étudiées en fonction des besoins propres de la société, du type de déplacement que les véhicules devront réaliser, et des employés qui devront les conduire. On distingue donc :
– L’achat à crédit ou comptant.
– La LOA (location avec option d’achat) : l’entreprise loue les véhicules ainsi qu’un certain nombre de services et peut, si elle le souhaite, acquérir le véhicule à la fin de la location.
– La LLD (location longue durée) : l’entreprise loue là aussi le véhicule et ses services mais ne peut pas l’acquérir à la fin de la location. En revanche, un salarié peut le faire s’il le souhaite. Ce mode de financement est le plus répandu en France, notamment au sein des grandes entreprises.
– Le remboursement de frais sur véhicule personnel : un employé utilise son véhicule personnel pour réaliser ses trajets professionnels. L’employé est remboursé alors de ses déplacements selon un barème fixé par l’entreprise.
La valeur résiduelle de chacun des véhicules ainsi que les coûts d’entretien, de gestion, de réparation et de parking doivent être pris en compte par l’entreprise pour réussir à diminuer les dépenses dédiées à ce poste. Aussi il est recommandé de lier l’ ensemble de ses contrats de véhicules avec des prestataires extérieurs afin de bénéficier de services complémentaires. L’entreprise pourra alors obtenir des remises avantageuses à l’achat (pouvant aller jusqu’à 30 % dans certains cas), mais surtout une gestion complète et simplifiée et un service d’entretien complet.
De nouvelles normes pour de nouvelles tendances
Certains prestataires proposent des audits complets et réguliers des véhicules afin d’anticiper les pannes ; d’autres utilisent la télématique, des boîtiers électroniques qui communiquent avec un poste centralisé afin de déterminer l’état du véhicule (pneumatiques, niveaux des liquides, état des plaquettes de frein) mais aussi de comprendre la conduite des salariés et de détecter les véhicules trop souvent défectueux.
Au niveau énergétique, l’évolution des décisions gouvernementales en matière d’écologie, la prise de conscience de l’impact des véhicules sur notre environnement et la circulation de plus en plus dense obligent aujourd’hui les entreprises à revoir complètement leurs systèmes de déplacement. Avec une consommation quasi-nulle, des avantages fiscaux, des émissions proches de zéro, les véhicules électriques ou hybrides regroupent de nombreux avantages pour les entreprises, surtout pour celles qui souhaitent se donner une image plus verte. Aussi a-t-on assisté l’an dernier à un véritable engouement pour les modèles hybrides rechargeables avec une explosion de la demande de + 276 %. Il s’est immatriculé davantage d’hybrides rechargeables (32 490 VP + VUL) que de 100 % électriques (29 782 unités).
Les marques françaises sur le podium
Entre VUL et VP, la différence se creuse. Tandis que les immatriculations de VP ont affiché un repli de -17,54 % (avec 448 489 unités), celles de VUL ont limité leur baisse à -14,97% (avec 306 734 immatriculations). Cette résistance de ce segment de marché de l’utilitaire dynamique prouve le maintien de l’activité économique avant un redémarrage cette année.
Et de fait, sur 2021, les ventes sont reparties nettement à la hausse et le marché entreprise se porte toujours mieux que le marché national. Au niveau des modèles, les SUV et crossovers prennent une place grandissante dans les parcs des entreprises, au détriment des berlines classiques (citadines ou compactes), des breaks et des monospaces. Et les modèles des constructeurs français demeurent privilégiés.