Les années 2000 symbolisent l’arrivée d’une nouvelle technologie qui ne cesse de se spécialiser et évoluer : l’Ad Tech. Une décennie aura suffi pour que ce terme ne s’impose dans le milieu des nouvelles technologies et fasse émerger de nombreux acteurs, tous bénéficiant de multiples et diverses expertises. Venue d’Outre-Atlantique, elle y aura connu ses heures de gloire et déclin avant de triompher en toute discrétion dans la « Sillicon Sentier ».
L’Ad Tech, diminutif de « Advertising Technology », peu connue du grand public, fait référence aux technologies publicitaires utilisées dans le domaine de la publicité digitale. Elle rassemble les technologies qui permettent une optimisation d’achats et ventes d’espaces publicitaires. De nouveaux intermédiaires font donc leur apparition pour apporter des places de marché virtuelles sur lesquelles les annonceurs enchérissent en temps réel.
BidMotion, Criteo, ou Ogury, sont des pépites de l’Ad Tech qui épaulent quotidiennement des clients de taille et bénéficient d’un potentiel de croissance qui suscite un fort intérêt de la part des investisseurs…Criteo, experte du retargeting, lève pas moins de 50 millions d’euros depuis 2006, un chiffre qui fait des envieux et positionne l’hexagone comme une véritable dynamique ! Une problématique s’installe: à l’instar des technologies américaines, les acteurs français sont-ils prêts à s’exporter pour y prendre des parts de marché ?
Jusque 2012, les géants du secteur font les yeux doux aux jeunes entreprises américaines. AdMob, société de publicité sur mobile est rachetée par Google en Novembre 2009 pour la modique somme de 750 millions de dollars. Quant à Buddy Media, expert dans le marketing sur les médias sociaux, l’entreprise se verra offrir 689 millions de dollars par Salesforce en juin 2012. L’âge d’or de l’Ad Tech dans le pays de l’Oncle Sam finira par s’essouffler puisque par la suite, de tels accords se raréfient et mènent vers des entreprises injustement sous-valorisées.
A partir de 2014, une carte est à jouer !
Une pente se dessine aux Etats-Unis avec notamment des investisseurs qui cumulent des pertes d’argent. Ainsi, quelle expertise peut être valorisée pour faire de la France un marché clé dans le milieu ? Une fois identifiée, elle a fait que nombreuses sont les start-ups ou licornes à s’installer dans la capitale. Avec une majeure partie de son chiffre d’affaires à l’international (King, Lyft, Scopely, Yelp…), BidMotion, créateur d’algorithmes qui automatisent en temps réel des campagnes sur mobile, finit par en profiter et s’installer au centre de l’écosystème start-up, en plein cœur du Sentier !
La France bénéficie d’une richesse non-négligeable : ses ingénieurs. Ils ne cessent d’attirer des entreprises au rayonnement international à y créer leur siège social ou une filiale. Daniel Nathan, co-fondateur et CEO de BidMotion confirme cette tendance :
« Mon associé et moi nous sommes rencontrés à Berlin où ont été créées deux sociétés dans le domaine de l’Ad Tech. Une fois revendues, BidMotion a vu le jour en France. Nous avons opté pour installer nos équipes dans l’hexagone. Au-delà des mécanismes fiscaux existants, les ingénieurs sont de grande qualité et ont des profils irréprochables ! ».
Juan Jose Mostazo, CTO, complète : « pour maintenir la dynamique d’une start-up, je me suis toujours entouré d’une équipe internationale, avec des profils issus de divers milieux. Nombreux sont les ingénieurs français qui offrent de nouvelles visions du métier avec de fortes compétences ».
Hypercroissance
Dans un environnement où l’écosystème start-up français est en hypercroissance, des programmes tels que « Reviens Léon » ont vu le jour pour montrer aux talents du monde entier que les entreprises françaises peuvent proposer des emplois à la hauteur de leurs compétences.
Ces initiatives, au succès grandissant, confirment ainsi la présence de ressources importantes, pour développer au mieux les activités en France. Sachin Saluja, développeur Front End chez BidMotion, témoigne : « Alors que je travaillais dans une prestigieuse entreprise en Inde, j’avais envie de poursuivre ma carrière professionnelle à Berlin ou Londres. Pour la dynamique de son environnement international, mon choix s’est alors tourné vers Paris et malgré sa réputation, j’ai trouvé un appartement à un prix abordable en plein centre de la capitale avec vue sur le Panthéon ! »
En conclusion, la France est incontestablement le nouvel eldorado, voir un centre mondial de l’Ad Tech. Forte de ses ambitions internationales, les pépites françaises n’ont rien à envier à la Sillicon Valley. Il est encore temps pour les investisseurs ou Business Angels d’avoir les yeux rivés sur le secteur avant de subir un phénomène identique aux Etats-Unis !