Les gants blancs fabriqués par son grand-père faisaient fureur avant la Seconde Guerre mondiale. L’entreprise installée à Millau s’est ensuite transmise de père en fils. Dans les années 50, cette PME employait encore 350 collaborateurs.
«Petit à petit, l’activité s’est considérablement réduite», déplore Olivier Fabre, les aléas de la mode ayant en effet réduit la demande. «Millau était alors la capitale de la ganterie. Mais les entreprises ont commencé à fermer les unes après les autres, il n’y avait plus de clients».
Olivier Fabre, qui se destinait à devenir journaliste, a pourtant rejoint l’entreprise familiale pour «tout reprendre à zéro». Son challenge ? «Apporter une nouvelle offre dans une activité devenue désuète», confesse-t-il, réaliste. L’entrepreneur sait que, pour survivre, il doit trouver l’ADN de la Maison Fabre. «J’ai cherché quelles étaient les plus belles pièces de nos collections et je me suis rendu compte que nous avions un vrai savoir-faire, mais pas de clients».
En faisant un état des lieux du marché réaliste, Olivier Fabre s’aperçoit que de jeunes créateurs de mode commencent à percer. «Je leur ai donc proposé de financer leur fabrication de gants en apposant nos deux noms. Claudie Pierlot a été la 1ère à accepter». La stratégie est la bonne !
En 2001, la Maison Fabre passe de zéro à 30 clients et double son CA pendant les 3 années suivantes. «En 2005, nous avons ainsi pu moderniser l’atelier, qui n’avait pas changé depuis les années 50, en investissant dans de nouvelles machines et en lançant un plan de formation pour renouveler le personnel». Depuis, le petit-fils du fondateur peut revendiquer avoir retrouvé l’ADN de la l’entreprise familiale : des gants mode et design, tous signés Maison Fabre.
«Ce sont des gants imprimés, avec des broderies, pour que cet accessoire devienne un bijou qui habille la main». Ces collections tendances et très parisiennes séduisent tellement que l’entrepreneur a ouvert des boutiques, 2 à Paris et 1 à Versailles. Enfin, pour la Maison Fabre (1 M€ de CA environ) qui exporte près de 50% de sa production, notamment en Asie, le développement à l’international reste un axe de développement important.