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La Marseillaise, dessinée par Jean Nouvel, sera LA tour de Marseille


Le promoteur Marc Pietri, P-DG de Constructa a lancé le chantier de La Marseillaise, tour de 135 m face à la mer ! Cette tour, imaginée par l'architecte Jean Nouvel, sera l'emblême du nouveau Marseille.

Entreprendre - La Marseillaise, dessinée par Jean Nouvel, sera LA tour de Marseille

Le promoteur Marc Pietri, P-DG de Constructa a lancé le chantier de La Marseillaise, tour de 135 m face à la mer ! Cette tour, imaginée par l’architecte Jean Nouvel, sera l’emblême du nouveau Marseille.

L’économie de la 2ème ville de France a encore d’innombrables atouts. Son problème majeur ? Le port, très en retard sur les autres capitales régionales en termes de développement économique.

Mais depuis 1995, sur l’initiative de l’État et des collectivités territoriales, Euroméditerranée a vu le jour. Plus importante opération de rénovation urbaine d’Europe du Sud, cette initiative réhabilite 480 hectares au coeur de la métropole, entre le port de commerce, le Vieux-Port et la gare.

Le groupe Constructa, géant de l’immobilier, participe à façonner ce nouveau visage de Marseille, à travers la création des quais d’Arenc, avec la réalisation de 4 bâtiments-phares. Jamais loin de sa terre d’origine L’histoire du groupe est intimement liée à celle de la ville. Fondée en 1963 par Maurice Arnoult, Constructa est une filiale du conglomérat Compagnie La Henin.

 

Spécialiste des biens immobiliers

L’entreprise se spécialise dans la commercialisation de biens immobiliers, devenant même une centrale de vente, pour écouler les projets de 400 à 600 logements. En plus de 40 ans, le groupe est passé de 500.000 à 300 M€ de CA, développant 5 filiales : centrale de vente de logements, gestion d’actifs, montage et développement d’opérations immobilières, élaboration de projets urbanistiques et immobiliers, service sur mesure pour les problématiques immobilières de clients privés fortunés.

Marc Pietri à la barre

Depuis 1988, Marc Pietri, l’homme providentiel, tient bon la barre. «J’ai atterri dans la société par hasard. J’avais 27 ans et je venais de finir mes études de droit public. J’avais une femme et un enfant, il fallait que je me bâtisse une situation en urgence. Ma mère a acheté un logement à Marseille pour sa retraite auprès de Constructa. Cette connexion m’a permis d’entrer dans l’entreprise», retrace-t-il.

Sociologique, psychologique, géographique : c’est un résumé du climat de Marseille

Rapidement, le jeune homme se passionne pour la commercialisation. «Cette activité embrasse tous les dimensions de l’immobilier : sociologique, psychologique, géographique. C’est un résumé du climat de Marseille. Créer la ville et développer le territoire a toujours été passionnant», affirme ce patron de 69 ans, les yeux brillants. Quelques mois après son arrivée, le marché subit de plein fouet un coup d’arrêt. Les programmes immobiliers de très grand volume se retrouvent alors en difficulté.

Constructa s’adapte, développe un nouveau business model et s’installe aux États-Unis pour aider les groupes français qui ont investi dans les années 70-80 à se sortir d’affaire. Elle devient promoteur, essayant de vendre les projets en cours de réalisation. C’est aussi au pays de l’oncle Sam qu’elle se spécialise dans l’Asset Managment et accompagne les grands acteurs institutionnels dans la restructuration de leurs actifs et leur valorisation.

 

La tour La Marseillaise imaginée par Jean Nouvel

Mais la PME ne peut soutenir les deux activités. En 2005, elle revend son business américain pour se focaliser sur l’Hexagone, notamment le sud de la France, proposant les nouveaux métiers auxquels elle s’est rodée aux États-Unis.

La Marseillaise, symbole du renouveau

Parmi les nouvelles constructions des quais d’Arenc, la tour La Marseillaise imaginée par Jean Nouvel. «Il est important de mettre en valeur le territoire, de le redynamiser et de créer de l’emploi, revendique Marc Pietri. Dans toutes les grandes villes du monde, une architecture-phare marque les lieux.

Pour nous, ce sera La Marseillaise. Elle va permettre aux entreprises nationales et régionales d’avoir une identité. La territorialité et la proximité sont véritablement au coeur du projet, ce qui en fait l’affaire de tous les Marseillais», souligne encore l’homme fort du groupe.

Alors que la première pierre de l’édifice a été posée le 17 décembre dernier, cette construction doit doper l’attractivité du territoire.

La tour desservira 31 niveaux pour 35.000 m2 de bureaux

Seule tour de bureaux disponible à la location face à la mer (90% des surfaces disposent de la vue), du haut de ses 135 m, elle sera un des éléments fondateurs de la nouvelle façade maritime et doit incarner la capacité du territoire à attirer de grandes entreprises. La tour desservira 31 niveaux, offrant une surface totale de 35.000 m2 de bureaux. Elle affiche déjà, 3 ans avant sa livraison, un taux de location de 70%, les 30% restants étant en cours de négociations.

Ce programme a également pour vocation de dynamiser l’économie locale. L’objectif est de maintenir et développer l’emploi dans la région en favorisant l’insertion et la formation. La Marseillaise va en effet induire 900 emplois essentiellement locaux. «Je ne connaissais pas Jean Nouvel, mais lorsque je l’ai rencontré, j’ai su que c’était l’homme de la situation. Cet architecte est respectueux de l’environnement, du contexte géographique et sociétal. Il comprend la mer, le soleil, le vent. Il est en phase avec les éléments.

Il est parvenu à créer une tour transparente dont la luminosité est inégalable», explique fièrement Marc Pietri. La tour est, en effet, à la pointe du développement durable avec la norme RT 2012 et les certifications environnementales HQE® Niveau Excellent et LEED Gold, favorisant une rationalisation des coûts d’exploitation, et ainsi une vraie compétitivité.

Raccordée à la centrale de géothermie marine Thassalia, elle est le premier bâtiment de cette ampleur ayant recours à l’énergie thermique pour alimenter en chaud et en froid ses locaux. Avec sa surface vitrée de 17.000 m2, ses 15 ascenseurs et ses 2.500 tonnes de charpente métallique, cette construction des plus novatrices symbolise la renaissance de la plus vieille ville de France.

Et Constructa ne compte pas s’arrêter là, puisque le groupe doit encore sortir de terre deux autres tours, une de logements (H99) et une à destination hôtelière (tour Horizon), après avoir livré au printemps dernier le premier immeuble de bureaux (Balthazar) de ce projet d’envergure. «Marseille est ma ville, et j’estime qu’elle n’a pas encore la renommée qu’elle mérite», lâche le dirigeant. Et cela sans même parler de l’OM !  

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