L’Algérie est en recherche d’un second souffle économique, moins dépendant de la manne du pétrole. À l’exemple du géant Cevital, repreneur de Brandt, les industriels locaux peuvent offrir aux entreprises françaises de belles opportunités.
Il faut rendre à Arnaud Montebourg ce qui lui revient. C’est en effet lui, à l’époque où il était ministre du Redressement productif, qui a le premier imaginé et défendu le concept de «colocalisation», aujourd’hui incarné par Issad Rebrab, à l’exemple de l’installation de Renault, dans la région d’Oran.
«Cette usine a relocalisé sur le territoire algérien pour produire des véhicules made in Algeria destinés au marché africain, sans priver les usines françaises de leur production d’automobiles. C’est donc un accord gagnant-gagnant de colocalisation, l’usine algérienne servant les marchés africains, les usines françaises servant les marchés européen et mondial.
Cela permet de créer des emplois et une filière automobile en Algérie, tout en préservant des emplois en France». Mais au-delà des – rares – expériences des grands groupes, qu’en est-il des entreprises moins importantes ?
Appel à projets
En mars dernier, le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) algériennes, Ali Haddad, s’adressant à quelques 250 entrepreneurs algériens et français présents au Forum économique algéro-français, soulignait que «La France cherche à redresser son industrie et l’Algérie souhaite diversifier son économie pour qu’elle ne soit plus dépendante des fluctuations des prix du pétrole et pour développer les exportations hors hydrocarbures. Nos 2 pays ont des intérêts mutuels à travailler ensemble. Les entreprises françaises peuvent renouer avec la croissance en Algérie en tissant des partenariats solides et durables avec les entreprises algériennes pour la réalisation des projets d’investissements à travers notamment la colocalisation et la production. Elles peuvent s’appuyer sur le secteur privé algérien qui a une connaissance pointue du marché national et de la réglementation et qui a de grandes ambitions aussi bien en Algérie que sur le continent africain».
Parmi les secteurs où cette nouvelle coopération peut se révéler fructueuse, tous les domaines où le savoir-faire français est reconnu, comme l’énergie, l’agriculture et l’agro-industrie, la santé et l’industrie pharmaceutique, l’industrie automobile et les technologies de l’information et de la communication. Mais, jusqu’à présent, le cadre législatif contraignant dans le pays n’a pas encore permis de transformer l’essai.
Heureusement, le gouvernement algérien a décidé de prendre les choses en main. Afin de favoriser l’émergence d’un tissu de sous-traitance et de doter d’une base industrielle solide, le ministre de l’Industrie et des Mines a décidé d’accorder des mesures incitatives et des facilités de qualité aux opérateurs désirant investir dans la sous-traitance, notamment en industrie automobile et mécanique et autres branches industrielles. Il ne reste plus aux entrepreneurs des 2 rives de la Méditerranée qu’à saisir cette nouvelle opportunité de développement.