Le plus grand vignoble du monde est désormais le moteur des vins français, grâce aux ventes record en grandes surfaces et exportations.
Il se vend 61 bouteilles de vin du Languedoc-Roussillon par seconde ! Plus grand vignoble du monde avec 240.000 ha, 1er producteur de vin en France, le Languedoc-Roussillon a produit 12,4 millions d’hectolitres en 2014.
La région est également le 1er producteur de vin rouge (7,6 M hl), rosé (2,4 M hl) et blanc (2,3 M hl), soit 1/3 de la production française et 5% de la production mondiale, pour un CA de 2,2 Mds€ en croissance de 15% sur 2 ans (+270 M€). C’est aussi l’un des vignobles qui exporte le plus (813 M€ en 2014), juste derrière les champagnes et les vins de Bordeaux.
Restructuration réussie
Au début du XXème siècle, le vignoble languedocien s’affiche comme l’un des plus grands de France. La région, constituée de cépages à haut rendement, produit de grandes quantités de vins de table… de piètre qualité.
Une image que les professionnels ont réussie à effacer : «Au cours des 20 dernières années, nous sommes passés d’un vignoble produisant des vins de masse à un vignoble proposant des vins de qualité. Les vignerons mais aussi les entreprises de négoce font un remarquable travail de fond pour augmenter la qualité de leurs vins», explique Jérôme Villaret, délégué général du conseil interprofessionnel des vins du Languedoc.
Pour cela, les vignerons ont arraché massivement des plants de vigne, réadapté des cépages traditionnels et nobles comme la Syrah, le Grenache ou le Mourvèdre, innové… L’obtention de l’Appellation d’origine contrôlée en 1987 marque ainsi le premier tournant dans la reconnaissance des vins du Languedoc-Roussillon.
Mais faire des vins de qualité est une chose, le faire savoir en est une autre. Une problématique que la région a résolu à grand coup de communication. «Depuis 5 ans, le CIVL organise chaque année l’événement “Terroirs et millésimes en Languedoc”. Pendant une semaine, nous accueillons des journalistes venus du monde entier pour leur faire découvrir la richesse de nos vins. Cette année, nous avons ainsi fait déguster 1.200 vins à près d’une centaine de journalistes», indique Jérôme Villaret.
L’idée ? Faire connaître au plus grand nombre les vins de la région pour orienter à la hausse la demande de tous les circuits de distribution. Une initiative parmi d’autres qui porte ses fruits puisque le Languedoc-Roussillon est aujourd’hui n°1 des ventes en volume dans les linéaires de la grande distribution avec plus de 280 millions de litres vendus, soit autant que les vignobles de Bordeaux (134 millions de litres), de la vallée du Rhône (88 millions de litres) et de la vallée de Loire (68 millions de litres) réunis.
Phénomène conjoncturel
Mais si les vins du Languedoc-Roussillon connaissent un tel dynamisme, c’est grâce au millésime 2013. «Suite aux mauvaises conditions climatiques et aux vendanges tardives, 2013 a été une mauvaise année pour les différentes régions viticoles françaises, à l’exception du Languedoc-Roussillon qui, au contraire, a vu naître un millésime exceptionnel en qualité et en quantité», témoigne Jérôme Villaret. Une aubaine… qui sauve le marché national.
«En 2014, dans la grande distribution, le plus gros marché, les vins du Languedoc-Roussillon ont enregistré une progression de 5,6% en volume et 10,6% en valeur. Des résultats excellents face aux chiffres du secteur : baisse de 0,6% en volume et augmentation de 2,5% en valeur».
Parallèlement, la région gagne des parts de marché à l’exportation. À lui seul, le Languedoc-Roussillon représente 25% du total des vins français exportés, soit 3,59 millions d’hectolitres pour un CA de 813 M€. En Allemagne, 1er client de la région du sud de la France pour les vins régionaux IGP, la valeur des exportations (161 M€) a même augmenté de +10,1% en 1 an en valeur, +32% en volume.
En Chine, alors que les vins français ont perdu 5,3%, le Languedoc-Roussillon connaît une embellie de +24,3%, fixant le montant des exportations vers l’Empire du Milieu à 69,8 M€. Un joli pied de nez au si prestigieux vignoble bordelais, en repli de 8% en volume et de 13% en valeur.