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L’Arabie saoudite : des atouts pour séduire les entreprises françaises


L’Arabie saoudite vit depuis 2016 une transformation politique et sociale profonde avec son Plan Vision 2030 consistant à diversifier son économie en s’ouvrant au monde. Si bien que le marché saoudien est aujourd’hui attractif pour les entreprises françaises, comme l’indique Anne Gadel, chercheuse associée à l’Institut Choiseul. En février dernier,...

En avril 2016, Mohammed ben Salmane a lancé le plan Vision 2030, un vaste programme de réformes visant à diversifier l’économie saoudienne et à réduire sa dépendance au pétrole.

L’Arabie saoudite vit depuis 2016 une transformation politique et sociale profonde avec son Plan Vision 2030 consistant à diversifier son économie en s’ouvrant au monde. Si bien que le marché saoudien est aujourd’hui attractif pour les entreprises françaises, comme l’indique Anne Gadel, chercheuse associée à l’Institut Choiseul.

En février dernier, Anne Gadel, consultante spécialisée sur le Moyen-Orient et chercheuse associée à l’Institut Choiseul, think thank indépendant décryptant les grands enjeux économiques, a publié une note stratégique consacrée au opportunités pour les entreprises françaises de travailler avec l’Arabie saoudite depuis l’ascension au pouvoir, en juin 2017, du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS).

14 mois auparavant, en avril 2016, MBS a lancé le plan Vision 2030, un vaste programme de réformes visant à diversifier l’économie saoudienne, à réduire sa dépendance au pétrole, à améliorer les services publics, à développer les secteurs non pétroliers comme le tourisme et les énergies renouvelables, ainsi qu’à stimuler l’emploi et les opportunités pour les citoyens.

Ce plan ambitieux souhaite également encourager l’investissement étranger et taper dans l’œil des entreprises internationales. Résultat : le royaume devient un marché de plus en plus attractif pour les investisseurs et les sociétés du monde entier.

Selon Anne Gadel, divers facteurs expliquent l’attractivité grandissante du pays. « On peut saluer le dynamisme de son marché intérieur, son commerce extérieur en croissance, un environnement favorable aux affaires en constante amélioration, grâce la consolidation fiscale et l’alignement des prix sur les prix internationaux ».

L’Arabie saoudite se porte bien sur le plan économique. En 2022, le pays affiche une croissance de +7,6%, une inflation de +2,1% et une baisse du taux de chômage de -9,7%. D’après l’Institut Choiseul, les réformes du marché boursier initiées par le royaume lui permettent de se classer à la neuvième place boursière mondiale, et de figurer parmi les principaux indices internationaux.

S’il permet de diversifier les sources de revenus du royaume, le plan Vision 2030 a également permis d’instaurer une nouvelle atmosphère via des événements sportifs, culturels, culinaires… L’Arabie saoudite accueille aujourd’hui des événements rassemblant des visiteurs du monde entier, ouvre de nombreux centres artistiques ou encore des cinémas, dont les portes étaient fermées depuis plus de 35 ans.

Le plan de Mohammed Ben Salmane s’accompagne également de progrès sociaux majeurs, à commencer par une avancée des droits des femmes. Elles sont par exemple autorisées à conduire, à voyager, à assister à des événements sportifs et culturels, à vivre indépendamment des hommes ou encore à exercer une responsabilité parentale. Les saoudiennes n’ont également plus besoin d’obtenir l’autorisation des hommes pour accéder aux services du royaume. Enfin, elles peuvent travailler dans diverses branches, y compris celles des forces armées et de la police.

« Ces avancées récentes ont permis de mieux comprendre dans le monde la réalité la nouvelle Arabie saoudite, en la présentant comme un pays plus ouvert, moderne et accueillant pour les visiteurs et les investisseurs étrangers. La mise en œuvre de la Vision 2030 permettra au royaume de d’avoir une économie diversifiée et durable tout en offrant un environnement de vie de qualité pour sa population en pleine croissance », précise Anne Gadel.

Ce contexte a de quoi susciter l’intérêt des entreprises françaises souhaitant profiter des nombreuses opportunités économiques. Elles ont la possibilité de se joindre aux « giga-projets » initié par le gouvernement, et de collaborer sur des secteurs comme le nucléaire, les énergies renouvelables, l’extraction minière, la médecine, l’urbanisme, les TIC, l’intelligence artificielle, la culture, les loisirs…

Des filières offrant des clés de développement pour les groupes hexagonaux, et dans lesquelles ils peuvent apporter leurs expertises technologiques et leurs savoir-faire reconnus dans le monde entier. « La participation des entreprises françaises à ces nouveaux secteurs peut représenter un levier de croissance significatif dans la réalisation de la Vision 2030 soutenue par le gouvernement saoudien », poursuit Anne Gadel.

En plus de ces nouveaux secteurs de coopération, les professionnels français peuvent travailler avec le royaume sur des branches plus traditionnelles telles que la défense, les transports, les infrastructures, les produits de luxe et l’agro-alimentaire. Ces dernières continuent d’être des domaines importants d’échanges franco-saoudiens.

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