Le béret, c’est un peu une image d’Épinal de la « French Touch ». Au fil des ans, leur fabrication selon un savoir-faire artisanal a été pris de vitesse par les couvre-chefs à bas coûts made in China. Face à ce changement de paradigme, les PME françaises font de la résistance.
Dans un village des Pyrénées, Laulhère, la plus vieille fabrique de bérets, résiste depuis 175 ans. « Nous cultivons un savoir-faire artisanal unique : tricotage d’une laine française, teinture, finitions faites à la main… Un béret nécessite une douzaine de personnes et 2 jours de travail pour être fabriqué », explique patiemment Rosabelle Forzy, P-DG de cette petite PME de 38 salariés qui réalise 2,8 M€ de CA.
Une clientèle étrangère haut de gamme
Ce savoir-faire haut de gamme, caractéristique d’un chic à la française, a naturellement attiré l’entreprise artisanale en dehors des frontières. Pour le groupe toulousain Cargo-Promodis, spécialisé dans l’équipement des armées, qui a repris Laulhère en 2012, c’est même un axe prioritaire. « Nous avons d’abord amélioré les produits, avec des finitions mieux travaillées, pour qu’il séduise une clientèle étrangère haut de gamme. »
Dès 2014, Rosabelle Forzy jette son dévolu sur le Japon et la Corée, deux pays où la population porte habituellement des couvre-chefs. Où, mieux qu’en Asie, l’entreprise pyrénéenne pouvait se faire le porte-drapeau du style à la française ?
Un premier magasin à Tokyo !
Après les premiers salons, les bérets Laulhère séduisent rapidement la clientèle asiatique. Ce qui fait la différence ? « La qualité et notre savoir-faire artisanal ! », sans oublier le style à la française. Sur ce marché de niche, Rosabelle Forzy a facilement convaincu les chaînes de grands magasins d’installer des corners Laulhère.
La PME vient même d’ouvrir son propre magasin à Tokyo. Ces premiers succès la poussent à tenter l’aventure ailleurs, notamment en Chine. « Nous avons pris une société de conseil qui, sur place, vérifie l’implantation de nos bérets et cultive l’image du chic français. » Prochaine étape : le marché américain. D’ici 2 ans, Rosabelle Forzy espère atteindre 60% du CA à l’export, contre 30% aujourd’hui.