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LDC, le numéro un du poulet


Avec 4,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le groupe agroalimentaire français Lambert Dodard Chancereul (LDC) poursuit son ascension européenne, via des opérations de croissance externe depuis plusieurs années, couplées à une reconquête du marché français. LDC est devenu un groupe incontournable coté en bourse depuis son fief de Sablé-sur-Sarthe. Le groupe « Lambert Dodard...

Chickens on traditional free range poultry farm.

Avec 4,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le groupe agroalimentaire français Lambert Dodard Chancereul (LDC) poursuit son ascension européenne, via des opérations de croissance externe depuis plusieurs années, couplées à une reconquête du marché français.

LDC est devenu un groupe incontournable coté en bourse depuis son fief de Sablé-sur-Sarthe. Le groupe « Lambert Dodard Chancereul » est devenu le premier transformateur européen de volailles grâce à des marques telles que Le Gaulois, Poulets de Loué, Maitre Coq ou encore Marie, Traditions d’Asie, Toque Angevine ou Réghalal. Au total, le groupe possède quelques 25 marques et labels, y compris dans le saint des saints, en Bresse, et fabrique également pour les marques de distributeurs.

25 ans de croissance continue

Le groupe réalise depuis déjà des années des opérations de croissance externe, mais a clairement accéléré le rythme ces derniers temps. Société Marcel Favreau, Doux, Marie, Luché Tradition Volailles, Kiplama (Belgique) Tranzit (Hongrie) Marnevall (Hongrie), le groupe mayennais Ramon tout récemment : autant de rachats en chaîne sur le secteur volaille qui mettent en avant la stratégie du groupe qui repose en premier lieu sur son cœur de métier, la volaille, d’abord en France puis sur un pôle international. Une croissance continue depuis cinquante ans.

Un secteur où la volatilité au prix est très élevée

Un nouvel axe est venu renforcer le groupe : le pôle traiteur poursuit son développement depuis 18 ans. Il se consolide année après année, notamment grâce à la marque Marie, spécialiste des recettes saines et naturelles. Sa marge est de l’ordre de 3 %, de 1 à 2 points supérieure sur la volaille, selon la norme du secteur. De quoi poursuivre les investissements, dans un secteur où la volatilité au prix est très élevée, notamment en restauration, sur laquelle travaille activement le groupe. L’histoire de Doux et d’autres volaillers, qui ont perdu la bataille face aux concurrents étrangers, ne passera pas par LDC.

Du poulet sans OGM à un prix compétitif

Réduire les importations liées à la restauration est le nouveau défi de LDC. La consommation de volaille se porte bien, sa  croissance est de +3,2 %, essentiellement grâce à la restauration rapide au détriment de la consommation à domicile. Or, pour les sandwichs, panini et autres snacks au poulet, plus de 40 % de la volaille est importée de pays européens qui se sont spécialisés sur ce segment depuis longtemps. LDC travaille avec ses éleveurs afin que certaines de ses unités en France puissent proposer du poulet sans OGM à un prix aussi compétitif que la concurrence étrangère. Ceci fait, la préférence française peut jouer à plein, et mener à une conquête de part de marché en France face aux importations. Par ailleurs, la législation a également été modifiée en restauration collective pour exiger un minimum de 50 % de bio dans les assiettes. Un défi pour tous les fournisseurs, que LDC a déjà anticipé, un bon nombre de ses 6000 éleveurs produit déjà du bio.

2000 références

Pour Denis Lambert, la diversification des activités s’est rapidement avérée nécessaire de par la diversité des occasions de consommation en fonction des activités du moment : le poulet rôti du dimanche est en déclin, au bénéfice de la salade poulet, et autres wings et nuggets. Les produits de LDC se doivent d’être le plus fréquemment possible là où se trouve le consommateur afin de multiplier les opportunités d’actes d’achat. Ce qui explique les presque 2000 références proposées uniquement en grandes surfaces.

Un PDG de terrain

Denis Lambert, 60 ans, est un pur produit de Sablé-sur-Sarthe. Il y est né, y a grandi, est entré dans l’entreprise familiale dès 22 ans pour gravir les échelons jusqu’à devenir PDG en 2001. S’il n’est pas diplômé d’une école de commerce, c’est que son école est le terrain, là où seules les décisions se prennent. Ce marathonien, au sens propre comme au figuré, a su faire traverser à son entreprise  les moments de crise afin de préserver un groupe qui emploie quelques 22 000 personnes sur 86 sites de production en Europe et 9 plateformes logistiques en France. Une belle réussite !


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