Les écoles appelées à former les talents du Web qui créeront les applications mobiles et les sites Internet de demain se multiplient.
Avec l’apparition de nouveaux métiers, le Web est devenu un gisement d’emplois. À peine sortis de l’école, les étudiants trouvent leur premier contrat souvent après leur stage de fin d’études. Ce secteur, qui regroupe la conception et la réalisation de sites Internet mais aussi la création d’applications mobiles sans oublier la mise en place de stratégies marketing et de communication ou l’analyse des données, devrait créer 450.000 emplois ces prochaines années (Source : McKinsey).
Le label de la grande école du numérique
L’évolution des technologies créant de nouveaux besoins, les écoles de formation ont commencé à se multiplier. Certaines bousculent l’ordre établi en créant un modèle ayant vocation à libérer la créativité des étudiants, à l’image de l’esprit «start-up» et «Silicon Valley». Pas de professeur, marathons informatiques, projets en série, comme l’influente Ecole 42.
Les pouvoirs publics ont bien compris l’enjeu de proposer des formations au numérique innovantes pour former les talents de demain. Depuis 2015, la Grande École du Numérique (GEN), soutenue par des entreprises privées comme Google et Capgemini, regroupe des formations gratuites dans le numérique.
Plus de 400 formations ont ainsi été labelisées par le GEN, dont plus de la moitié n’existaient même pas il y a encore 2 ans ! Leur challenge ? Enseigner le codage informatique, qui permettra à leurs élèves de créer un site, une application mobile et même un objet connecté.
Un gisement d’emploi colossal
Il faut dire que le besoin des entreprises de recruter des talents du numérique est grandissant. «Avant, les formations Web faisaient sortir des pure players. Aujourd’hui, elles ont investi tous les secteurs, les pôles d’activités et les métiers», confirme Stéphane Distinguin, président de Cap Digital. Cette structure, qui se présente comme le pôle de compétitivité de la transformation numérique, publie un baromètre trimestriel sur les métiers du numérique. Sa dernière édition démontre un accès à l’emploi particulièrement privilégié.
En effet, au 1er trimestre 2017, 7.174 offres d’emploi de développeurs ont été recensées, en hausse de 24 %, quand celles de chefs de projets Web ont crû de 47% (pour 2.916 offres). La plupart des postes (administrateur de réseaux, chef de projet Web, développeur, analyste informatique…) sont en manque de candidats par rapport à la multitude d’offres émanant d’entreprises de toute taille et de tout secteur.
Que recherchent les entreprises ?
«Des profils très techniques et des spécialistes des bases de données, des CRM ou de l’architecture de réseaux», répond Stéphane Distinguin. Les développeurs font partie des profils les plus demandés, suivis des assembleurs, des chefs de projet puis des experts sur un certain type de langage informatique…
Pour faire face à cette demande, les formations pullulent. «Il existe un beau dynamisme dans les formations initiales. D’une manière générale, ces écoles forment des profils généralistes capables de s’adapter à plusieurs types de projets quelle que soit l’entreprise». Mais pour lutter contre la pénurie des étudiants, «ces écoles ont besoin de se faire connaître pour permettre aux élèves de trouver chaussure à leur pied car il existe une grande variété de modèles d’écoles et de pédagogies».
Stéphane Distinguin milite d’ailleurs pour la mise en place de «pré-formations pour des élèves en décrochage scolaire ou des salariés éloignés des métiers de l’informatique et qui envisagent une reconversion».