Écolo et bobo, le vélo électrique séduit de plus en plus de Français. Poussé sur le devant de la scène, il ne freine pas ses ambitions : conquérir le plus grand nombre. Tour de piste avec la nouvelle star du cycle.
Les Français sont fans de la pédale ! Il s’est en effet écoulé 100.000 VAE (vélo à assistance électrique) l’an dernier (contre 70.000 l’année précédente). Une progression de 30% en un an qui fait saliver les acteurs du secteur, alors que le VAE représente seulement 4% du marché hexagonal !
«Le marché est porteur avec une très forte marge de progression, 20% d’ici 10 ans», confirme Jérôme Valentin, président de l’Union nationale de l’industrie du vélo. Un avenir radieux pour celui qui a pointé le bout de son nez pour la première fois en 1995 avec Peugeot. Depuis 2010, il prend son envol et vient gonfler les ventes de vélos, affichant une croissance pérenne de 20% par an depuis 10 ans. «Avec ce taux de croissance, peu de “phénomènes” s’arrêtent du jour au lendemain».
Qu’a-t-il de plus que les autres ? Une autonomie, un confort, une technologie novatrice, pour pédaler sans effort grâce à son assistance, et un design épuré. Autant de raisons qui expliquent les 102.000 VAE vendus l’année dernière, deux fois plus qu’en 2013.
Enfin, «de plus en plus de villes offrent une aide pour l’achat d’un VAE». En moyenne, un VAE coûte entre 800 et 3.000 €, un achat loin d’être anodin, ce qui bloque son développement au sein des villes. Or, beaucoup cherchent à désengorger leur centre en diminuant la pollution. Afin, d’inciter les habitants à investir dans ce mode de transport, certaines aides ont vu le jour, couvrant généralement un quart du prix total. Outre Paris, la formule a séduit Saint-Étienne, Caen, Aras, Blois, Nantes, La Roche-sur-Yon, Bordeaux, Arcachon, Mende, Alès, Toulon, Cannes, Aix-les-Bains, Argonay…
Un marché encore immature
En France, le marché reste encore immature, loin derrière celui de nos voisins allemands et néerlandais. Aux Pays-Bas par exemple, les vélos urbains représentent à eux seuls 95% du marché. En Allemagne, même son de cloche : si les vélos urbains trustent 65% de parts de marché, 500.000 VAE se sont vendus l’année dernière !
Pour autant, les acteurs comptent bien sur le boom du VAE pour doper le CA du secteur, en augmentation de 4,5% en 2015 avec 961,6 M€ (918,9 M€ en 2014). Même les constructeurs automobiles, leurs fournisseurs et les constructeurs de deux-roues témoignent d’un vif intérêt pour le VAE, à l’instar de BMW, de Mercedes et de Peugeot.
D’ailleurs, les centres automobiles sont devenus un canal de distribution, vendant 20% du volume total de VAE en France. Certains lancent même leur propre modèle, à l’image de Feu Vert qui propose son VAE «So Frenchy» depuis février. Pour autant, le marché hexagonal se cherche encore. Ainsi, les acteurs traditionnels comme Lapierre et Peugeot côtoient de jeunes loups comme Moustache Bikes, Néomouv, Matra dans les enseignes spécialisées. «Toutes les marques ont leurs chances, même si les importations ont augmenté de 30%», souligne Jérôme Valentin.
Un avenir fleurissant
Si le marché tricolore du cycle rapporte (961,6 M€), le VAE pour sa part pèse 88 M€. «Grâce au VAE, ceux qui ne faisaient pas de vélo s’y mettent progressivement».
En effet, là où le vélo traditionnel affiche des limites, le VAE permet de se surpasser en ville comme ailleurs. Vélo intégré, connecté, personnalisé, les options lui donnent du cachet. Autre facteur de croissance ?
La vitesse : 19 km/h, davantage que la moyenne d’un véhicule motorisé en ville (18 km/h), qu’un bus (17 km/h) et bien plus qu’un vélo classique (15 km/h). Pas étonnant que même les adeptes des deux-roues motorisés se tournent vers le VAE, moins polluant, plus économique et tout aussi efficace, les ventes de scooters étant d’ailleurs en chute libre.
À l’usage, le VAE ne coûte pratiquement rien, environ 20 centimes pour parcourir 20 km. Pour les acteurs tricolores, cette croissance soutenue, pérenne et profitable offre de belles opportunités.