C’est une Présidente déterminée et souriante qui a fait son entrée ce jeudi 2 février en salle de Presse du CNOSF. Brigitte Henriques arrive accompagnée de son vice-Président en charge de la Transformation économique, Sébastien Poirier pour une annonce qui va à la fois révolutionner la vision du sport pour tous et en même temps le porter, l’accompagner et lui permettre de s’imposer à quelques mois des JOP Paris 2024.
Alors que les crises ont été nombreuses ces derniers temps, sanitaires, mais pas que, la feuille de route posée dès la candidature de Brigitte Henriques à la tête de la Maison du Sport Français reste la seule boussole de l’équipe qui a travaillé sans relâche ces derniers mois sur le territoire à la rencontre des Fédérations et des clubs. Sous l’impulsion du CNOSF, une étude a d’ailleurs été menée par PWC pour un « état des lieux et diagnostic des modèles économiques des Fédérations » dont l’objectif est de comprendre entre autres les besoins des structures sportives pour accompagner leur développement dans les années à venir.
Ce qui en ressort est clair : il faut repenser le modèle économique essentiellement axé sur la prise de licence à l’heure où la pratique sportive change comme nos habitudes. Ce qui était un pilier interroge de plus en plus et il devient urgent de se réinventer et se diversifier comme l’ont évoqué 79% des Fédérations interrogées qui font de la question du modèle économique un enjeu majeur de leur développement voire de leur survie avec 90% des Fédérations participant à l’étude qui indiquent explorer de nouvelles sources de financement. C’est précisément pour répondre à la nécessité de faire face à une concurrence accrue que 35% des Fédérations ont créé ou sont en train de créer une Fondation, un Fonds de Dotation ou une société privée.
Brigitte Henriques a posé le décor avec la volonté de pleinement impliquer les clubs au centre du dispositif et au cœur des territoires car rappelle-t-elle avec conviction : « Ce sont les clubs et les bénévoles qui font le sport aujourd’hui. Dans certains villages, le club de sport est le seul lieu de rassemblement, de partage entre les générations. Il faut soutenir et valoriser cet engagement si précieux des bénévoles au cœur de nos territoires et avec l’annonce du jour, le CNOSF se met au service d’un sport pour tous où solidarité, responsabilité et attractivité vont de pair. La Présidente poursuit « : « en proposant ce nouvel outil, on embarque tous les acteurs du sport et on infuse sur l’ensemble du territoire une volonté d’être dans du gagnant-gagnant. Aujourd’hui, ce sont 17 millions de pratiquants de sport qui doivent être accueillis dans de bonnes conditions ».
L’annonce est faite, reste à entendre le nom d’une ambition affichée et assumée pour que sport et économie relèvent le défi immense de regarder vers l’avenir en préservant un sport encadré et apprécié de toutes les générations : « Ma Petite Sponso ». Voilà le nom de l’application qui va embarquer toutes celles et ceux qui veulent être acteurs de leur quotidien et soutenir ceux qui font le sport : les clubs et par extension les milliers de bénévoles.
Sébastien Poirier, Vice-président en charge de la transformation économique, un pôle qui n’existait pas dans le précédent mandat, complète l’annonce en répétant qu’il faut cesser d’opposer sport et économie : « Aujourd’hui, on est capable, et c’est ce qu’on a souhaité avec la Présidente Henriques, de créer un outil qui va rassembler tous les clubs, tous les utilisateurs et tous les sports sur tous les territoires. 160.000 clubs peuvent être répertoriés et profiter de ce « cash back solidaire » où clubs et utilisateurs y gagnent. Côté entreprise, on est visible et on gagne en attractivité locale avec la volonté d’être dans une responsabilité sociale et sociétale partagées ».
Comment ça marche ? C’est au tour de Sébastien Jaureguy, en charge de la partie technique, venu de Biarritz de prendre la parole, lui qui est un expert engagé auprès des clubs, des fédérations, des sponsors mais également des sportifs et des supporters : « Il faut télécharger l’application, l’utilisateur s’inscrit alors sur la plateforme et choisit le « club de cœur » qu’il souhaite soutenir (tous les clubs fédérés y sont déjà référencés). L’utilisateur est totalement maître de son engagement et pourra trouver sur la plateforme tous les commerçants partenaires près de chez lui et en ligne pour faire ses achats. Il ne change rien à ses habitudes et un pourcentage du montant de ses achats est directement reversé sur une cagnotte dans son espace personnel. Enfin, le club bénéficiaire reçoit le don sponsorisé d’un montant équivalent à celui remboursé à l’utilisateur.
Ce dernier peut aussi choisir de verser l’intégralité du montant de sa cagnotte au club qu’il aura préalablement désigné. Enfin, pour bien faire les choses, un reçu fiscal est édité et permet là encore d’être un acteur de la nouvelle économie du sport et en même un soutien précieux du tissu associatif local. Il est à rappeler qu’aujourd’hui, un club dispose d’un budget annuel de 12.000 euros avec 1000 euros de fonds privés. Avec ce nouveau dispositif, il peut facilement doubler ou tripler les ressources privées. Et pour un petit club, c’est un vrai plus. Car ce qui semble être une somme dérisoire dans la capitale est en fait la réalité du tissu associatif sur tout le territoire et notamment sur les communes éloignées de la pratique sportive et qui œuvrent au quotidien pour que le sport reste au cœur de la cité. C’est ce défi là que le CNOSF veut relever.
Celui d’un héritage sociétal impactant, d’un sport inspirant qui va continuer à permettre à tous ses acteurs, d’avancer ensemble, clubs, entreprises, pratiquants et collectivités pour que « Ma Petite Sponso », sans grande conso, permette au CNOSF de remplir sa mission première : être la tête de réseau du Sport en France.
Souad Soulimani
Crédits photo : CNOSF
Souad Soulimani est membre de L’Observatoire du Sport Business depuis 2016. Particulièrement engagée dans l’éducation aux médias et la production de contenus dédiés au leadership féminin, elle est également présidente de Radio Déclic qui donne la parole aux habitants des quartiers populaires sur des sujets sociétaux majeurs. L’Observatoire du Sport Business est le Think Tank du cabinet In&Sport dont la vocation est d’apporter des analyses et des décryptages sur l’évolution du sport, tant dans sa dimension économique que sociale.
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