Fondé en 2010, le Collège de Paris est un réseau d’établissements d’enseignement supérieur et d’organismes de formation. Au-delà d’être une structure au service du développement des compétences des jeunes et des adultes, le réseau est surtout le fruit d’une démarche sociétale et philosophique portée par deux frères, Olivier et Nicolas de Lagarde. Explications avec Olivier de Lagarde.

Tout d’abord pouvez-vous revenir à la genèse du Collège de Paris et aujourd’hui, que recouvre cette communauté ?

Le Collège de Paris est une entreprise à mission depuis juin 2020. J’ai fondé cette société avec mon frère, Nicolas, en 2011. Cela fait maintenant plus de 10 ans que nous avons fait grossir le réseau de nos établissements d’enseignement supérieur et de formation mais toujours avec la même philosophie : rendre l’excellence accessible au plus grand nombre.

On vient de le dire, le Collège de Paris a le statut de société à mission depuis quatre ans. Dans le monde de la formation, est-ce une typicité ? Ce statut impacte-t-il la manière de dispenser les cursus de formation, de construire les contenus pédagogiques ?

Nous sommes la première entreprise éducative à avoir adopté le statut d’entreprise à mission. C’est un choix de notre part et une volonté affichée puisque celui-ci implique des droits et des devoirs à plusieurs niveaux. La formation est une activité qui a un impact sur les personnes qu’elle forme, leur employabilité, le succès de leur parcours. Nous sommes aussi un réseau très engagé sur le volet de l’alternance et nous nous positionnons à ce titre comme un acteur clé de l’insertion des jeunes. Autre point important et non négligeable : le fait d’être une entreprise à impact nous a conduit à introduire un enseignement aux enjeux de la transition écologique au sein de nos différents programmes de formation.

Plus de 30 entités sont regroupées au sein du Collège de Paris. Y-a-t-il un ou des enseignements qui font le lien entre toutes, au-delà de la philosophie commune du Collège de Paris ?

Promouvoir les savoir-faire français grâce à la formation, telle est l’ambition origi- nale de nos écoles notamment l’Ecole Conte, Ascencia Business School, Elfe, Digital Col- lege, l’ECEMA, Keyce Academy, Euclea ou encore l’ESCCOM. Toutes ont leur identité, leur secteur de formation mais toutes aussi partagent nos valeurs et notre vision du monde éducatif. Beaucoup de passerelles existent entre nos différentes écoles. Les parcours et les moyens sont également mutualisés. Parmi les objectifs communs, citons notamment la qualité pédagogique, la capacité à préparer des certifications reconnues par l’Etat et l’ouverture internationale (nous accueillons en effet des étudiants étrangers, nous favorisons la mobilité internationale, nous participons à la diffusion et à l’exportation de nos programmes dans le monde). Nous nous sommes également donnés pour priorité de favoriser un accompagnement individualisé vers l’emploi et de répondre aux besoins des secteurs qui recrutent. Aujourd’hui, on constate que la promesse éducative d’insertion est largement tenue.

Quelles sont parmi toutes les formations dispensées, celles qui aujourd’hui répondent le plus aux demandes des entreprises ?

Il y a des besoins forts dans les secteurs de la vente et du commerce, dans les services d’aide à la personne et notamment, les métiers du grand âge (c’est l’une des ambitions d’IRFA Formation qui nous a rejoint en 2020), l’hôtellerie-restauration (avec notre Académie culinaire ou le Thierry Marx College qui propose des formations professionnelles pour les chefs de demain avec un cursus inédit), l’intelligence artificielle (formations dispensées au sein du Metaverse College ou d’Ascencia), le tourisme (avec des écoles comme Esccom, Keyce Tourisme ou Asteria). Cela explique notre développement soutenu. Nous adapter aux besoins des entreprises, les anticiper, c’est ce qui fait notre marque de fabrique. C’est d’ailleurs ce qui nous a amené à créer le Digital College pour cibler les attentes des entreprises en pleine transition numérique et avec le souhait de combler un vide de compétences en la matière.

Justement, à travers le Digital College, le groupe a été le premier à communiquer sur son “Metaverse College”, une école en lien avec les nouvelles technologies et les métiers de demain. Pouvez-vous nous en dire un mot ?

L’audace de Digital College, créé en 2015 avec Ridouan Abagri, s’incarne dans l’innovation de la pédagogie par projet que l’établissement a mis en place. Son objectif est de vous offrir l’expérience concrète recherchée par les entreprises du secteur tout en vous préparant dès aujourd’hui aux métiers de demain. Cette école du Collège de Paris forme des experts du digital, opérationnels et adaptables aux métiers d’avenir. Nous organisons des business games, learning expeditions, masterclass, concours, et bien d’autres activités encore. C’est grâce à ces expériences terrains et mises en situation que chacun de nos apprenants est poussé à se dépasser, à faire preuve de créativité, d’ingéniosité et de proactivité. Autant de qualités primordiales pour relever les défis professionnels du futur. Digital College offre également des formations en marketing digital totalement accessibles en ligne grâce à son campus numérique. Ses intervenants sont des experts du digital : fondateurs de start-up, indépendants, collaborateurs issus de Google ou Meta…

La formation continue est-elle un axe fort du Collège de Paris ?

Oui, elle concerne un tiers de notre chiffre d’affaires et porte à la fois sur des soft skills (animer une réunion, prendre la parole en public…) ou sur des formations plus techniques (informatique, protection des data, immobilier…). L’offre est vaste et étendue à l’ensemble des territoires français y compris ultramarins et repose sur des équipes pédagogiques et des contenus de très haut niveau.

A l’heure où on parle de plus en plus de la transformation numérique des entreprises, d’IA, ces sujets sont-ils une priorité pour le Collège de Paris ?

En septembre, nous avons publié un livre intitulé l’IA éducative – L’intelligence artificielle dans l’enseignement supérieur, Frédérique Guénot, édition Bréal. Ma conviction : l’IA est en train de révolutionner, positivement, le monde de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle : le recrutement et le positionnement des étudiants, le placement dans les entreprises, toutes les questions d’évaluation… Le signe le plus notable de l’émergence d’une véritable IA éducative est la multiplication des outils, en voici quelques exemples : Good Grades pour l’automatisation des évaluations, Polymnia pour la formation à la prise de parole en public, GoodLegal pour la préparation des examens juridiques, ou encore Deepbrain AI pour la génération de vidéos pédagogiques. Pour moi, la mutation des établissements de formation passe avant tout par les formateurs. Pour assurer un bon accompagnement des étudiants, il est nécessaire en premier lieu de former les formateurs sur l’intelligence artificielle. C’est le but du certificat « Formateur à l’ère de l’intelligence artificielle » que nous avons initié au début de l’année 2023. Il faut former les étudiants à l’IA, à recevoir positivement les évolutions technologiques ; il ne faut pas avoir peur de l’IA mais au contraire, se l’approprier à tous les niveaux.

Enfin, comment convaincriez-vous une entreprise de former ses salariés au sein d’une des écoles du Collège de Paris ?

La question du recrutement et du renouvellement des compétences constitue la problématique essentielle des entreprises aujourd’hui. Dès lors, former leurs collaborateurs est vital.

Nos équipes sont en capacité d’accompagner toutes les entreprises dans leurs projets de recrutement ou de formation grâce aux dispositifs d’aide à la formation : transition professionnelle, apprentissage, professionnalisation, préparations opérationnelles à l’emploi, etc.

Pour plus d’informations : www.collegedeparis.fr