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Droit de grève ou salubrité ?


Par Jane Kochanski, entrepreneure et interprète près de la cour d’appel de Paris. Tribune. Les poubelles s’entassent tout autour de nous, des milliers de tonnes chaque jour. Ainsi, la célèbre philosophie de vie selon laquelle « chaque jour est un nouveau départ » n’a plus de sens car chaque jour s’accumule avec...

(Photo Tomas Stevens/ABACAPRESS.COM)

Par Jane Kochanski, entrepreneure et interprète près de la cour d’appel de Paris.

Tribune. Les poubelles s’entassent tout autour de nous, des milliers de tonnes chaque jour.

Ainsi, la célèbre philosophie de vie selon laquelle « chaque jour est un nouveau départ » n’a plus de sens car chaque jour s’accumule avec un autre tas de déchets jetés dans la rue, créant des pyramides de saleté, un refuge pour les rats et autres rongeurs !

Le vent a fait voler de nombreux sacs à travers les rues, les sacs poubelles craquant, souvent pleins à ras bord, tourbillonnant dans les airs comme des tornades noires. Les rues parisiennes sont désormais des blocs d’obstacles recouverts de sacs. Dans certaines rues, il est presque impossible de déplacer toutes les poubelles entassées en monticules pour que les ramasseurs de poubelles les récupèrent lorsqu’ils retournent au travail.

Cependant, le droit de grève est un droit fondamental, garanti par la Constitution et consacré par l’alinéa 7 du préambule de la Constitution de 1946, et inscrit dans l’actuelle Constitution de 1958. Il est défini comme un droit individuel, à exercer collectivement, sous des conditions clairement définies.

Alors, dans cette situation, qu’en est-il des limites en matière de santé publique ? Les poubelles à gogo génèrent des millions de bactéries et aussi une prolifération des maladies. Bien entendu, les bactéries prolifèrent à nos portes, entraînant une explosion incontestable de maladies dans les villes. La santé publique et l’assainissement sont fondamentaux pour notre société. Ainsi, selon les règles constitutionnelles, les préfets peuvent prendre des arrêtés pour réquisitionner toute personne nécessaire lorsque la menace constatée ou prévisible pour l’ordre ou la santé publique l’exige.

Alors que nous nous dirigeons vers des villes et des villages criblés de rongeurs et de maladies, causant des problèmes de santé publique, devrions-nous continuer à secouer le berceau et laisser nos villes se couvrir de gros nuages noirs – ou plutôt de gros sacs poubelles noirs – ou est-il temps pour une action immédiate. À quel moment une situation de santé publique se transforme-t-elle en urgence de santé publique, en crise… ?

Enfin, pour combien de temps un intérêt de santé publique peut-il succomber à la grève et dans quelle mesure ce droit est-il consacré par rapport à la santé des citoyens ?

Jane Kochanski, entrepreneure et interprète près de la cour d’appel de Paris.

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