par Etienne Aubourg, CIO Advisor France pour Zoom
Tribune. La mobilité renforcée des collaborateurs, l’hyper-connectivité, le shadow IT et la digital workplace sont autant de nouvelles habitudes qui rendent le métier du DSI sans doute plus intéressant mais aussi beaucoup plus complexe. La digital workplace, ou espace de travail numérique, est la dernière à s’ajouter à la liste pour de nombreuses entreprises. Elle est un élément essentiel de la transformation digitale de l’organisation et un enjeu majeur pour une mise en place réussie d’un environnement de travail intégré, personnalisé et collaboratif qui permettra aux utilisateurs d’accéder à toutes leurs ressources où qu’ils soient et quels que soient les terminaux qu’ils utilisent.
Cette digital workplace est d’autant plus incontournable que le travail hybride est installé dans le paysage français. Pour preuve, les entreprises proposent pour la plupart des jours de télétravail à leurs salariés, souvent 1 à 2 par semaine. Elles ont bien compris que les salariés ne veulent plus venir 5 jours au bureau et que si elles veulent rester attractives, elles se doivent de proposer un modèle hybride.
Cette hybridité conduit le DSI, en tant qu’acteur essentiel de l’écosystème IT, à de nouveaux défis et responsabilités. Pour le cabinet d’analystes Gartner, l’entreprise numérique “favorise la convergence des personnes, des entreprises et des objets”. Cette nouvelle donne rebat les cartes des entreprises qui n’avaient pas encore installé une digital workplace. Afin d’optimiser les coûts et s’adapter aux nouvelles organisations du travail, le DSI doit penser de manière transverse pour la mise en place de nouveaux outils informatiques, en communiquant, en impliquant, en formant, et en accompagnant les salariés dans les projets qui les concernent.
Le DSI est donc l’architecte incontournable de la digital workplace. Une fois sa vision stratégique établie et après analyse des besoins et des attentes des utilisateurs finaux, la création de la digital workplace se fait en sélectionnant les solutions adaptées parmi la myriade d’outils proposés, entre autres, dans le secteur de la collaboration et des communications unifiées. L’intégration de ces technologies requiert des compétences techniques aussi bien que managériales pour que l’expérience utilisateur reste fluide et efficace. Outre l’amélioration des performances globales de l’entreprise, cela a un impact positif sur la relation et la fidélisation des clients. Le DSI possède également les qualités requises pour assurer la pérennité et l’évolutivité de ce fonctionnement, en mettant en place un support IT sur le long terme et en évaluant les différents retours d’expérience.
Une fois ces outils ou ces plateformes déployés et prêts à l’emploi, il est primordial de veiller à ce que le système informatique dans son ensemble soit cohérent avec ce nouveau modèle de collaboration. Grâce à sa visibilité complète sur la technologie de l’entreprise, le DSI peut s’assurer que ces outils fonctionnent en symbiose avec le reste de l’infrastructure.
La mise en œuvre de ces solutions se doit d’être conforme à la stratégie de cybersécurité de l’entreprise. Pour cela, le DSI dispose d’un éventail de possibilités : instaurer une politique de sécurité et des bonnes pratiques, vérifier les normes des produits et leur respect des réglementations et lois en vigueur, ou encore identifier les chemins par lesquels circulent les informations internes comme externes pour préserver la confidentialité. Ce rôle prend encore davantage d’ampleur avec l’utilisation croissante de technologies telles que l’intelligence artificielle ou le métavers qui peuvent représenter des menaces sans précédent.
En plus d’orchestrer la transformation numérique de l’entreprise, le DSI peut également tirer parti des données issues de l’utilisation de ces outils par les collaborateurs. Une analyse pertinente de ces informations recueillies sur leurs activités peut révéler des facteurs qui sont sources d’amélioration et moteurs d’innovation. Cela peut par exemple faciliter l’identification des besoins technologiques, de sorte que le budget alloué aux projets IT soit employé à bon escient et se matérialise par des économies substantielles.
À mesure que le recours aux outils numériques se développe, le travail du DSI prend de plus en plus une dimension stratégique. À mi-chemin entre les attentes de l’équipe de direction et les besoins des collaborateurs, ce patron se trouve à un croisement critique de la perspective organisationnelle d’une entreprise. Il apparaît comme un acteur incontournable pour réunir les conditions favorables à l’organisation du travail de demain, inventer et mettre en place de nouveaux “Business models”, et en harmoniser le fonctionnement, tout en générant une réelle valeur ajoutée. A l’ère du travail hybride, nombreuses sont les entreprises qui implémentent des technologies collaboratives. Le DSI n’est plus appelé à être le partenaire des “métiers”, mais à devenir l’un des “métiers” les plus stratégiques de l’organisation.