Le leader français de la conduite autonome de véhicule de toute taille, partenaire des bus électriques de Bolloré, est à reprendre.
Si tout le monde applaudit la réussite de Tesla, c’est pour les capacités de ses véhicules électriques, certes, mais également pour son avance en matière d’autonomie. Derrière le volant de sa voiture créé par le constructeur d’Austin, Texas, il n’y aura bientôt qu’une intelligence artificielle. Tout est prêt ou presque.
De l’autre coté de l’Atlantique, en France, pays dont le président mise gros sur la technologie, le fleuron tricolore des systèmes autonomes pour les véhicules est en redressement judiciaire. Avec ses 230 salariés qui n’ont rien à envoyer aux américains, Navya a mis un genou à terre. Les offres de reprise de la société sont attendues pour mardi 21 février.
Déjà 200 véhicules sont équipés du système développé par Navya dans le monde. L’entreprise cotée en bourse a réalisé un chiffre d’affaires de 10,1 millions d’euros l’an dernier. Une belle performance dans un univers contraint par la réglementation qui avance pas à pas pour cette autonomie révolutionnaire, le public étant très soucieux du zéro risque.
Plus récemment, en janvier, Navya a annoncé de grandes avancées dans le secteur du transport collectif avec son partenaire Bluebus, une filiale du groupe Bolloré. Les deux entreprises ont fait rouler plus de 30 kilomètres un bus autonome. L’avenir est donc tout tracé pour Bluebus, qui termine un contrat avec la RATP et cherche de nouveaux débouchés. Les salariés de Bolloré, à Quimper, sont soucieux de l’avenir de Navya. Sans ce partenaire devenu vital, doit permettre une première exploitation au quatrième trimestre 2023.
Élément clé du programme EFIBA (Émergence Filière Bus Autonomes), Bolloré et Navya inquiètent au niveau du plan France Relance qui détient ici une première réalisation concrète au débouché mondiaux. Navya détient la technologie autonome, Bolloré la technologie électrique, et l’acteur qu’ils forment est 100% français.
Le dépouillement des offres de reprise, mardi soir, sera scruté de près. Les salariés de Bluebus jouent gros. Si un concurrent capte la technologie, ils perdront gros.