Dirigé depuis 2014 par Florent Katchikian et David Dubruque, Racer, le célèbre gantier français créé en 1927, se renforce avec l’entrée à son capital du fonds LinkSport Capital géré par 123 IM.
Certains secteurs connaissent un tel ralentissement que l’on pourrait presque imaginer qu’ils disparaissent, jusqu’à ce que le renouveau apparaisse de façon parfois inattendue, mais jamais par hasard. C’est le cas avec le retour en force du gantier français Racer qui accélère désormais son développement à l’international.
De Vendôme à Salon-de-Provence
1927, c’est l’année de création à Vendôme du gantier français qui approche donc peu à peu de son centenaire. L’entreprise s’est surtout faite connaître dans les années 60 pour ses gants de ski qui équipaient les champions olympiques, suivis des gants moto, devenus chauffants, puis il y a cinq ans, les gants pour le vélo. Enfin, l’an dernier, la première collection de gants pour l’équitation voit le jour. Des accessoires se sont ajoutés au fil du temps à ce cœur de gamme : sous-gants, cagoules, cache-cou. Les gammes ciblent hommes, femmes et enfants. Un vrai savoir-faire, 80 heures sont en effet nécessaires pour fabriquer une paire de gants. Il y a 22 ans, Racer est vendu au groupe Upperside (Philippe Veran et Bruno Thevenet) qui dispose d’une branche Sport et Loisirs, constituée de 5 filiales, dont Racer. L’entreprise déménage et s’installe à Salon-de-Provence (13).
Un chiffre multiplié par 3 en 5 ans
Florent Katchikian, président, et David Dubruque, directeur général, sont les dirigeants de Racer depuis 2014. Ils ont lancé avec succès deux gammes de produits depuis leur arrivée et le chiffre d’affaires a atteint les 7,5 millions d’euros pour la première fois de son histoire grâce à sa centaine de références dédiées aux secteurs sportifs. Un chiffre multiplié par 3 en cinq ans dont 20% est effectué à l’étranger.
Vers de nouveaux marchés
En moins de six ans, les deux associés ont modifié la société en profondeur. Partisans de l’innovation, ils ont développé de nouveaux marchés, au-delà du sport. Ainsi, les vêtements chauffés ont permis d’élargir la clientèle, car ils ont intéressé des entreprises d’autres secteurs, comme la logistique ou certaines industries du froid. Ce type de vêtement est personnalisable et paramétrable, de par la taille, la couleur ou le logo, même la forme peut être adaptée (vestes, débardeurs, combinaisons), ainsi que le tissu (été/hiver/mi-saison, anti-feu, imperméable). Cerise sur le gâteau, ils peuvent être connectés. Si la législation sur la pénibilité a subi des revers de par sa complexité, il n’en reste pas moins que le sujet reste d’actualité. Les personnels qui travaillent en entrepôt, dans le BTP ou dans certaines usines sont des cibles intéressantes pour les nouvelles offres de Racer ; raison pour laquelle une bonne dose de souplesse en matière de fabrication est indispensable.
Le sur-mesure au programme
Les deux dirigeants ont également décidé d’aller jusqu’au « sur-mesure » pour les entreprises qui le désirent, en partant de l’étude et en allant jusqu’à la réalisation du prototype et sa fabrication. Une souplesse dans l’air du temps, indispensable pour séduire une nouvelle clientèle, également sensible à l’aspect Made in France.
Diversification à l’honneur
L’entreprise vient de sortir une veste avec exosquelette intégré, dont l’objectif est de soulager l’effort des personnes qui travaillent les bras en l’air, ou qui ont à porter des charges lourdes sur le dos. Si aujourd’hui le sport représente plus de 80% du chiffre d’affaires, la stratégie de Racer est de rapidement partager l’activité à 50/50 entre sport et équipements professionnels.
Franchir les frontières françaises
En 2018, Racer a ouvert sa première filiale à l’étranger, dans un pays particulière- ment bien adapté pour ses produits, le Canada. Sans oublier la possibilité par ce biais d’explorer les possibilités sur le continent nord-américain dans sa globalité. Un projet qui tient à cœur des dirigeants. L’arrivée de nouveaux investisseurs va également permettre de s’installer en Asie. C’est le Japon qui sera la base de l’offensive sur ce continent, notamment vers la Chine.
Avec des moyens supplémentaires
Les ambitions internationales des dirigeants vont pouvoir continuer à s’exprimer grâce à l’entrée d’un nouveau fonds, LinkSport Capital, dans l’entreprise, d’au- tant que leur participation au capital augmente en parallèle. Bpifrance pourrait également participer à ce nouvel élan via un prêt. Avec 1,5 million d’euros, les projets en cours vont pouvoir se mettre en place : « Nous allons pouvoir accélérer notre croissance et conquérir de nouveaux marchés dans la protection individuelle, mais toujours avec l’engagement de promouvoir une mode plus responsable » expliquent en chœur Florent Katchikian et David Dubruque.
E.S.