La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS
Plus d’un cinquième de l’humanité est concernée. Les politiques insuffisantes actuellement mises en place pour limiter le réchauffement climatique vont, d’ici à la fin du siècle, exposer deux milliards de personnes à des chaleurs extrêmes et, dans de nombreux cas, mortelles. L’Inde et l’Indonésie, mais aussi les pays d’Afrique centrale comme le Nigeria ont été repérés comme ceux dont les populations seraient le plus confrontées à une chaleur létale.
Pendant ce temps, les analystes du GIEC ont le sentiment de prêcher dans le désert et s’interrogent sur l’utilité de poursuivre la rédaction de rapports d’alerte qui ne semblent pas déboucher réellement sur des mesures drastiques. En 2002, lors du 4e sommet de la Terre, Jacques Chirac battait pourtant le rappel en prononçant sa désormais fameuse phrase « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Depuis, 20 années se sont écoulées, et autant de rapports du GIEC, dont les auteurs réfléchissent de façon critique à l’utilité réelle de leurs contributions. Ils savent que la situation actuelle du réchauffement climatique est le résultat des erreurs commises dans les choix de politique industrielle il y a un quart de siècle. Le long cycle d’évaluation de 8 à 10 ans n’est plus adapté au mode de décision politique et surtout à l’urgence qui s’impose.
À quoi sert donc encore le GIEC ? Car, en réalité, le processus de synthèse et de transmission d’alertes donne surtout aux responsables politiques l’illusion d’agir, en laissant croire à l’opinion publique que l’on cherche et que l’on trouve des solutions dans la mesure où une armée de scientifiques y travaillent sans relâche. D’autant plus que les membres du GIEC sont avant tout des pays, près de 200 pays « responsables ». La volonté du GIEC est de ne pas désigner les principaux émetteurs ou de demeurer dans la nuance. Les dirigeants politiques ont la même attitude !
C’est donc à la société civile de prendre le relais, et ce d’autant plus que la jeunesse est très largement désireuse de prendre à bras le corps la cause climatique, et de changer profondément, aussi bien individuellement que collectivement, nos habitudes, nos usages et nos façons de penser et de consommer. Car si le rapport de synthèse du GIEC soulève les questions de la sobriété ou de l’équité, il faudrait aller plus loin dans le détail, illustrer la situation par des analyses spécifiques et proposer les stratégies d’action pragmatiques attendues par les États, au lieu de se limiter à des rapports de synthèses généraux et donc vagues.
En France, le gouvernement dit qu’il cherche une forme « d’équité » dans la répartition des efforts à fournir. De source officielle, le premier message était que les petits feraient un peu, les gros beaucoup et que « tout le monde ferait sa part », des particuliers aux gros pollueurs.
Dans la foulée, la Première ministre française, qui s’exprimait devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE), un organe consultatif rassemblant les acteurs de la société civile, a annoncé un plan d’action visant à accélérer la réduction des émissions de GES d’ici à 2030, en précisant sa vision de la « répartition » !
« Au total, la moitié de l’effort sera accompli par les entreprises, notamment les grandes entreprises, un quart par l’État et les collectivités, et le dernier quart par les ménages ».
Les ménages ! Voilà des mois que la pression est mise sur ceux qui pourtant sont le moins responsables des émissions de GES, que ce soit en France ou à l’échelle mondiale !
Cette « répartition » des efforts fait curieusement penser aux accusations des jeunes générations françaises, évoquées dans ma dernière chronique, qui reprochent aux « babyboomers » d’être les responsables des atteintes à l’environnement qui expliquent le réchauffement climatique. Ceux-là se souviennent que dans la seconde moitié du XXe siècle, ils n’utilisaient rien des technologies dévoreuses d’énergie d’aujourd’hui, voyageaient rarement en avion ou par bateau, marchaient plutôt que de mettre du carburant dans les voitures qu’ils ne possédaient pas, etc.
Un besoin de consensus mondial
Il y a comme une grande hypocrisie dans notre merveilleux monde actuel qui consiste à accuser les autres d’être les responsables des excès que l’on commet. De la même façon qu’il est pratique pour les dirigeants économiques et politiques de nier leurs responsabilités dans le désordre mondial, mais surtout d’en faire assumer la charge financière par ceux qui payent l’impôt.
Comme le dit l’économiste Jean Pisani-Ferry, professeur à Science-Po, « On va devoir faire beaucoup d’investissements pour décarboner l’économie. Mais « le climat est une bonne raison de s’endetter parce que c’est quelque chose qui va produire des effets ». « Pourquoi ne pas demander un effort aux 10 % les plus aisés », s’interroge-t-il, mais est-ce la solution ? un impôt de plus.
À l’échelle mondiale, les analyses un peu cohérentes et rationnelles le démontrent, la réaction, le changement des modes de production industrielle et de consommation peut encore, avec un délai de 20 à 30 ans, porter ses fruits pour contenir le réchauffement de la planète dans des limites supportables. Il est vrai que la succession des accidents climatiques a de quoi inquiéter, incendies de plus en plus nombreux et se déclarant de plus en plus tôt dans l’année, pénurie criante d’eau potable dans certaines régions, brutalité de certaines précipitations qui provoquent çà et là des inondations inattendues et catastrophiques, exacerbées par l’artificialisation des sols qui n’a jamais cessé, montée attendue du niveau des mers et des océans, recul du trait de côte, etc.
Qui en sont les victimes ? Les citoyens, les habitants des villages concernés, les agriculteurs, etc. Qui en sont les responsables, certainement pas ces derniers qui n’ont fait, depuis 50 ans, que de vivre dans une société consumériste dont ils ne maîtrisent, ni les enjeux, ni les évolutions.
Par ailleurs, pour en rester sur l’exemple franco-français, on sait que, depuis un an au moins, les citoyens ont fait de nombreux efforts, comme de faire baisser de 1° la température et/ou engager des travaux d’isolation dans leur habitation, réduire leur recours aux véhicules automobiles, dans la mesure de leurs possibilités, économiser l’électricité autant que faire se peut, etc. Mais pendant ce temps, les Français ne sont pas ignorants de ce qui se passe dans le monde, les énormes porte-conteneurs poursuivent leurs trajets incessants entre l’Asie et l’Europe en brûlant des tonnes de fuel lourd, les avions, et notamment les jets privés, consomment des quantités insensées de kérosène en volant au-dessus de tous les continents, les industries, notamment asiatiques, mais aussi allemandes ou américaines, rejettent des quantités incontrôlées, et incontrôlables, de CO² dans l’atmosphère en reprenant leurs exploitations minières de charbon.
Et c’est sans parler des effets pervers de la guerre menée par la Russie en Ukraine dont les combats sont en train de ruiner l’environnement d’un pays et d’une région immense, compte tenu des quantités de produits explosifs et toxiques qui polluent les plaines à blé connues de longue date comme étant un des « jardins » de l’Europe.
En résumé, tout le monde sait ça, ce sont les citoyens qui paieront le coût des gabegies irresponsables des lobbies financiers en recherche perpétuelle de profits. En France, l’idée « originale » c’est donc bien que les citoyens prennent à leur compte un quart de la charge ! Il y a de quoi en avoir des hallucinations ! C’est comme si on feignait d’ignorer que, selon les spécialistes de l’environnement, on ne peut tabler sur la réussite de la lutte contre le réchauffement climatique, qu’à la condition qu’elle soit consensuellement menée de la même manière et avec la même intensité dans toutes les parties du monde.
Alors, s’il est certain que les citoyens de notre pays ont leur « petit » rôle à jouer, comme on dit, « il faut balayer devant sa porte », ce n’est pas une population de 70 millions d’habitants sur 8 milliards d’êtres humains qui fera pencher la balance ! Le réchauffement, pas plus que le nuage de Tchernobyl, ne connait les postes frontières…
Des projets indécents
Si les alertes du GIEC sont prises au sérieux par la plupart des citoyens, en France comme en Europe, notamment parce qu’ils voient en témoins directs, les évolutions climatiques dans les zones tempérées, on s’aperçoit que la prise de conscience n’est pas unanime. Outre l’intervention de plus en plus prégnante des climatosceptiques, et les écrits qu’ils diffusent pour troubler les consciences rationnelles, théories du complot, usine à trolls, etc., personne n’est réellement dupe des intérêts financiers et des profits que certains engrangent au détriment de l’intérêt collectif. La récente crise inflationniste démontre à qui veut ouvrir les yeux comment l’appauvrissement des classes sociales les moins favorisées est orchestré par les intermédiaires, notamment ceux des secteurs de l’énergie ou de l’alimentation.
À titre d’illustration de ces incohérences politico-financières, on se doit de citer ce projet de Meta en Espagne, qui, semble-t-il, ne suscite pas l’émoi auquel on pourrait s’attendre, notamment de la part des instances administratives locales concernées. Le géant américain dirigé par Marc Zuckerberg projette d’implanter une nouvelle ferme de serveurs Cloud en Espagne, dans la province de Castille, afin d’y développer le « metavers » et l’intelligence artificielle, projet tributaire de besoins excessifs en eau pour permettre de refroidir leurs équipements particulièrement énergivores, ce qui est une véritable hérésie dans une province agricole déjà régulièrement touchée par la sécheresse.
Ce centre de données devrait voir le jour sur près de 180 hectares, le long de la zone industrielle de Talavera de la Reina qui se situe une centaine de kilomètres à l’ouest de Madrid, dans un territoire agricole très aride, malgré la présence du fleuve Tage. C’est une région qui subit depuis le début de l’année une sécheresse hors normes. Les agriculteurs, déjà en grande difficultés, craignent de manquer d’eau et de devoir renoncer, comme l’année passée, à leur production.
Le projet de Meta prévoit la construction de plus de 100 hectares de hangars pour abriter les milliers de serveurs qui fonctionneront en continu et dont les besoins de climatisation nécessiteront la consommation d’environ 600 millions de litres d’eau par an, dont 200 millions, prélevés sur le réseau d’eau potable de la ville voisine et le reste dans un affluent du Tage.
La région se frotte les mains en évoquant l’emploi local. Dans cette province où le chômage touche plus de 15% de la population active, ce chantier est, selon eux, prioritaire dans la mesure où il va créer plus de 2.500 emplois pendant la phase de construction, mais surtout, parce qu’il générera dans la région, après la mise en service, plus de 250 emplois directs. Une misère !
Bien évidemment, Meta minimise les conséquences de son projet sur l’environnement en assurant que sur les 200 millions de litres d’eau potable utilisés chaque années, le centre de données pourrait en rejeter plus de 80 dans le réseau d’eaux usées, ce qui ramènerait la consommation globale estimée à environ 120 millions de litres. Et qu’en est-il des autres 400 millions de litres d’eau, nul ne le sait.
Une telle consommation dans une région déjà en pénurie est loin d’être neutre puisqu’elle est en moyenne, en une seule journée, égale à celle d’un citoyen de Castille pendant un an. Il semble évident qu’à termes, on va priver les citoyens d’eau du robinet pour permettre à d’autres de pouvoir d’utiliser leurs réseaux sur internet. On imagine même que Meta et les géants du numérique sous-estiment la facture énergétique de leurs centres de données. C’est arrivé en Irlande en 2022, quand les serveurs qui y sont installés ont causé des coupures de courant et consommé entre un demi-million de litres d’eau par jour, et jusqu’à cinq millions en période de canicule.
De son côté, Meta assure que le coût écologique de son projet en Espagne sera compensé par le financement d’autres projets dans le monde, aux Etats-Unis notamment, mais qui croire ? Les engagements n’engagent, on le sait, que ceux qui y croient. « Dans le cadre de nos engagements de durabilité (…) nous restituerons plus d’eau que ce qui sera consommé par le centre de données de Talavera, grâce à des projets de recyclage et de conservation de l’eau ».
Sur les bords du Tage, certains agriculteurs doutent de l’aubaine que représente ce projet pour l’emploi. Les exploitations agricoles seraient mises en danger par le géant américain. Même si la région connait un chômage important, qu’il est sans doute bon d’y créer de nouvelles activités, la promesse de 250 emplois pérennes paraît un avantage bien désuet si cela se fait sur le dos d’une autre partie de la population, comme les agriculteurs qui disparaitront faute de ressources en eau. Déjà accablés par la sécheresse, ils voient leur travail totalement remis en cause, leurs fruits et leurs légumes crever sur place et leur avenir bouleversé.
Et en France
On prend le même chemin dans la gestion aberrante des actions destinées à lutter contre le réchauffement climatique. Passons sur la question des piscines des particuliers et faisons le lien entre la pénurie d’eau, les gaspillages multiples, et la question cruciale du réchauffement climatique. On veut traiter les effets sans s’intéresser à la cause ! Si l’on manque d’eau, c’est bien parce que les systèmes hydrologiques sont bouleversés à l’instar des climats par les excès de l’activité industrielle. Si l’eau manque ou est polluée, c’est bien parce que on la gaspille ou que l’on y rejette des produits chimiques néfastes pour la faune et la flore. La hausse des températures dans les zones tempérées transforment ces dernières en zones méditerranéennes, pas encore désertiques, mais on y vient. On parle maintenant de planter des vignes en Angleterre, et après cela, pourquoi pas, en Bretagne.
Les professionnels des sports d’hiver attendront bientôt désespérément la neige qui était l’or blanc source de tous les profits des zones de montagne depuis des décennies, et ils vont devoir basculer vers une nouvelle conception du tourisme. Pire, les torrents impétueux qui descendaient de la montagne au printemps avec la fonte des neiges éternelles sont désormais réduits à des lits de cailloux asséchés.
L’eau, c’est la vie, et à ce titre, elle est le mètre étalon de la mesure des dégâts causés au climat. On sait que les changements constatés sont dénoncés depuis longtemps par le GIEC et par de nombreux scientifiques qui alertent la communauté humaine.
De nombreux efforts sont faits, des recherches sont entreprises, des solutions sont à l’étude pour cesser de produire des GES et du carbone par l’utilisation des énergies fossiles. Peut-être qu’un jour, à force de hausses de prix et de pénuries, on finira par se dire que le pétrole est décidément trop précieux pour le bruler ! Mais nous n’en sommes pas encore là…
Et l’on demande beaucoup aux citoyens occidentaux qui ont conscience du drame qui est en train de se jouer. On leur demande de baisser la température de leur logement afin d’économiser l’électricité et ce qui permet de la produire, on leur demande d’utiliser moins leur véhicule personnel pour diminuer les besoins en carburants produits à partir des énergies fossiles, tandis qu’on les taxe à outrance sur les prix de ces sources d’énergie, ou qu’on les empêchera tout simplement de circuler à grands renforts de zones d’exclusions portant le nom de ZFE. Ils finissent par prendre conscience qu’ils sont les premiers à devoir faire des efforts, alors que la pollution est essentiellement causée par les activités industrielles, les transports et l’exploitation de toutes les ressources qui permettent aux lobbies financiers de s’enrichir.
Le comportement des GAFAMA, à travers l’exemple de Meta, est une assez bonne démonstration de ces comportements de maximisation des profits sur le dos des citoyens. Parallèlement, même en Europe, certains pays rompent avec l’idée d’une lutte commune et consensuelle. C’est ainsi que l’Allemagne ferme ses centrales nucléaires et relance ses centrales à charbon. Et à l’autre bout du monde, comment obtenir de pays aussi puissants que la Chine ou l’Inde, qu’ils mettent en œuvre des mesures de diminution des émissions de GES, d’économie d’eau, etc. On peut en conclure que ces pays vont continuer à rejeter dans l’atmosphère de grandes quantités de carbone et de méthane, et que le Brésil poursuivra son entreprise systématique de déforestation de l’Amazonie, tandis que quelques millions d’Européens seront taxés pour la sauvegarde de la planète.
Mais il y a de l’espoir chez les Chinois !
Malgré tout, on se dit que, lassés de tous leurs excès, ce sont les citoyens chinois qui disposent d’une première clef. Le constat est récent. L’air des grandes villes, notamment de Pékin, est irrespirable et met en danger la santé de ses habitants. Ce n’est pas le seul exemple en Chine. À tel point que les autorités ont commencé à en prendre conscience. Des décisions ont été prises pour contrôler enfin les émissions de GES suite au constat des conséquences désastreuses qu’engendre une telle situation sur la population. Outre les millions de morts (on parle de la mort prématurée de plus de 30 millions d’adultes depuis 2000), on a constaté l’impact de cette pollution sur la fertilité des hommes chinois. Ce constat inquiétant explique pourquoi les Chinois ont qualifié cette situation d’extrême pollution d’« airpocalypse ».
La baisse des émissions de particules fines en Chine est une donnée confirmée désormais et elle est donc salvatrice. En sept ans, la Chine a réussi à réduire la pollution atmosphérique autant que les États-Unis en trois décennies ! Les officiels chinois s’en félicitent outrageusement. Les résultats qu’ils ont obtenus sont dus aux restrictions sur l’utilisation des automobiles et sur le recours au charbon dans les grandes villes. On peut dire d’ailleurs que sans la baisse significative de la pollution en Chine, la pollution moyenne mondiale aurait augmenté pendant la même période, d’autant plus, comme je l’indiquais précédemment, que des pays, tels que l’Inde, ont vu leur niveau de pollution atmosphérique croître considérablement.
Il s’agit, à n’en pas douter, d’une nouvelle importante. En effet, si la Chine réussit son pari de neutralité carbone à l’horizon 2060, comme l’a évoqué son président, Xi Jinping, ce serait le signe que l’Europe n’est plus seule dans la prise de conscience du drame environnemental.
Ce serait l’indice, espéré par le GIEC, que des actions sont envisageables et pourraient être prises par d’autres nations pour imposer des politiques fortes en matière de pollution.
Il faut relativiser tout en gardant espoir ! La ville de Pékin reste encore très polluée, et son taux de concentration de particules dans l’air est six fois plus élevé que ce que recommande l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il est fondamental que l’une des plus grandes puissances économiques du monde, qui compte 1,5 milliard d’habitants (à peu près autant que l’Inde), commence à évoluer dans sa perception du péril qui nous menace tous ! Ce n’est plus uniquement sur des aspects climatiques que cela se jouera, mais aussi sur leurs impacts prévisibles quant à la santé des populations. Les migrations des réfugiés climatiques, aggravées par la démographie galopante, notamment en Afrique sub-saharienne, confirmeront aussi, comme l’avait annoncé le Président Sarkozy, que la crise migratoire n’a peut-être même pas encore commencé.
Sans actes forts et concertés, et sans la volonté de les poursuivre, l’effet des émissions de GES passées et futures induira des changements irréversibles du système climatique, tels qu’ils ont déjà été observés au cours des récentes décennies, effets qui se poursuivront durant tout le XXIe siècle et surtout, avec des effets de plus en plus graves, au-delà.
Les températures continueront d’augmenter sur l’ensemble de la planète. La hausse du niveau de la mer et l’acidification des océans s’accentueront. Les canicules insupportables, les précipitations extrêmes et les ouragans violents seront encore plus fréquents et plus intenses, tandis que les vagues de froid seront moindres.
Le climat que les générations actuelles et futures vont connaître dépend des émissions courantes. Leur réduction rapide n’aura pas d’effet immédiat, mais elle limitera les changements à échéance de vingt ans, ce qui rend sa compréhension difficile.
Mais continuer sur notre lancée conduirait à des bouleversements plus importants, plus rapides, qui affecteraient progressivement toutes les régions du monde, et auxquels nos sociétés ne sont pas préparées. Certains changements dureraient alors des siècles ou des millénaires !
« L’humanité a un choix : coopérer ou périr. C’est soit un Pacte de solidarité climatique soit un Pacte de suicide collectif » (António Guterres)
Bernard Chaussegros